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Critique : Les Enquêtes du Département V, Miséricorde

On ne parle pas souvent de VOD sur CloneWeb. Il faut dire que les catalogues et les services sont majoritairement foutraques et ont la mauvaise habitude d’ajouter des films inédits sans prévenir personne. Saviez-vous par exemple que Cuban Fury (avec Nick Frost en danseur de salsa et Rashida Jones) était disponible depuis quelques jours ?

Ainsi, arrive le 27 mars prochain la première « Enquête du Département V » intitulée Miséricorde sous la houlette de Wildbunch, un distributeur qui cherche à faire bouger les lignes puisqu’il sortira quelques jours plus tard en salles le 2e volet des aventures des deux flics danois.

Une sortie VOD vous pousserait-elle ensuite en salles pour la suite ?

LA CRITIQUE

« Les Enquêtes du Département V » sont une série de bouquins écrits par l’auteur danois Carl Valdemar Jussi Adler-Olsen dont cinq sont parues à ce jour en France. Le premier volet, qui nous intéresse aujourd’hui, a été récompensé de divers prix dont le Prix des lecteurs du Livre de Poche ou encore le Grand Prix des Lectrices Elle dans la catégorie policier. Il a naturellement, et ainsi que sa suite, été adapté ensuite au cinéma par Mikkel Nørgaard, qui s’est adjoint les services de Nikolaj Arcel, bien connu pour avoir été le scénariste de la version suédoise de Millenium et officiellement en charge d’adapter aux Etats Unis la bande-dessinée Fables.

Le film s’ouvre sur une fusillade dans une maison, et des morts du coté de la police. Le flic survivant, Carl Mørck, se voit assigné au département V, une section de la police destinée à finaliser des affaires laissées sans suite. Comprendre : il n’a pas à sortir de son bureau, juste à lire les dossiers, les preuves et à établir une conclusion. De la paperasse donc. Mais le bougre est un homme de terrain et, après l’accident, il ne lui reste que son job. Alors, avec la complicité d’Assad, il va rouvrir une enquête et s’y plonger corps et bien, celle de la disparition d’une jeune femme à bord d’un bateau entre le Danemark et la Suède.

Mikkel Nørgaard choisit avec justesse d’insérer des images de ce qui s’est réellement passé à bord du ferry dès que la mise en place est passée et que les deux policiers sont lancés sur leur enquête. Mais il va au delà de cette reconstitution en flashback puisqu’on va continuer à suivre, en parallèle du déroulement de l’intrigue, ce qui est arrivé à la victime. Ce n’est pas un spoiler de dire dès à présent qu’elle n’est pas morte. Non, la jeune femme a été enfermée par un cinglé dans un caisson haute pression et va vivre un véritable calvaire, cinq longues années de torture qu’on va suivre étape par étape. On s’attache donc rapidement à la victime -d’autant que Sonja Richter est exceptionnelle- et on a, au fur et à mesure que l’enquête progresse, de plus en plus envie qu’elle soit vite retrouvée.

L’enquête à proprement parler, elle, se suit avec plaisir mais il faut bien reconnaitre qu’elle est sacrément linéaire, à la manière d’un bon vieux polar sans véritables rebondissements. Néanmoins Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares font le boulot pour donner du corps à leur duo, frôlant parfois avec des aspects du buddy movie américain.

Aidé par la jolie photo d’Eric Kress (Millenium, la série Borgen et plus récemment Taken 3, si si) et les décors naturels danois, Carl Mørck livre une belle réalisation, un film soigné. On comprend aisément, à la vue du film, l’envie de Wilbunch de le sortir en vidéo à la demande (ou e-cinéma, si le terme permet de réhabiliter le système) : sans la partie se focalisant sur la victime, Miséricorde aurait tout du polar déjà vu ailleurs et aurait donc bien eu du mal à trouver sa place en salles. Ce n’est pas forcément un reproche mais le système de distribution actuel est tel que les petits cinémas de province préféreront une comédie idiote remplissant les tiroirs caisses ou un gros blockbuster tapageur. Le sortir en vidéo à la demande est donc d’autant plus une bonne idée que cela permet à tout le monde de pouvoir découvrir le film. Mais, surtout, on n’a qu’une seule envie lorsque le générique de fin arrive à l’écran : savoir ce qu’il adviendra des personnages du Département V dans leur prochaine enquête, ce qui sera faisable assez vite puisqu’elle arrive en salles début avril.

En proposant donc de découvrir « l’origin story » d’un sympathique duo de flics en restant chez nous avant de nous permettre d’enchainer directement avec la suite en salles, Wildbunch fait bouger les choses en matière de distribution de films, eux qui avait déjà sorti Welcome to New York (le film sur l’affaire DSK) en VOD en plein Festival de Cannes. Reste maintenant à espérer que la concurrence suive (et se mette à mieux informer ses spectateurs potentiels) et on aura alors accès à de plus en plus de films, légalement et facilement.

 

Les Enquêtes du Département V, Miséricorde – Sortie le 27 mars en vidéo à la demande
Réalisé par Mikkel Norgaard
Avec Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Sonja Richter
Après une bavure qui coûte la vie à l’un de ses collègues et laisse son meilleur ami paralysé, l’inspecteur Carl Mørck a presque tout perdu. Mis sur la touche, privé du droit d’enquêter, il est chargé d’archiver les vieux dossiers du commissariat avec Hafez el Assad, l’assistant d’origine syrienne qui lui est imposé. Mais très vite, les deux policiers désobéissent à leur supérieur et rouvrent une enquête jamais résolue, la disparition mystérieuse d’une jeune politicienne prometteuse survenue cinq ans auparavant. C’est la naissance du Département V et sa première enquête…

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