958Vues 0commentaires
Critique : Les Winners
Sorti en mars dernier aux USA et ayant reçu une bonne critique là-bas, Win Win -retitré Les Winners en français- arrivent sur nos écrans en toute discrétion le 31 août prochain.
Le film est réalisé par Thomas McCarthy, co-scénariste pour Pixar de Là-Haut et réalisateur de The Visitor, sorti en 2008 et met en scène Paul Giamatti et Amy Ryan.
Cette comédie indé a-t-elle une place parmi les autres ou a-t-on déjà tout vu en la matière?
Critique sportive…
Les Winners – Sortie le 31 août 2011
Réalisé par Thomas McCarthy
Avec Paul Giamatti, Amy Ryan, Bobby Cannavale
Un jeune athlète en fugue bouleverse la vie familiale et professionnelle d’un coach de lutte de lycée…
Amateurs de films indés à la sauce Feel good movie estampillés Sundance, réjouissez vous car le 3ème long métrage de ce réalisateur discret appelé Tom McCarthy rentre pile poil dans la case toute juste citée. Il est même difficile d’aborder Win Win (en VO) sans s’y référer tant le film semble transpirer à chacune de ses images son appartenance à la famille « Happy Sundance », au côté des désormais célèbres Juno, Little Miss Sunshine, (500) Jours Ensemble ou encore Away we go.
On pourrait presque tirer un mode d’emploi pour savoir comment fonctionne la formule Sundance, qu’est ce qu’elle contient et qu’est ce qui la rend si caractéristique en mettant en parallèle tout ces films, et il faut bien admettre que même si il baigne déjà dans la vague depuis un certain temps (son premier film en est un produit une fois de plus caractéristique), Tom McCarthy a une fois de plus appliquer cette dernière à la lettre pour ses Winners. Alors un film Sundance, comment ça marche ?

Tout d’abord, il faut prendre racine au cœur des Etats-Unis d’Amérique, dans le train train quotidien de millions d’américains.
-L’action prend place dans le New Jersey, pas de problème !
Il vous faut ensuite des acteurs adultes étant capables d’incarner monsieur tout le monde avec les problèmes qui lui sont propres, mais avec suffisamment de singularité pour qu’on le reconnaisse immédiatement et qu’on s’y attache.
-L’un des deux personnages principaux du film est un avocat joué par Paul Giamatti et est confronté à des problèmes d’argent qu’il va passer en fraudant un peu avec un dossier en particulier. Paul Giamatti, il a quand même une tête reconnaissable entre mille et il interprète toujours des mecs un peu bizarres, pas de problème !
Enfin, outre la musique remplie d’artistes indés avec du rock/pop/folk frais et cool, il faut surtout un protagoniste un rien à côté de ses pompes, ou du moins loin d’être en phase avec la société contemporaine et qui va régler les différents avec cette dernière à sa manière.
-Le héros du film est un gamin en fugue qui se réfugie par chance dans la famille de Giamatti et qui va retrouver goût à la vie grâce à cette dernière et à la lutte, qu’il pratiquera en compétition avec Paul comme entraîneur… Pas de problème !
Vous l’avez compris au travers de cette démonstration fort savante, on est en terrain conquis depuis un bail. Et en l’état, c’est ce qui constitue ce pourquoi on ira voir les Winners, et ce qui les défavorisera aussi. En premier lieu, tout est fait pour qu’on s’attache à ce drôle de duo et à la complicité qui va les guider pour un bout de chemin ensemble, ayant un impact sur la famille et des retombées tantôt positives (souvent même), tantôt négatives (faut bien faire croire au spectateur qu’ils peuvent se planter !).
Une trame évidemment bien ancrée dans un contexte réaliste, où tout semble suffisamment banal pour qu’on s’y retrouve tout en essayant d’apporter cette petite touche fantaisiste qui chassera l’ennui. On a de la chance d’être français, ou du moins peu coutumier au sport de lutte, puisque c’est l’une des choses principales sur lequel repose ce petit folklore donnant son charme au film, d’autant que l’équipe de Winners entourant nos héros s’avèrent évidemment être une belle bande de losers rigolos et qu’on finira par aimer. Tout ce beau monde nous semblerait presque familier finalement, et ca va surtout être le cas lorsque le scénario va se déployer dans une succession d’évènements pour le moins attendus, suffisamment pour qu’on daigne jouer la surprise. Et si le jeune acteur Bobby Cannavale tient la route dans son rôle constituant le cœur du film, il ne possède malheureusement pas l’étincelle d’une Ellen Page ou d’un John Krasinski pour devenir aussi mémorable que le film voudrait être. Car sans être prétentieux pour deux sous, bien au contraire, le long métrage de Tom McCarthy ne se défoule pas assez pour qu’on en garde un aussi bon souvenir par rapport à certains de ses camarades.

Sorte de dérivé masculin beaucoup moins rock’n’roll du Bliss de Drew Barrymore, les Winners déroulent une recette qui a fait ces preuves et fonctionne toujours mais auquel il manque un brin de singularité et de folie pour être aussi plaisante qu’un Juno ou aussi génial qu’un Garden State. Il en demeure un moment loin d’être désagréable mais ces lutteurs sont trop prévisibles pour monter sur le podium.
A défaut de mieux, ils s’imposeront comme le film mignon de la rentrée.