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Critique : Kill Me Please

On a de l’humour en belgique ! Après des films cultes comme C’est Arrivé Près de chez Vous ou plus récemment Panique au Village, la comédie belge refait parler d’elle avec Kill Me Please, nouvelle réalisation d’Olias Barco, un réalisateur français qui a eu la bonne idée de passer la frontière pour bien s’entourer.
Il l’a fait avec Poelvoorde mais aussi Virgnie Efira ou Bouli Lanners dans un film traitant d’un sujet pourtant peu drôle, le suicide…

Kill Me Please – Sortie le 3 novembre 2010
Réalisé par Olias Barco
Avec Aurélien Recoing, Virginie Efira, Benoît Poelvoorde
Le docteur Kruger est un pionnier décidé à faire entrer le suicide dans la modernité. Sa clinique reçoit une subvention gouvernementale afin que le suicide ne soit plus une tragédie, mais un acte médical assisté. Son rêve est de trouver un cadre thérapeutique à l’intérieur duquel la médecine parvient à dominer cette pulsion de destruction que les désespérés, ou les malades, veulent exercer contre eux-mêmes. Chaque jour, le docteur Kruger reçoit ses malades et les écoute. Tour à tour, les patients défilent dans son bureau et examinent avec lui les motifs qui justifient — ou non — leur suicide à venir. Lorsque la décision est prise, chacun a le droit de voir exercer un dernier souhait : déjeuner spécial, vin d’excellence, lubie personnelle. Le docteur Kruger est un humaniste qui cherche à rendre la mort des autres plus douce. Mais dans la montagne isolée où il a décidé de bâtir son rêve de « suicide idéal », quelque chose vient lui rappeler que personne ne contrôle la pulsion de mort : la mort elle-même.

Quand un réalisateur d’un navet français (Snowboarder, un Vertical Limit du pauvre avec des surfeur) s’expatrie en Belgique avec les producteurs de C’est arrivé près de chez vous et de l’excellent Panique au Village, ça donne quelque chose de complètement loufoque, excellent et « What the fuck ».

Pour son deuxième long métrage, Olias Barco quitte donc le film à grand public pour s’orienter vers un sujet plus grave et trop peu abordé au septième art, le suicide. Surfant sur le coté culte de « C’est arrivé près de chez vous », Kill me please opte pour une réalisation en noir et blanc. On pense d’abord à un choix marketing, puisque Poelvoorde est à l’affiche. Au fur et à mesure que le film avance, on se rend compte que non. C’est un véritable choix artistique. Ici, on n’est pas dans un drame français sponsorisé par Kleenex où les scènes tristes sortent les violons. La réalisation très sombre, très glauque, contraste avec le ton constant du film qui est très léger.

Forcément, le film ne pourra pas plaire à tous. Aborder le suicide avec autant d’humour pourra déranger d’autant plus que le réalisme est bien présent. N’hésitant pas à lésiner sur l’hémoglobine, la réalisation très sérieuse agrémente également de quelques séquences « reportages » où l’on voit les habitants des alentours dénoncer l’hôpital. Le tout pourtant restera avec un ton très sérieux, et un humour assez pisse-froid. Difficile de savoir si on est autorisé à rire ou si ce sera plutôt mal vu.

L’histoire ne suit pas de réelle trame et est au final assez bordélique. Il sera compliqué de résumé le film sans spoiler. On suit les derniers jours de cet hôpital d’assistance au suicide. On suit les aventures du docteur Kruger, génialement incarné par Aurélien Recoing. Cet institut de fou (qui sont réellement les fous, les patients ou les médecins?) est intelligemment introduit par un Benoit Poelvoorde incarnant un personnage magnifiquement bien écrit, un acteur voulant à tout pris arrêter le cinéma.
C’est d’autant plus intéressant quand on connait ses conditions du tournage de Astérix aux Jeux Olympiques. Et même si le film ne dure qu’1h35, avec plus d’une dizaine de personnages, chacun sera suffisamment approfondi pour qu’on devine son passé. Le tout reste divinement bien écrit laissant beaucoup de place à l’improvisation des acteurs. Mais surtout, c’est une véritable galerie que nous offre Kill me Please.

Bouli Lanners et Saul Rubinek nous ferons mourir de rire, tous les deux accompagnés de Virginie Efira étonnamment bonne (actrice). Passerons par là Zazie de Paris, extraordinairement hilarante et on se verra charmé par Clara Cleymans, fabuleuse dans son rôle de petite fille fragile et absolument magnifique. Tout ce beau monde est en réalité un véritable reflet de la société actuelle puisque chaque personne représentera une facette de la population.

Enchaînant les scènes loufoques et absurdes avec un humour à la carabine, Kill Me Please va très loin dans le délire, mettant parfois mal à l’aise, comme cette scène de presque viol, ou mourir de rire, notamment les 30 dernières minutes totalement hallucinantes de n’importe quoi et de génie. La cerise sur le gâteau : la fin est sans aucun doute un gros doigt d’honneur au cinéma français.

– Alex

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1 commentaire

  • par paule
    Posté mardi 2 novembre 2010 0 h 40 min 0Likes

    J’ai fait partie de 1000 privilégiés à avoir pu voir le film en avant-première sur le web! déjà cette idée c’est génial merci la RTBF… J’adore les films glauques… et j’ai été servie, ça part souvent dans le « too much » mais c’est ce qui rend le film excellent et lui donne une signature belge… on peut rire de tout!j’ai adoré! j’ai été très surprise… je ne m’attendais pas vraiment à la tournure du film, mais chuuut laissons la surprise à ceux qui n’ont pas eu la chance de le voir!… Surtout n’y allez pas avec vos enfants! vivement que je le vois sur grand écran. Sortie en Belgique et en France prévue mercredi 3 novembre.

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