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Critique : Kursk

Présenté dans de nombreux festivals, Kursk de Thomas Vinterberg l’était aussi au Arras Film Festival ce weekend dans le Nord de la France et nous étions dans la salle.

Le film relatant les événements du 12 août 2000 en mer de Barents sort en salles ce mercredi 7 novembre.

 

LA CRITIQUE

Si vous aimez les films de sous-marins comme A la Poursuite d’Octobre Rouge de John McTiernan ou K19 de Kathryn Bigelow, si vous vous passionnez pour les vieux capitaines qui hurlent des ordres depuis une salle de commandes avant de se jeter sur un periscope, Kurk risque de vous surprendre. Le film de Thomas Vinterberg étant un drame humain, bien plus qu’un « submarine movie ».

Le Kursk (ou Koursk) est un sous-marin nucléaire russe, capable de tirer des missiles de croisière. Le 12 août 2000, alors qu’il plonge pour un exercice, deux explosions consécutives retentissent et le vaisseau s’échoue au fond de la mer, à une centaine de mètres de profondeur. Si une partie de l’engin est anéanti, un groupe d’hommes parvient à trouver refuge dans un compartiment. Ils se mettent alors à espérer l’arrivée des secours. C’est leur histoire, mais aussi celles de leurs familles restées en surface, que le film raconte.

Adapté du livre A Time to Die de Robert Moore, Kurk tente de reconstituer ce qui s’est passé. Tente parce que le gouvernement russe de Poutine n’a aidé en rien, pas même au tournage. Le récit, découpé en trois axes est donc en partie de la fiction. On y suit l’équipage à bord du sous-marin, en imaginant ce qu’ils ont pu faire pour survivre avec le toujours très efficace Matthias Schoenaerts dans le rôle principal. Sur terre, on découvre les autorités britanniques qui veulent prêter main forte à un gouvernement russe bien décidé à ne rien lâcher, même au prix de devoir abandonner les marins au fond de l’eau mais aussi les familles des victimes qui veulent savoir.

Si Poutine n’est volontairement pas représenté, le film ne prend aucune pincette avec les Russes. Les veuves éplorées emmenées par Léa Seydoux doivent faire face non seulement à la douleur mais aussi au mutisme puis aux mensonges des hauts gradés soviétiques, qui n’auront aucune humanité pour personne. Les Britanniques emmenés par Colin Firth se montreront plus respectueux et volontaires mais rien ne leur permettra d’intervenir à temps.
La partie sous-marine se révèlera la plus intéressante, véritable survival en huis clos dans un compartiment à demi submergé où les acteurs ont bien donné d’eux même pour tenir le coup dans des scènes où l’eau était omniprésente.

Avec tous ces éléments, Thomas Vinterberg aurait pu livrer un récit colossal mais le réalisateur n’a pas les épaules assez solides pour donner le souffle nécessaire à son récit. Certaines scènes, dont un plan-séquence tourné sous l’eau, sont impressionnantes mais l’ensemble manque de rythme – notamment à cause de la multiplication des points de vue qui fait retomber l’attention. Le réalisateur tente pourtant des choses, comme une introduction réussie rendant les personnages très attachants. A l’inverse, il essaye aussi des techniques qu’on ne comprend pas bien, comme un changement de format au début à la fin du récit, passant du 1,666:11,666:1 au scope. On se prend à rêver ce que le film aurait donné dans les mains d’une Kathryn Bigelow ou même d’un Paul Greengrass.

Grosse co-production franco-belgo-anglaise, Kurk n’est pas un film raté, bien au contraire. Mais malgré la dureté de son récit, il manque cruellement du petit ingrédient bonus qui transforme les projets solides en vrais films réussis.

Kursk, de Thomas Vinterberg – Sortie le 7 novembre 2018

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