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Critique : La Mort de Staline

Armando Iannucci aime la satire politique. Le showrunner de la série Veep avait déjà tourné In The Loop en 2009 avec Peter Capaldi et James Gandolfini, film dans lequel il racontait les échanges politiques entre Britanniques et Américains à la veille de la Guerre d’Irak.

Il continue sur sa lancée en évoquant, à travers l’adaptation d’une BD francaise et avec un casting de haut vol, la Mort de Staline.

 

LA CRITIQUE

Joseph Staline a été victime d’une attaque cérébrale le 2 mars 1953. Pourtant, il n’a été déclaré mort que le 5 mars et enterré quatre jours plus tard. Que s’est il passé pendant cette période ? Si différents témoignages d’époque donnent des précisions sur le déroulement des évènements, l’excellent Robin Thierry au dessin et l’un des meilleurs scénaristes de France Fabien Nury se sont engouffré dans ces zones d’ombres pour imaginer une histoire, celle de La Mort de Staline dont plusieurs tomes de BD sont parus chez Dargaud. Et c’est cette histoire que porte à l’écran le réalisateur Armando Iannucci.

Mais attention, il n’est pas question ici de livrer un film historique même si certains éléments sont fidèlement reconstitués. On découvre d’abord Staline entouré de ces plus proches collaborateurs lors d’un diner. Puis on le voit écouter l’enregistrement d’un concert qu’il a entendu un peu plus tôt à la radio, et que le chef de la station fait rejouer à l’orchestre en urgence dans le seul but de pouvoir le faire écouter au dictateur. Quand il écoute le disque, il y découvre un mot signé de la pianiste qui exprime sa haine au tyrannie. Il s’étrangle alors de rire et s’effondre sur le sol.

La suite va mettre en avant une série de personnages historiques, tous caricaturés par des acteurs anglo-saxons qui ne cachent pas leur accent parce qu’on est bel et bien dans une comédie. Steve Buscemi est donc Khrouchtchev, Jason Isaacs le chef des armées et Simon Russell Beale le médecin qui va découvrir le chef de l’URSS baignant dans sa pisse au milieu de son bureau. Tous les acteurs prennent beaucoup de plaisir et c’est communicatif, surtout dans la première partie du long métrage sans doute plus réussie que la seconde. On mentionnera également la présence de Michael Palin, caution Monty Python-esque nécessaire à un film qui pourrait bien ressembler à un sketch géant des inventeurs de l’humour moderne.

Egalement au casting Jeffrey Tambor, le comédien vu dans les Hellboy de Guillermo del Toro et la série des Very Bad Trip. Celui qui a récemment joué dans la série Transparent a été accusé fin novembre 2017 de harcèlement sexuel après Harvey Weinstein. Celui qui a quitté la série dans laquelle il avait le rôle principal plombe ici la promo d’un film qui aurait mérité mieux, que le tout petit plan marketing qu’a prévu Gaumont.

La première partie du récit est donc plus drôle que la seconde. C’est aussi la plus fidèle puisque de nombreux éléments sont ceux issus des témoignages d’époque, notamment le fait que Staline se serait réveillé après son AVC pour finalement en mourir. Le récit se perd un peu quand il s’agit d’imaginer, avec certes beaucoup d’humour, les rivalités entre les personnages, une galerie de bras cassés qui ne pensent qu’à tirer la couverture à eux bien.

La Mort de Staline est une vraie satire politique comme on n’en voit plus. Armando Iannucci, créateur de la série Veep, qui met en scène une vice-présidente américaine à la ramasse, a trouvé son bonheur dans la BD de Thierry et Nury. On ne rit pas tout le temps mais on passe un sacré bon moment de cinéma.

La Mort de Staline, d’Armando Iannucci – Sortie le 04 avril 2018

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