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Critique : La Dernière Vie de Simon

La Dernière Vie de Simon est sorti dans les salles le 5 février dernier. Nous sommes à la bourre mais le premier long métrage de Leo Karmann valait bien un petit retard.

 

LA CRITIQUE

Le cinéma tourne en rond. Aux Etats-Unis, on produit des films de super-héros à la pelle et tout n’est plus que suites et franchises. En France, on aime les drames familiaux et les comédies lourdingues formatées pour être diffusées à la télévision. Le cinéma de genre a le même problème, préférant raconter des histoires de jeunes filles en débardeur hurlant dans des forêts qu’autre chose. Pourtant, parfois, ponctuellement, surgit un projet original, un réalisateur qui tente quelque chose. De son coté-ci de l’Atlantique, citons par exemple La Nuit A Dévoré le Monde ou Revenge de Coralie Fargeat. A une courte liste qui nous rappelle qu’il existe des gens débordants d’idées, ajoutons désormais La Dernière Vie de Simon.

Simon est un jeune orphelin breton. Il fait un jour la connaissance de Madeleine et Thomas, une soeur et un frère qui ont, eux, des parents. Se liant d’amitié avec eux, il va passer un weekend dans leur maison au bord de l’eau et découvre les joies de la famille et le plaisir d’avoir des parents. Mais un accident se produit et Thomas meurt. Simon, lui, est un shapeshifter (ce qui est montré dès la première scène du film). Il peut prendre l’apparence de toutes les personnes qu’il a touché. Du haut de ses huit ans, il va donc décider de prendre la place de Thomas pour vivre dans sa famille.

Si le film a des ambitions spielbergienne marquée avec tout un premier acte qui aurait pu être une production Amblin, aidé par la musique d’Erwann Chandon qui lorgne vachement vers du John Williams, La Dernière Vie de Simon fait d’avantage penser au Retour de Martin Guerre version adolescent, une histoire d’usurpation d’identité avec une petite couche de surnaturel. Ici, le jeune Simon semble ne jamais avoir repris son apparence naturelle jusqu’au jour de ses dix huit ans. Lui qui se faisait passer pour le frère de Madeleine va se servir de sa « double identité » et la séduire. Il sera son frère le jour et son mec la nuit.

L’écriture est globalement intelligente, les personnages agréables à suivre et le tout est fait avec beaucoup de talent pour un tout petit budget. Le réalisateur Leo Karmann n’a que quelques épisodes de séries à son actif et les jeunes acteurs n’ont qu’une carrière qui démarre. Pourtant, tout le monde fait un boulot remarquable et impliqué, le genre de petite production qui fait plaisir à voir, d’autant qu’en mélangeant le fantastique et le drame familial plus classique, Karmann tente quelque chose de nouveau, ou au moins de rare.

Alors certes, le dernier acte tire un peu en longueur. Toute la trop longue scène de l’hôpital n’est là que pour laisser le réalisateur s’amuser avec les pouvoirs de son héros. Et certains personnages prennent des décisions débiles, qui font s’enchainer des évènements pas bien malin dans le final. Et certains seconds rôles sont un peu justes. Néanmoins, on a quand même bien envie de pardonner ses petits défauts vu l’entreprise et la volonté de bien faire.

Bouffée d’air frais dans un début d’année un peu morose, La Dernière Vie de Simon n’est diffusé que dans une poignée de salles. On ne peut donc que vous encourager à aller les remplir (voir à râler auprès de votre exploitant s’il ne le diffuse pas) tant c’est tout à fait le genre de long-métrage qu’on a envie de soutenir, histoire d’en voir d’avantage du même tonneau.

La Dernière Vie de Simon, de Leo Karmann – Sortie le 5 février 2020

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