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Critique : Le Lorax

Le Lorax est le 2e film d’animation du studio Illumination Entertainment qui avait déjà sorti Moi Moche et Méchant pour le compte d’Universal.

Tout comme l’était Horton, le Lorax est basé sur un bouquin pour enfants écrit par Dr Seuss, complétement inconnu en France, mais très populaire outre-Atlantique. Le film est présenté ce soir en avant-première française à Annecy mais Arkaron a eu l’occasion de le voir il y a quelques semaines déjà.

Voici sa critique.

 

 

Le Lorax (Dr. Seuss’ The Lorax) – sortie le 18 juillet 2012
Réalisé par Chris Renaud, Kyle Balda
Avec les voix de Danny DeVito, Zac Efron, Taylor Swift
Ted, un jeune garçon éperdument amoureux de la belle Audrey, vit à Thneedville, une ville entièrement artificielle, dans un monde où la nature semble avoir perdu ses droits. Pour impressionner la fille de ses rêves, Ted brave tous les dangers et s’aventure hors de la cité pour se mettre à la recherche du plus rare des trésors : un arbre…

 

Il est d’usage, dans les long-métrages destinés aux jeunes enfants, de composer un récit mêlant aventure et morales didactiques, la qualité de ces contes reposant d’ailleurs bien souvent sur l’aptitude de l’équipe du film à créer un équilibre entre les deux, à produire une histoire excitante et subtilement chargée de subversion pour permettre aux enfants comme aux adultes de s’extasier et de réfléchir.

The Lorax, adaptation d’une histoire du méconnu Dr. Seuss dans les contrées françaises, ne parvient jamais à atteindre cet équilibre. Si la dimension aventureuse est correctement traitée, les diverses accroches écolo-intellos sont hélas trop nombreuses et trop outrancièrement appuyées pour réellement convaincre les spectateurs ayant dépassé le point de non-retour de l’esprit critique cynique et sarcastique (à peu près 10 ans). En effet, le protagoniste évolue dans une ville dénuée de nature, où l’artificialité plastique règne en maître absolue et où un petit homme d’affaires décide d’être méchant parce qu’il n’y a rien de bien à la télé.

La surenchère moralisatrice constante dont fait preuve le métrage est certes contestable, mais pas dommageable dans l’absolu, les réalisateurs parvenant à maintenir un rythme extrêmement soutenu jusqu’à la note finale. Ainsi, les actes s’enchaînent rapidement mais se ressemblent, le parti pris graphique donnant l’impression d’évoluer dans un univers aux textures et aux formes redondantes.

La réussite commerciale qu’avait été Despicable Me avait semble-t-il donné le ton de la stratégie d’Illumination Entertainment : une efficacité plastique et technique très agréable enrobant une absence de réelle substance assez inquiétante. Cette efficacité se retrouve dans la réalisation, qui ponctue son marathon de blagues et de bons sentiments avec des scènes d’action dignes des meilleurs parcs d’attractions. La vue à la première personne est ainsi utilisée à mainte reprises lors de courses poursuites endiablées, où la 3D en profite pour amplifier le sentiment d’immersion.

Bonne idée donc, que cette tentative de faire entrer le jeune public « dans » le film. L’autre argument majeur en faveur du Lorax est ses chansons, qui rythment le métrage à intervalles réguliers et s’avèrent des plus percutantes (la salle était enflammée).

Du côté des voix originales, la présence de Danny DeVito dans le rôle du Lorax peut facilement être vue comme une tentative de plus de convaincre les parents d’emmener leurs enfants dans les salles. Si son travail, et celui de ses jeunes collègues comédiens/célébrités enrôlées pour l’occasion, reste tout à fait honnête, personne dans cette distribution ne devrait suffire à vous attirer au cinéma.

Au final, voir une histoire du Dr. Seuss s’animer sous nos yeux se révèle être un vrai plaisir, même si les choix artistiques de l’équipe empêcheront le film de s’imposer dans le haut du panier. La pauvreté d’écriture est heureusement compensée par une énergie hors norme et la volonté de créer un pur divertissement. Nul doute que les plus jeunes spectateurs apprécieront. Il est moins sûr, néanmoins, qu’ils s’en souviennent encore l’année suivante.

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