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Critique : Le Dernier Voyage

Les cinémas ont rouvert leurs portes ce 19 mai avec un programme chargé, et qui ne fera que se densifier, dans lequel quelques nouveautés tente de se frayer une place. Comme Le Dernier Voyage, avec Hugo Becker.

LA CRITIQUE

La science fiction française a le vent en poupe. Après le formidable Oxygène d’Alexandre Aja (sur Netflix), voici Le Dernier Voyage. Les précédents films de SF mis en scène par des frenchies sont rares. Il faut chercher du coté de High Life de Claire Denis ou de (gloups) Valérian de Luc Besson. Alors quand un petit nouveau pointe son nez, on a bien envie de voir ce que ça vaut.

Adapté de son propre court métrage déjà tourné avec Hugo Becker, Le Dernier Voyage se déroule dans une France post-apocalyptique. On y suit Paul, un astronaute qui doit partir en mission pour sauver le monde. Mais Paul a préféré disparaitre et suivre les voix qu’il entend dans sa tête. On va donc le suivre dans sa quête, alors qu’il est poursuivi.

Dès l’ouverture, Romain Quirot nous plonge dans le vif du sujet. La Tour Eiffel est en morceaux dans un environnement désertique. Paris a disparu et la France ressemble au désert de Mad Max. Grâce à quelques acteurs formidables et de belles idées, on se fait happer par l’ambiance. Hugo Becker, qu’on aimait déjà beaucoup dans Baron Noir, est impeccable dans le rôle et la jeune Lya Oussadit-Lessert est une véritable révélation. Son personnage est une bouffée d’air frais dans un film parfois anxiogène.

On sent que le film manque de moyens. Certaines séquences sont hors champs, les soldats sont masqués façon stormtroopers pour permettre une économie de figurants, etc… Mais là encore, le réalisateur fait preuve d’inventivité pour que ça se voit le moins possible. Les cadres rapprochés, la caméra portée et quelques jolis effets spéciaux (on aime la vieille Peugeot volante) font que ce n’est jamais gênant.

On sent aussi que le film est un premier long et l’adaptation d’un court, avec tout ce que ça peut impliquer de petits défauts. L’écriture est parfois bancale (l’arc narratif du frère est très étrange). Le réalisateur et scénariste ouvre des portes pour permettre une réflexion au spectateur, tout en expliquant trop de choses (a-t-on vraiment besoin de tous ces flashbacks en noir et blanc ?) mais le scénariste ne franchit jamais la ligne jaune, retombant à chaque fois sur ses pieds.
Et comme souvent lorsqu’un jeune réalisateur se lance dans un long, il cite à tour de bras. Ainsi, 2001, Minority Report, Star Wars et l’inévitable Fury Road sont de la partie. Quirot aime le cinéma de qualité et il le montre bien.

De fait, Le Dernier Voyage fait partie de ces projets qu’on a envie de soutenir (allez le voir, donc !). Les menus défauts sont vite effacés par les personnages et l’ambiance. Et on a forcément envie de voir vers quoi Romain Quirot va désormais se tourner.

Le Dernier Voyage, de Romain Quirot – Sortie le 19 mail 2021

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