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Critique : Les Misérables

Les Misérables. Victor Hugo transposé à Broadway. La comédie musicale a connu un tel succès qu’elle est devenue un long métrage sous la houlette de Tom Hooper.

On passe donc des textes de l’auteur français à des chansons entonnées par un incroyable casting, mises en scène par l’homme derrière Le Discours d’un Roi.
Et tout cela a été multi nommé/récompensé : 3 Golden Globes, 8 nominations aux Oscars.

Oui mais pour quel résultat ?

 

41. C’est le nombre d’adaptation qu’il y a eu sur grand écran de l’oeuvre de Victor Hugo. Les Misérables, de Tom Hooper en est la 42ème. Et pas des moindres. En effet, on en attendait beaucoup, et ce pour un sacré nombre de raisons dont l’adaptation de la plus grande comédie musicale de Broadway de tous les temps, la première de Hugh Jackman (et on se souvient de son interprétation aux Oscars), et un sacré casting. On avait aussi une autre question : Amanda Seyfried allait-elle avoir ENFIN un bon film dans sa filmographie ?

La réponse est non. Trois fois non même.

Et la déception est proportionnel au calvaire qu’on passe pendant ces 2h40 absolument interminables. On se souvient de Sweeney Todd, déjà assez difficile à regarder, dû à ses chansons -notamment. Ici, on est au niveau supérieur. Et pourtant, ça commence plutôt bien. Voyez d’abord : le film commence sur un plan large sur des esclaves en train de tirer un bateau, en chanson. Hugh Jackman est méconnaissable et aussi bien le décor que la mise en scène ou les effets spéciaux donnent un souffle épique à la chose. Ca aura duré… 3 minutes trente. En effet, dès lors de l’apparition de Javert (incarné par un Russel Crowe pas crédible pour un sous), on commence à se rendre compte de ce qu’on va endurer. Visiblement, ils ont décidé de tout chanter de A à Z et ça se confirme. Il doit y avoir à tout casser 10 minutes de dialogues.
Alors oui, on va s’attaquer à un des problèmes principaux du film : l’adaptation. Il est fort probable qu’à la fin de l’article j’ai le droit à des « c’est l’adaptation de Broadway, tu savais à quoi t’attendre, c’est comme ça au spectacle ». Malheureusement, cet argument aussi valable que « c’est pareil dans le livre/la BD, fallait t’y attendre » ne prend pas en compte la transposition de la scène à l’écran ou très peu. Car ce qui passe sur scène ne passe pas toujours au cinéma. Ainsi donc, on se retrouve face à quelque chose qui finit par s’approcher d’une caricature des comédies musicales (un peu à l’image du sketch de Gad Elmaleh) où absolument TOUT le film est chanté. Il en ressort un sentiment mi-figue mi-raisin entre le rire -parce que c’est franchement ridicule par moment- et l’ennui profond, où on se dit qu’il nous reste ENCORE 1h30 de film.

Encore que ça aurait pu être sauvé par la réalisation (oui oui, Tom Hooper a été oscarisé pour Le Discours d’un Roi, c’est donc un bon réalisateur non? Comment ça non ? -bon ok, peut-être un peu) ou le jeu d’acteur. Il n’en est rien. La mise en scène est aussi pompeuse que les chansons et le film en lui-même et tout, absolument tout est tourné de la même façon. Visiblement, les décors ne semblaient pas assez bon pour le réalisateur, puisqu’il décide de filmer 80% du film en très gros plan, en se concentrant sur le visage. Généralement, celui-ci se situera dans un coin de l’écran, et la caméra tanguera un peu ou se déplacera d’avant en arrière. Au choix. Et je ne caricature même pas.

Cette mise en scène extrêmement froide n’est pas aidée par les acteurs tous en train de surjouer, avec en tête Russel Crowe. Mais la palme du miscasting est assuré par Amanda Seyfried (qui rajoute donc à sa filmographie un mauvais film, décidément), elle est aussi crédible dans le rôle de la petite gentille et sage Causette que si c’était Megan Fox. Heureusement, la chose est un peu élevée par la seule qui souffle un peu d’émotion dans le long métrage, Anne Hathaway, qui a en plus de ça, une superbe voix. Le reste du cast, les gamins en tête, est insupportable. Le naufrage n’est pas sauvé par la performance des acteurs qui chantent tout en live et souvent dans des plans séquences. C’est à noter parce que c’est vraiment hallucinant sur quelques séquences.

Vous l’avez compris, Les Misérables n’est pas loin de l’être. Tout est ultra pompeux, long, chiant et mal foutu. Tout est à côté de la plaque, à quelques exceptions près. On s’ennuie, et pas qu’un peu. On est au dessus du stade de la comédie musicale. Là on a l’impression de voir le spectacle filmé avec plus de thunes. Et malheureusement, ce qui passe sur les planches ne passe pas forcément au cinéma. Et ça va probablement tout rafler aux oscars.

 

Les Misérables – Sortie le 13 février 2013
Réalisé par Tom Hooper
Avec Hugh Jackman, Russell Crowe, Anne Hathaway
Dans la France du 19e siècle, une histoire poignante de rêves brisés, d’amour malheureux, de passion, de sacrifice et de rédemption : l’affirmation intemporelle de la force inépuisable de l’âme humaine.
Quand Jean Valjean promet à Fantine de sauver sa fille Cosette du destin tragique dont elle est elle-même victime, la vie du forçat et de la gamine va en être changée à tout jamais.

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2 Comments

  • par Paul
    Posté mardi 15 janvier 2013 11 h 01 min 0Likes

    De toutes façons, on a bien compris depuis des années que les oscars ne récompensent pas les meilleurs films (au contraire), et ne nominent même pas les bons films en général

  • par Koko86
    Posté mardi 15 janvier 2013 20 h 17 min 0Likes

    Il y a très toujours de très bon films nominés aux oscars, faut arrêter de dire tout et n’importe quoi.
    Ceci dit c’est vrai qu’ils ont tendance à couvrir des prix des films qui ne les valent pas.

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