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Critique : Le Roi

Produit par Brad Pitt, le nouveau film de David Michôd rassemble Timothée Chalamet, Robert Pattinson, Ben Mendelsohn, Sean Harris, Lily-Rose Depp, Tom Glynn-Carney et Thomasin McKenzie pour raconter l’histoire du Roi Henri V.

 

LA CRITIQUE

Après s’être fait remarquer avec Animal Kingdom en 2010 (long métrage devenu d’ailleurs une série), David Michôd a continué à montrer son talent dans un western futuriste (The Rover). Le réalisateur a ensuite signé avec Netflix, d’abord pour War Machine, avec Brad Pitt dans le rôle principal. Le voici désormais aux commandes d’un ambitieux projet : raconter l’histoire d’Henri V Roi d’Angleterre en portant à l’écran les pièces de William Shakespeare.

Henri V est né en 1386. Il fut Roi d’Angleterre de 1413 à 1422, date à laquelle il mourut alors à Vincennes. Le film de David Michôd s’intéresse à son accession au trône d’Angleterre, depuis la mort de son père jusqu’à la célèbre bataille d’Azincourt en 1415. Nous sommes alors en pleine Guerre de Cent Ans.

En 2h30 (!), David Michôd (et Joel Edgerton, co-auteur du scénario) va prendre le temps de raconter un pan de l’histoire d’Angleterre, nous présentant d’abord le Roi Henri IV malade (Ben Mendelsohn, toujours impeccable) annonçant d’abord à son fils qu’il ne sera pas son héritier. Celui qu’on surnomme « Hal » est un gamin qui préfère courir la gueuse et finir dans le caniveau plutôt que d’assumer ses responsabilités. Mais à la mort de son père, il va finir par découvrir les arcanes de la royauté en acceptant la couronne. Tout repose alors sur la prestation de Timothée Chalamet, à des lieues de ses rôles précédents. Même si le comédien a du mal à donner de la finesse à un personnage qui ressemble à un « emo-darko-tragique », on ne peut s’empêcher de penser à lui en parallèle de son incarnation, lui qui est passé en quelques films au centre de toutes les attentions. Du corps, il finira d’ailleurs par en donner à la bataille d’Azincourt à travers un discours à ses troupes digne de Mel Gibson dans Braveheart. Le bougre est d’ailleurs très bien entouré puisque Sean Harris (dont le physique fait irrémédiablement penser au Percevel de Kaamelott) et Edgerton sont impeccables.

Mais il faut aussi évoquer Robert Pattinson, chargé d’incarner le Dauphin de France et qui se force à prendre un accent français parfois à coté de la plaque. L’acteur est évidemment très bon mais peut-être aurait-il mieux valu le laisser s’exprimer normalement ? Le film prend d’ailleurs beaucoup de libertés avec l’Histoire (et avec le sort, ici risible, de Pattinson) puisqu’on nous montre un Henri V qui s’étonne qu’on puisse guerroyer avec la France (alors qu’on est en réalité en pleine Guerre de Cent Ans). Certes, on peut y voir l’envie des scénaristes de montrer un personnage humaniste et résonnant donc avec l’actualité, puisque le monarque cherche dans le film à montrer qu’il est différent de son père mais la non véracité des faits énerve différents historiens. On peut également ajouter que le personnage de Joel Edgerton, qui permet au Roi de gagner la guerre, est une invention de Shakespeare, ce bon William ayant déjà écrit une version de l’histoire qui n’allait pas dans la bonne direction pour les Français.

Et si les costumes ne sont pas non plus historiques, mélangeant allégrement les époques quand ils ne versent pas dans la fantasy, il faut reconnaitre que le film est visuellement superbe. Des décors (corrects, eux !) à la superbe photographie d’Adam Arkapaw, les images sont belles et Michôd sait filmer. On retiendra en particulier toute l’intervention de Chalamet dans la boue de la Bataille d’Azincourt tournée en un seul plan-séquence.

Le Roi est un film qui, comme son titre l’indique, mise tout sur son personnage principal, au point de privilégier des scènes parfois un peu longues de dialogues aux dépends de ce qui aurait pu être plus d’action. Un beau film pas totalement historique mais qui mérite néanmoins toute votre attention.

Le Roi, de David Michôd – Disponible sur Netflix depuis le 1er novembre

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