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Critique : Les Enfants du Temps

Nous avions terminé l’année 2016 en fanfare grâce au magnifique film d’animation japonais Your Name de Makoto Shinkai. 2020 s’annonce tout aussi alléchant puisque vous pourrez commencer l’année avec le nouveau long-métrage du réalisateur nippon : Les Enfants du Temps.

 

LA CRITIQUE

Qu’est-ce qui arrêtera Makoto Shinkai ? Après Voyage vers Agartha qui ressemblait un peu trop à du sous-Miyazaki mais bénéficiait d’une mise en scène soignée, le réalisateur de The Garden of Words faisait tout exploser avec l’incroyable Your Name. Trois ans plus tard, le réalisateur est de retour. Mais lui qui a tutoyé les sommets va-t-il pouvoir rester tout en haut ?

Tenki No Ko (天気の子 – « l’enfant de la météo ») raconte l’histoire d’un jeune garçon qui a fugué de sa province pour se réfugier à Tokyo. Sa route va l’amener à rencontrer le rédac’ chef d’un journal qui enquête sur des phénomènes étranges. Celui-ci va l’embaucher (et l’héberger) pour couvrir des sujets à sensations et faire les basses besognes de la rédaction. Et alors qu’il s’intéresse aux phénomènes « des enfants du temps », il va rencontrer l’une d’elle. Une « fille soleil » qui va bouleverser son existence.

On dit souvent que la météo influence l’humeur des gens. Vous vous sentez joyeux quand il fait beau, printanier, voir estival. Et vous vous enfoncez dans la tristesse quand il se met à pleuvoir. Dans le film de Makoto Shinkai, il pleut. Tout le temps. Le Japon est sous les eaux. Et le réalisateur inverse ce principe en montrant une jeune fille capable d’influencer sur le temps. En priant, calmement, sereinement, elle fait apparaitre ponctuellement le soleil. Et permet donc aux gens de retrouver un peu d’optimisme entre deux averses grises.

Hodaka et Hina vont en faire une occupation qui va leur rapporter un peu d’argent : faire apparaitre le soleil le temps d’une brocante pour quelques centaines de yens ou pour qu’une dame puisse rendre hommage à son mari défunt sans qu’il ne tombe une goutte. La jeune Hina aura également ce rôle, de manière bien plus imagée dans la vie d’Hodoka. Elle va apporter du soleil dans sa vie, illuminer son quotidien. Comme il l’avait fait avec Your Name, Les Enfants du Temps mêlent habilement réel et fantaisie, montrant les difficultés des jeunes dans Tokyo et leur rapport avec les adultes tout en offrant de la magie au spectateur.

Les deux personnages principaux sont vite attachants, drôles et mignons, et on prend beaucoup de plaisir à suivre leurs aventures dans un Tokyo magnifique. On a souvent parlé ici sur CloneWeb du réalisme apporté aux films d’animations japonais récents. Les animateurs et designers veillent à ce que les protagonistes évoluent dans des décors riches, soignés, qu’ils utilisent des technologies existantes ou qu’ils croisent des marques connues. Makoto Shinkai va plus loin en proposant un Tokyo animé confondant de réalisme. Tout y est reconstitué sur papier au cable électrique prêt. On a beau être dans un film d’animation, magnifié par la lumière du soleil, on a l’impression de se promener dans la capitale japonaise avec les héros – au point que certains sites web ont déjà imaginé de véritables pèlerinages pour retrouver les lieux du film.

Visuellement à tomber à la renverse, drôle et émouvant, Les Enfants du Temps n’a qu’un seul défaut : celui de réutiliser certaines ficelles de Your Name, aussi bien dans les rapports entre les personnages que dans la construction du récit (avec notamment dans les deux cas une ellipse avant l’épilogue). Le nouveau film de Makoto Shinkai a donc un tout petit air de déjà-vu, mais ça ne l’empêche pas d’être une réussite qui illuminera votre début d’année.

Les Enfants du Temps, de Makoto Shinkai – Sortie le 8 janvier 2020

 

 

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