612Vues 0commentaires
Critique : Le Nouveau Stagiaire
Un nouveau film avec Robert de Niro dans le rôle principal sort ce mercredi dans les salles. Dans les années 90, ça aurait été un évènement marquant. Aujourd’hui, on se demande bien comment celui qui a fait les beaux jours des films de Martin Scorsese choisit ses rôles, entre parodies de ce qu’il sait faire et apparitions par-ci par là.
Le voici donc à l’affiche du Nouveau Stagiaire, écrit et réalisé par Nancy Meyers.
LA CRITIQUE
Ca fait presque six ans que Nancy Meyers n’avait pas réalisé de film. Le dernier en date était Pas si Simple, sorti discrètement en 2009. Aujourd’hui, la réalisatrice révélée par le sympathique Ce Que Veulent les Femmes avec Mel Gibson revient avec Robert de Niro dans le rôle principal.
Le Nouveau Stagiaire raconte le retour dans le monde de l’entreprise du personnage de Robert de Niro, veuf et retraité. Il s’emmerde. Et répond donc à une annonce lui proposant de devenir stagiaire dans une startup vendant des fringues sur Internet, la société voulant faire du social en offrant des activités au troisième âge. Face à lui, Anne Hathaway en jeune directrice d’une entreprise qui monte, femme qui cherche sa place dans un monde où les dirigeants sont essentiellement des hommes et qui se tue à la tâche pour faire vivre son bébé.
Comme vous pouvez vous en douter, le film va donc traiter de la rencontre de deux univers bien distincts : la génération Internet face à la vieille école. Il faut reconnaitre à Nancy Meyers un talent certain pour écrire sur les petites choses de la vie, les relations entre les gens et le quotidien des New Yorkais vivant dans la partie hipster de Brooklyn. Il faut aussi reconnaitre à Robert de Niro, dont les choix de carrière récents sont douteux, de faire le job pour lequel il a été employé. A désormais 72 ans, la star de Taxi Driver joue ce qu’il est devenu : un vieux monsieur, un gentil grand-père qui se promène avec un mouchoir en tissus soigneusement plié dans sa poche et qui vient tous les jours au travail en costard cravate. Quand à Anne Hattaway, elle se donne à fond.
Mais au delà… et bien au delà, il ne se passe grand chose. Voir rien du tout. En réalité, Nancy Meyers cherche à éviter les gros sabots. Vous imaginiez une collision frontale entre les deux univers ? Elle ne viendra jamais. Vous pensiez que tout ce qui oppose les personnages finira par les réunir suite à un vrai drame ? Ce ne sera pas le cas non plus.
Certes, il y a bien quelques clichés inévitables dans ce genre de situation mais on en vient à regretter que le trait ne soit pas plus marqué. Ainsi la scène d’inscription de De Niro à Facebook se fera dans un contexte aussi mignon que quand il découvrira que le mari de sa patronne est un peu trop volage. Tout est gentillet, à l’image du quartier dans lequel l’histoire est filmée, à l’image des plans de coupe de Brooklyn sous les arbres que nous montre la réalisatrice. On se contente juste de sourire à quelques situations, jamais plus.
On s’ennuie mollement devant Le Dernier Stagiaire, en repensant à ces quelques bonnes comédies romantiques comme celles de Nora Ephron auquel il cherche vaguement à rassembler. Sans jamais y parvenir.