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Critique : La Proie

Après son Affaire d’Etat, Eric Valette revient derrière la caméra et entraine avec lui Albert Dupontel, Stéphane Debac et Alice Taglioni dans une course poursuite rappelant un peu le film d’Andrew Davis sorti en 1993 avec Tommy Lee Jones et Harrison Ford. Mais ici, ce n’est pas seulement un flic qui poursuit un méchant.

L’idée de Luc Bossi (Cash et la série Paris Enquête Criminelle) et de Laurent Turner (Le Premier Cercle mais aussi dans un autre registre la série animée Lou!, d’après la BD du même nom) est de mettre en avant une poursuite entre deux méchants, et de ne faire de la police qu’une troisième partie essayant de comprendre ce qui peut bien se passer.

Ca s’appelle La Proie. Voici la critique.

 

La Proie – Sortie en salles le 13 avril 2011
Réalisé par Eric Valette
Avec Albert Dupontel, Alice Taglioni, Sergi López, Stéphane Debac
Un braqueur s’évade de prison pour traquer son ancien codétenu, un tueur en série qui a entrepris de lui coller ses crimes sur le dos. Une policière de la Brigade des Fugitifs se lance à la poursuite du braqueur, devenu bien malgré lui l’ennemi public numéro 1. Quand chacun des protagonistes aura été au bout de lui-même, qui sera le chasseur, et qui sera la proie ?

 

Depuis quelques mois, le cinéma d’action a le vent en poupe en France et on ne peut que s’en réjouir. Même s’il y a toujours à boire et à manger, c’est un genre trop peu exploité pour bouder notre plaisir.
Ainsi quand Fred Cavayé passe derrière la caméra, quand un jeune réalisateur donne une arme à Jean-Paul Rouve ou quand le personnage de bande dessinée Largo Winch prend vie, on est toujours content de les voir.

Le petit dernier ne brille pas par son titre, tout aussi banal que les autres mais peu importe. Eric Valette, réalisateur d’Une Affaire d’Etat, revient derrière la caméra avec une grande course poursuite à travers le sud de la France : La Proie.
Contrairement à Cavayé, dont A Bout Portant est sans doute devenu l’étalon maitre du genre, qui préfère faire un film se déroulant en très peu de temps et de lieux, Eric Valette et ses scénaristes (Luc Bossi -Cash- et Laurent Turner -Le Premier Cercle) nous proposent une histoire d’envergure.

On va donc suivre ici deux prisonniers : le premier est gentillet, se fait tabasser par ses co-détenus et dit être victime d’une erreur judiciaire. L’autre a été condamné pour un braquage et n’a plus grand chose à tirer.
Mais le premier n’est pas si gentil qu’il y parait, bien au contraire. Il va enlever la fille du second et partir en quête du butin planqué. Ce qui incitera le père de la gamine à s’évader pour la retrouver le plus vite possible.

Ce sont bien les deux personnages incarnés par Stéphane Debac (le gentillet, en réalité un monstre) et Albert Dupontel (l’évadé prêt à tout pour sa fille) qui font la grande force du film.
Dupontel d’abord incarne avec brio un méchant, un vrai, du genre à avoir commis un braquage, à se gominer les cheveux en prison pour se donner un air plus effrayant, à se faire respecter par ses co-détenus sans jamais tomber dans leurs embrouilles. Son personnage est prêt à tout pour libérer sa fille. Et le comédien est également jusqu’au boutiste, se donnant vraiment à fond pour sans doute le rôle le plus physique du film.
Face à lui, Stéphane Debac est exceptionnel. Avec ses petites lunettes cerclées de métal sur le nez, son petit polo et son pull rose nonchalamment posé sur les épaules, on croirait croiser un père de famille à la sortie de la messe un dimanche matin à Neuilly Sur Seine, avant sa petite femme qui le suit partout sans rien dire. Un peu caricatural, certes, mais le personnage est tellement maniéré, tellement insupportable avec sa petite voix douce et sa gentillesse apparente qu’il n’en devient que plus insupportable. Surtout quand on découvre que c’est un réel pervers. Le portrait fait alors froid dans le dos, tellement froid que le cinéma d’action français tient là l’un de ses meilleurs méchants depuis bien longtemps.

Mais malheureusement, La Proie n’est pas un film parfait. Si Alice Taglioni tient bien son personnage, tout la partie autour de ses confrères est assez pénible. Voir patauger la police dans l’enquête casse d’autant plus le rythme que le spectateur, lui, a tous les éléments pour comprendre ce qui se passe.
Qui plus est, Zinedine Soualem n’a jamais été aussi mauvais, il semble ne pas avoir été dirigé pour ses quelques scènes.

Ajoutez à cela un twist final sortant de nulle part et on se retrouve avec un film finalement assez mal dosé. Pourtant, avec sa réalisation lisible, ses bons personnages principaux et ses airs du Fugitif (le film avec Harrison Ford), La Proie est un divertissement de bonne facture et, encore une fois, on n’en a tellement peu à se mettre sous la dent qu’on ne va pas bouder son plaisir !

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