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Critique : La Mémoire Assassine

Le Festival du Film Policier de Beaune s’est tenu du 4 au 8 avril. Le Jury présidé par Lambert Wilson a récompensé La Mémoire Assassine de son Prix quand le Grand Prix a été attribué à The Looming Storm qui sortira prochainement.

La Mémoire Assassine, écrit et réalisé par Won Shin Yun, sera disponible sur la plate-forme e-cinema ce vendredi 13 avril…

 

LA CRITIQUE

La mémoire au cinéma, et dans la pop culture plus largement, est un ressort scénaristique devenu classique. Combien de personnages marqués par des troubles ou une amnésie ont eu une quête à faire pour retrouver les pièces manquantes d’un puzzle qui a fait le bonheur des spectateurs. De Jason Bourne à XIII en passant par certains roman d’Harlan Coben. La Mémoire Assassine, polar sud-coréen réalisé par Won Shin Yun et couronné à Beaune, va encore plus loin en mettant la maladie d’Alzheimer au coeur d’une intrigue où deux tueurs en série s’affrontent. Mais est-ce vraiment ce qui s’est passé ?

Le film raconte l’histoire d’un ancien tueur qui s’est rangé après avoir eu une fille. Victime de la maladie d’Alzheimer, il décide de s’intéresser à des morts près de chez lui, soupçonnant un autre tueur. Il va vite découvrir que le coupable pourrait être un flic local, qui se rapproche de sa propre fille. A moins que ca soit sa tête qui lui joue des tours.

Tout l’intérêt de l’histoire du film repose sur la maladie dont est victime le personnage principal. Le syndrome d’Alzheimer, ses différents stades et l’évolution de la maladie selon les personnes permet à l’intrigue d’être complexe, d’autant que Byung-su (c’est son nom) va être de plus en plus affecté. On est de fait dans une histoire quelque part entre Fight Club et La Mémoire dans la Peau, où on ne sait pas vraiment ce qu’on voit ni si c’est réel ou pas. C’est d’autant plus marqué que le film est intégralement du point de vue du héros incarné par Seol Kyeong-gu, on ne peut donc pas se fier aux images. Mais le personnage est suffisamment bien écrit (notamment à travers des flashbacks qui le présentent en réalité comme un vigilante « plutôt » que comme un « bad guy ») pour qu’on ait envie de le croire, mais aussi pour qu’on se laisse berner quand il est victime de sa mémoire.

Le concept du héros qui se demande s’il n’est pas le tueur avait déjà été utilisée, notamment dans la série anglo-saxonne Marcella avec Anna Friel, où l’actrice incarne une flic qui se soupçonne. C’est ici l’un des éléments d’une intrigue qui s’enrichit au fil du temps, mais Won Shin Yun rajoute des couches supplémentaires avec le passé du personnage et l’adversaire qui va jouer avec la maladie de son héros. On finit par douter de tout, même de la linéarité de la narration tant le scénario joue avec nos nerfs.

Scénario impeccable, acteurs parfaits, La Mémoire Assassine est un thriller solide. Pour qui aime se prendre la tête.

La Mémoire Assassine, de Won Shin Yun – Sortie le 13 avril 2018 en e-cinema.

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