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Critique : La Voie de la Justice
Deux ans après Le Château de Verre, le réalisateur Destin Daniel Cretton rempile avec Brie Larson et ajoute Michael B. Jordan et Jamie Foxx à Just Mercy, re-titré La Voie de la Justice en français.
LA CRITIQUE
En 1987, Walter McMillian, ouvrier afro-américain a été arrêté pour le meurtre d’une jeune femme retrouvée plusieurs mois auparavant abattue de plusieurs balles dans le dos. Son arrestation puis sa condamnation à la peine capitale ne sont dûes qu’à un seul et unique témoin, qu’il aurait pris en otage le temps d’un trajet en voiture. Aucun mobile ni aucune autre preuve ne lie l’accusé et la victime. Mais les voies de la justice sont impénétrables, du moins dans ce cas jusqu’à ce qu’un jeune avocat s’y intéresse.
Le film est l’adaptation de l’autobiographie de Bryan Stevenson « Just Mercy: A Story of Justice and Redemption » jeune avocat ayant fondé l’organisation à but non lucratif Equal Justice Initiative. C’est lui qui a défendu McMillian pour le faire sortir du couloir de la mort. L’histoire s’ouvre en flashback sur l’arrestation de l’accusé alors qu’il coupait du bois et rentrait chez lui pour ensuite basculer sur l’avocat et la défense qu’il compte mettre en place. L’un est incarné par un Jamie Foxx qu’on avait pas vu aussi impliqué dans un rôle depuis longtemps. L’autre est incarné par un Michael B. Jordan en feu.
L’histoire, et la manière dont elle est racontée par Destin Daniel Cretton rappelle les romans de John Grisham. De l’enquête d’un jeune avocat qui se charge d’une minorité au final dans une salle de procès en passant par des intimidations (mais pas trop) et des visites en prison. Mais tout est vrai. Et on se prend frontalement une histoire méconnue de ce coté de l’Atlantique dans une Amérique où le racisme fait rage. Autant dire que le travail de Destin Daniel Cretton est important, encore toujours en 2020, pour mettre en lumière et « internationaliser » des histoires qui méritent d’être connues de tous.
Le réalisateur livre un film techniquement propre, à la réalisation sans fioriture et au rythme soutenu. Mais tout repose sur l’interprétation des personages, de Michael B. Jordan en particulier mais aussi de Jamie Foxx, puisque son personnage a droit à de nombreuses scènes au sein de sa cellule histoire de l’humaniser. C’est d’ailleurs l’humanité qui transpire des actes de l’avocat, et du film dans son ensemble. Tout passe dans dans le jeu des acteurs et leurs regards en particulier. Citons également Tim Blake Nelson qui, après la série Watchmen, change radicalement de registre pour prouver qu’en plus d’être une « gueule de cinéma », il est un acteur fabuleux.
Peut-être trouverez-vous que le nouveau long métrage du réalisateur du futur Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings pour Marvel coche les cases du film à récompenses, avec son casting à fond et son histoire vraie et émouvante. Il n’empêche que grâce à son sujet poignant, on découvre une histoire effroyable et toujours autant d’actualité.
La Voie de la Justice, de Destin Daniel Cretton – Sortie le 29 janvier 2020
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