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Critique : Les Veuves

Pour son nouveau long-métrage, le réalisateur Steven McQueen aligne les talents : Viola Davis en tête, Michelle Rodriguez, Elizabeth Debicki, Cynthia Erivo mais aussi Colin Farrell, Robert Duvall, Liam Neeson ou encore Garrett Dillahunt.

Cette histoire de braquage sort dans les salles ce mercredi 28 novembre.

 

LA CRITIQUE

Steve McQueen est un réalisateur qui aime varier les projets autant que les styles. En 2011, il signait Shame avec Michael Fassbender dans le rôle principal d’un drame humain et urbain. Deux ans plus tard, il recevait une pluie de récompenses pour Twelve Years A Slave, un film historique sur l’esclavage aux USA au 19e siècle. Le voici de retour là où ne l’attendait pas forcément : avec un film de braquage, qui veut lorgner du coté de rien de moins que The Wire. Au risque d’un résultat bancal.

Le film démarre par un montage alterné aussi efficace que perturbant. D’un coté, l’héroïne incarnée par la toujours impeccable Viola Davis et son Liam Neeson de mari au réveil. Et de l’autre, une fuite après un braquage, filmée depuis l’intérieur de la camionnette des voleurs, rythmée et prenante. Si l’intention est louable, les deux scènes auraient méritées d’être montrées l’une après l’autre tant on n’a pas le temps d’apprécier le boulot de mise en scène. Le pitch, ensuite : les braqueurs finissent dans un entrepôt où tout explose. L’une d’elle se faisant menacer (Neeson devait de l’argent), elle décide de suivre le chemin de son défunt époux et monte un nouveau casse grâce aux documents de préparation qu’il a laissé.

Les Veuves est à l’image de son introduction, efficace mais en même temps… Steve McQueen tente la comparaison avec la série cultissime de David Simon en voulant montrer tous les personnages, et tous les aspects de l’histoire. Ce qui fonctionne étalé sur plusieurs saisons a bien du mal à prendre en seulement 120 minutes. Difficile de trouver un quelconque intérêt à ce qui n’est rien d’autre qu’une sous intrigue autour d’élections, et la relation d’un candidat (Colin Farrell) avec son père (Robert Duvall, magistral en vieil aigri raciste), d’autant que tout ça n’est relégué qu’à très peu de temps à l’écran. Peut-être aurait-il mieux fallu gérer le timing, en offrant autant de présence à chacun. Au contraire, le film se focalise sur Viola Davis et sur son deuil.

McQueen lui-même semble perdu, jusque dans sa mise en scène. Certains plans sont sublimes. Les scènes entre Neeson et sa femme rappellent Shame. Certains cadres sont merveilleusement choisis. Et parfois, la réalisation vire au banal, voir au plan plan, certaines scènes n’ont visuellement plus rien à dire, pas plus qu’un Hans Zimmer toujours aussi peu inspiré à la musique.

Pourtant, malgré ses défauts, Les Veuves est un film intéressant. Surtout grâce à son écriture qui évite de proposer un film de braquage cliché à la Ocean’s Eleven. Et des personnages aussi différents que formidables. On prend un vrai plaisir à suivre cette équipe totalement féminine se rencontrer, se faire confiance pour s’embrigader dans un casse qui se veut aussi réaliste que possible. Le résultat est haut en couleur, rythmé, et prenant quand même, bien loin de l’anecdotique Ocean’s 8 sorti il y a seulement quelques mois.

Ecrit par Gillian Flynn, Les Veuves a beaucoup de qualités mais manque de temps, de temps pour poser ses personnages et raconter tout ce qu’il aimerait. Sans doute aurait-il mérité d’être traité en série, plutôt qu’en un seul long métrage…

Les Veuves, de Steve McQueen – Sortie le 28 novembre 2018

 

 

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