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Critique : L’Exercice de l’Etat

Pour son nouveau long-métrage, Pierre Schoeller a choisi de confier le rôle principal, celui d’un ministre français, au comédien belge Olivier Gourmet. Il a fait appel pour le seconder dans son cabinet à Michel Blanc et Zabou Breitman qui ont finalement le physique de l’emploi.

Tout ce petit monde va raconter les coulisses de la vie politique française, de ce qui se passe dans un gouvernement fictif, non caricatural mais pourtant extrêmement contemporain, à travers le regard du ministre des Transports.

Ça s’appelle l’Exercice de l’Etat.

 

 

L’Exercice de l’Etat – Sortie le 26 octobre 2011
Réalisé par Pierre Schoeller
Avec Olivier Gourmet, Michel Blanc, Zabou Breitman
Le ministre des Transports Bertrand Saint-Jean est réveillé en pleine nuit par son directeur de cabinet. Un car a basculé dans un ravin. Il y va, il n’a pas le choix. Ainsi commence l’odyssée d’un homme d’Etat dans un monde toujours plus complexe et hostile. Vitesse, lutte de pouvoirs, chaos, crise économique… Tout s’enchaîne et se percute. Une urgence chasse l’autre. A quels sacrifices les hommes sont-ils prêts ? Jusqu’où tiendront-ils, dans un Etat qui dévore ceux qui le servent ?

 

On avait eu droit cette année en France à un premier film politique : La Conquête qui, s’il s’annonçait sérieux sur le papier, était en réalité une succession de petites scénettes racontant quelque chose de connu et étant en réalité plus grand guignolesque d’autre chose.
De l’autre coté de l’Atlantique, le film politique est quelque chose de beaucoup plus fréquent. Si on pense forcément aux Marches du Pouvoir de George Clooney et ses coulisses d’une élection, il ne faut pas non plus oublier que la vie politique de fiction a marqué la télévision US pendant 7 ans avec The West Wing (A La Maison Blanche), exceptionnelle série créée par Aaron Sorkin avec Martin Sheen dans le rôle du Président Américain. On y suivait le Président donc, mais surtout son proche cabinet, ses conseillers directs et on assistait à tout ce qui peut se passer dans l’ombre, avec un vrai talent d’écriture et de reconstitution.

L’Exercice de l’Etat est un peu un « West Wing à la française » avec les qualités et les défauts du cinéma hexagonal. Le film démarre sur une scène surréaliste, sortie de n’importe où. On y voit une femme entièrement nue écarter les jambes puis plonger dans la gueule d’un crocodile vivant. Doit-on y voir l’image de quelqu’un de pur se soumettre puis se faire dévorer ou le réalisateur souhaitait-il juste commencer sur quelque chose de décalé ?

Heureusement pour lui, le film retombe vite sur ses pattes et on va suivre le ministre des transports d’un gouvernement fictif dans son quotidien, à commencer par une catastrophe impliquant un car en pleine nuit dans les Ardennes enneigées. Ca ne s’arrêtera pas là puisque l’histoire va vite s’orienter sur d’autres choses notamment la possibilité éventuelle de privatiser l’intégralité des gares françaises ! Un bon exemple qui permet de montrer ce qu’est le quotidien de ce genre d’homme, avec une reconstitution qui donne l’impression d’être minutieuse.
L’Exercice de l’Etat va plus loin en insistant sur l’humain. On verra (et beaucoup plus que dans la série américaine précitée) le quotidien de son ministre dans l’intime, finalement très seul, mais très comme tout le monde (il prendra un appel téléphonique parmis les plus importants du film assis sur les toilettes).

On reprochera quand même à Pierre Schoeller quelques petits accrocs. Si son histoire se suit avec plaisir, tous les acteurs ne sont pas parfaits. Olivier Gourmet qui est, lui, impérial, fait trop d’efforts pour cacher son accent belge, Michel Blanc est parfois un peu juste et Zabou Breitman est régulièrement à coté de la plaque.
Qui plus est, l’ambiance sonore et musicale se veut décalée et est parfois assez lourde. Enfin, on pourra reprocher au film de ne pas complétement boucler ses différentes histoires puisqu’on ne reviendra jamais à la catastrophe de départ.

Si Pierre Schoeller n’est pas Aaron Sorkin, il livre quand même ici au final un film intéressant pour qui s’intéresse à la politique et … à l’exercice de l’Etat.

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