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Critique : Les Lyonnais

Ancien flic de la PJ, Olivier Marchal a commencé à écrire, jouer et réaliser d’abord pour la télévision. On l’a vu dans quelques épisodes de Commissaire Moulin et de Quai n°1. Il faut attendre 2002 pour qu’il sorte Gangsters, son premier long. Il sera suivi deux ans plus tard par le fameux 36 Quai des Orfèvres.

Cette année, Marchal sort en même temps la saison 2 de Braquo pour Canal+ et Les Lyonnais, polar racontant l’histoire du fameux gang à travers une histoire contemporaine. Dans les prochains jours, il sera difficile de passer à coté.

Et ce nouveau polar vaut-il le coup d’oeil ?

 

Les Lyonnais – Sortie le 30 novembre 2011
Réalisé par Olivier Marchal
Avec Gérard Lanvin, Tchéky Karyo, Daniel Duval
De sa jeunesse passée dans la misère d’un camp de gitans, Edmond Vidal, dit Momon, a retenu le sens de la famille, une loyauté sans faille, et la fierté de ses origines. Il a surtout conservé l’amitié de Serge Suttel. L’ami d’enfance avec qui il a découvert la prison à cause d’un stupide vol de cerises. Avec lui, inexorablement il a plongé dans le Grand Banditisme, et connu l’apogée du GANG DES LYONNAIS, l’équipe qu’ils ont formée ensemble et qui a fait d’eux les plus célèbres braqueurs du début des années soixante dix. Leur irrésistible ascension prend fin en 1974, lors d’une arrestation spectaculaire.
Aujourd’hui à l’approche de la soixantaine, Momon tente d’oublier cette période de sa vie. Sa rédemption, il l’a trouvée en se retirant des « affaires ». En prenant soin de Janou, son épouse, qui a tant souffert à l’époque et de ses enfants et petits enfants, tous respectueux, devant cet homme aux valeurs simples et universelles, lucide et pétri d’humanité. A l’inverse de Serge Suttel, qui malgré le temps n’a rien renié de son itinéraire…

 

Le gang des Lyonnais a vraiment existé. Dans les années 70, ils ont multiplié les braquages d’abord en Rhônes Alpes puis dans toute la France. On retiendra d’eux en particulier le braquo de l’hôtel des Postes de Strasbourg, en 1971.
De ce groupe d’hommes, Olivier Marchal n’en a retenu qu’une poignée et a choisit de mettre Edmond Vidal au centre de son nouveau long métrage, basé sur les mémoires de ce dernier.

Les Lyonnais, c’est de l’Olivier Marchal pur jus. Si vous n’aimez pas le style du bonhomme, si Braquo vous emmerde, vous pouvez passer votre chemin. Les autres devraient y trouver leur compte. On y retrouve les habitudes de l’ancien flic devenu réalisateur : gueules burinées, chemises ouvertes, cuirs, vocabulaire argotique presque désuet, gros flingues et … sens de l’honneur.
Il sera beaucoup question d’honneur dans cette histoire très très librement inspirée voir romancée des véritables personnages. A une époque révolue, quand un homme donnait sa parole, il la tenait jusqu’au bout. Quand un truand annonçait se rendre, tel jour à telle heure, il y était. L’honneur faisait partie des valeurs chères à ces hommes-là. On peut leur reprocher de nombreux méfaits, mais jamais celui d’avoir trahi une promesse.
Il était déjà beaucoup questions de valeurs dans les précédentes réalisations d’Olivier Marchal. L’honneur de la police dans 36, leur solidarité dans la bonne série Braquo. Ici le film est du point de vue des voyous mais montre surtout des hommes droits dans leurs bottes, tenant à leurs familles et à leur avenir malgré tout ce qu’ils ont pu faire d’illégal.

Et comme les précédentes, la réalisation de Marchal est soignée. L’homme sait faire un film, le faire éclairer et filmer correctement. Et il sait diriger ses acteurs. Gérard Lanvin en particulier y est impérial et Stéphane Caillard -qui y incarne son épouse dans les flashbacks- particulièrement charmante.
Il y a en effet des flashbacks dans Les Lyonnais, de manière régulièrement. Brièvement d’abord puis de plus longues scènes, à la fois pour donner de l’épaisseur à tous ces personnages mais aussi pour raconter le fameux passé qui les a rendu si célèbres.
L’ensemble fonctionne malgré ce coté « gros sabots » assez caractéristique du travail d’Olivier Marchal. A base de petites morales, de scènes d’amitiés et de quelques clichés, le réalisateur assène son histoire. Le spectateur se prend au jeu et se laisse embarquer dans la vie d’Edmond Vidal, mais aurait peut-être apprécié un poil plus de finesse dans un récit qui manque de justesse de se prendre les pieds dans le tapis.

Au final, Les Lyonnais est un polar efficace, rythmé, couillu, servi par de bons acteurs. Le parti pris de raconter une histoire contemporaine plutôt que de se lancer dans une grande fresque sur le banditisme comme l’a fait Mesrine colle d’avantage à Olivier Marchal

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