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Critique : Last Night

On n’en a pas vraiment parlé sur CloneWeb mais Last Night arrive sur les grands écrans de France dans un peu plus de deux semaines.

Le film tourne autour du sujet de l’infidélité dans les couples avec un joli casting : Keira Knightley, Sam Worthington, Guillaume Canet et Eva Mendes. C’est aussi la première réalisation de Massy Tadjedin, scénariste américano-iranienne de The Jacket.
On y suit un couple qui, le temps d’une nuit, va se laisser tenter par l’interdit. Céderont-ils, chacun de leur coté, à la tentation ?

Début de réponse. Last Night fait l’affront aux couples amoureux de sortir à deux jours de la St Valentin, le 16 février.

 

Last Night – Sortie le 16 février 2010
Réalisé par Massy Tadjedin
Avec Keira Knightley, Sam Worthington, Guillaume Canet et Eva Mendes
Joanna et Michael vivent à New York. Aucun nuage, aucun doute n’est jamais venu assombrir leur union, jusqu’à ce que chacun d’eux soit tenté, la même nuit…
Pendant que Michael est en déplacement professionnel avec Laura, jeune femme aussi attirante qu’énigmatique, Joanna recroise Alex, l’autre grand amour de sa vie. Les 36 heures qui suivent vont obliger chacun à faire des choix…

 

Vous êtes en couple ? Vous avez … disons… 30, 35 ans et êtes installés à deux depuis quelques années. Tout semble rouler malgré un peu de train-train quotidien. Avez-vous déjà été tenté par l’interdit, le temps d’une soirée ? Juste une nuit, quelques heures et on oublie. Après tout, elle n’en saura rien, elle n’est pas là. Mais pourrez-vous alors le regarder en face ou simplement vous voir dans la glace après tant de promesses d’amour et de fidélité ?

C’est la question que pose Massy Tadjedin dans Last Night. Et en guise de couple-test, elle a choisi Sam Worthington et Keira Knightley, toujours aussi jolie même si elle mériterait que je l’invite quelques fois à manger dans un bon restaurant.
On va donc les suivre une journée. Lui travaille pour une société qui le conduit en dehors de New York avec quelques collègues dont Eva Mendes. Elle écrit en freelance chez elle et, sortant un midi pour prendre un café dans un gobelet en carton, elle tombe sur Guillaume Canet, de passage aux Etats Unis et qu’elle a connu en France.
On va les suivre surtout en soirée en fait, puisque de son coté Worthington accepte quelques derniers verres avec la séduisante Cubaine. Knightley, elle, dinera avec celui qui semble avoir été son ex ainsi que quelques amis.
Tous les deux seront victimes ou complices de ce jeu de la séduction. Chacun de leur coté, ils seront tentés de craquer. Un geste équivoque, un baiser ou carrément un lit ? Qui craquera et comment ?

A travers des scènes joliment et principalement filmées à New York la nuit, Massy Tadjedin nous montre surtout le personnage de Joanna, incarné par Keira Knightley. Si la comédienne illumine chacune de ses scènes, il est regrettable de ne pas avoir traité les personnages sur un pied d’égalité. De fait, le personnage de Sam Worthington est réduit au minimum syndical pour entrer dans l’histoire et ne nous permet pas vraiment de voir l’acteur dans un rôle différent de ses précédentes incarnations.
Face à eux, Eva Mendes est absente et Guillaume Canet se contente de deux expressions faciales, rieuse et triste, à la limite d’offrir un mème aux amateurs sur Internet.

Le film n’est pas non plus servi par les choix de la réalisatrice-scénariste qui a décidé de se focaliser sur l’humain, et sur ce qui se passe à l’intérieur de la tête de nos protagonistes, hésitant, à la limite de craquer. Utilisant pour ce faire des plans serrés, Massy Tadjedin livre du coup un film trop froid. Autour du même sujet, Closer ou Chloe prennent le parti de se tourner vers l’érotisme et la sensualité; ici on se contente un peu trop de suivre des personnages se tournant autour comme des animaux se reniflant la queue…

Si vous ne voulez pas connaitre la fin du film, sautez le paragraphe suivant…

La surprise finale, complétement bancale, vient d’un choix scénaristique à tendance féministe. Pendant plus d’une heure, on s’est demandé s’ils allaient craquer mais surtout comment. Puisque c’est le sujet du film, difficile d’imaginer que ça reste gentillet. Et bien figurez-vous que, comme de bien entendu, c’est l’homme qui cède à la tentative. Sam Worthington fait l’amour (deux fois selon ses dires) à Eva Mendes alors que Keira Knightley se contente de dormir contre l’épaule mignonne de Guillaume Canet.
Evidemment, la femme ne fait rien de mal mais l’homme lui alors est le diable incarné. Cette pensée, en 2011, semble tellement hors de propos…
Enfin, après avoir entendu des discussions de couples intéressantes, on s’attendait au face à face, à l’explication entre Joanna et Michael. Qu’ils s’engueulent ou se réconcilient, qu’ils se pardonnent ou se séparent, on aurait aimé savoir. Malheureusement, le rideau tombe laissant donc le spectateur sur une fin maladroite. Un peu tout ça pour ça.

Fin du spoiler

Last Night était au départ une bonne idée, offrant de jolies images -notamment de Keira Knightley, oui je fais une obsession- mais est malheureusement plombé par des choix scénaristiques bancals, un déséquilibre beaucoup trop flagrant entre les personnages et ce petit quelque chose qui aurait pu faire en sorte que cette dernière nuit soit moins froide. Et du coup, beaucoup plus passionnée.

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1 commentaire

  • par Louis
    Posté samedi 21 avril 2018 22 h 11 min 0Likes

    Bonsoir,

    Je ne suis pas d’accord avec votre point de vue sur ce film !
    Je le trouve très bien orchestré, d’abord parce qu’il dépeint le quotidien de personnes comme vous et moi, avec poésie, finesse, et profondeur. On découvre les personnages progressivement et on s’attache à eux grâce à ce jeu axé sur les expressions faciales et les regards qui en disent long. Pas de paroles inutiles ni de scènes de sexe à n’en plus finir, non! On perçoit l’émotion, la sensibilité que dégagent ces couples qui se croisent, et on s’identifie à eux.
    La bande son composée par Clint Mansell est également très réussie et porte le film dans cet esprit de simplicité et d’authenticité.
    Enfin, la dernière scène laisse le spectateur libre d’imaginer tous les scénarios, et clôt ainsi le film avec brio.

    Merci Massy Tadjedin !

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