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Critique : Kaboom
Nous étions dans la salle pour l’avant-première de Kaboom à Paris, en présence du réalisateur Gregg Araki et de Thomas Dekker qui tient le rôle principal. Nous les avons également rencontré tous les deux pour deux longues interviews à suivre bientôt.
En attendant, voici la critique de ce film fluo/pop/sexy/osé, en salles le 6 octobre prochain.
Kaboom – Sortie le 6 octobre 2010
Réalisé par Gregg Araki
Avec Thomas Dekker, Juno Temple, Roxane Mesquida
Smith mène une vie tranquille sur le campus – il traîne avec sa meilleure amie, l’insolente Stella, couche avec la belle London, tout en désirant Thor, son sublime colocataire, un surfeur un peu simplet – jusqu’à une nuit terrifiante où tout va basculer. Sous l’effet de space cookies ingérés à une fête, Smith est persuadé d’avoir assisté à l’horrible meurtre de la Fille Rousse énigmatique qui hante ses rêves. En cherchant la vérité, il s’enfonce dans un mystère de plus en plus profond qui changera non seulement sa vie à jamais, mais aussi le sort de l’humanité.
Cinéaste contemporain considéré comme culte pour sa liberté de ton et son extravagance pop, Gregg Araki s’est forgé en seulement quelques films une réputation solide comme le roc avec notamment sa trilogie Teenage Apocalypse dans laquelle on trouve ce qui constitue sûrement son film le plus célèbre : The Doom Generation.
Ayant prouvé à nouveau depuis qu’il n’avait pas perdu de sa superbe comme le démonte l’adoration suscité chez certains par Mysterious Skin, Araki revient cette année avec Kaboom, présenté au dernier Festival de Cannes. Nous avons eu l’occasion de voir le film en compagnie du réalisateur et de son acteur principal Thomas Dekker, projection avant laquelle a été remise la « Queer Palm » au cinéaste pour une œuvre forte et à la liberté de ton incroyable sur les communautés gays, lesbiennes, bi, trans… Ce que nous avons pu constater par nous même quelque secondes plus tard…
Que Kaboom soit réalisé par Araki, cela ne fait aucun doute dès les premières minutes du film tant l’objet dégage une identité et une atmosphère folle et ce du début à la fin.
Suivant le parcours d’un adolescent à la Fac qui va devoir gérer avec sa bisexualité pas complètement assumée, sa meilleure amie et un mystérieux message qui va bientôt le mener à une histoire complètement délirante, Kaboom jouit d’une liberté de ton réjouissante.
Que ce soit dans les dialogues alignant les répliques qui font mouche ou dans de nombreuses situations cocasses, le film affiche fièrement son extravagance fluo/pop et réussit à capter cette désinvolture qui caractérise bon nombre d’adolescents aujourd’hui qui pour ainsi dire ne se posent pas trop de questions tant que la vie est agréable et qu’ils peuvent abuser de tout et surtout de n’importe quoi, surtout quand le plaisir est à la clé et si possible en excès.
Ressemblant à un épisode de Skins auquel on aurait retiré les 3 tonnes de meringue cucul la praline non assumées, le dernier Araki est à l’image de ces personnages : attachant, délirant, imprévisible et souvent touchant. Sorte de trip hallucinogène où le sexe est un échappatoire à l’ennui et surtout à la peur du monde et de l’âge adulte qui, il faut bien l’admettre, à l’air méchamment emmerdant vu comme ça, le film est traversé par une sorte d’euphorie communicative dans laquelle on sent que le réalisateur a prit un pied phénoménal à filmer des personnages qu’il affectionne autant que les acteurs qui les jouent et qui sont les uns les autres animés par cette passion tant la joyeuse bande fièrement dévergondée brille à l’image.
Et pourtant, ce n’était pas gagné d’avance face à ce maelström d’images psychédéliques entre les trips hallucinogènes dans lesquels les couleurs pètent dans tous les sens tandis que cette atmosphère fluo/pop dégueule du cadre à n’importe quel moment et jusque dans les transitions très graphiques faisant le pont entre chaque scène et que seul un réalisateur comme Araki peut utiliser, vu que n’importe quel autre cinéaste aurait eu l’air kitsch à utiliser les mêmes effets.
Une imagerie limite épileptique et enivrante accompagné par une bande son du même acabit et supportant les délires fantastico/humoristiques venus de l’espace qui ponctuent le film (comme une ex jalouse et usant de sorcellerie pour se venger !), montrant combien le réalisateur est en terrain connu et est à l’aise pour broyer et digérer un grand nombre d’influences, même si cela en vient à composer la seule et vraie limite du film : son scénario.
Visiblement, le réalisateur prend tellement son panard qu’il lui en faut toujours plus, affichant dès lors un appétit gargantuesque. Ne pouvant pas se contenter de suivre le quotidien déjà bien remué et divertissant de son héros, il va mettre en place plusieurs intrigues se recoupant en une seule sur fond de secte et j’en passe pour ne pas mettre les deux pieds dans le plat spoiler.
Décrit par certains comme une sorte de Donnie Darko/Southland Tales sous psychotropes, cette intrigue qui au début s’avère rigolote va petit à petit prendre de l’importance pour finalement occuper tout le film jusque dans sa conclusion partant complètement en sucette.
Alors certes, c’est d’une certaine manière cohérent avec le reste du film mais on ne peut s’empêcher de se poser la question : What’s the point ? C’est bien l’un des sentiments étranges qui ressort le plus de la vision du film, pourquoi s’être empêtrer dans une histoire à dormir debout et dont on a bien du mal à comprendre le message et le pourquoi du comment alors que la peinture de la jeunesse effectuée par Araki avait sacrément de la gueule en plus d’être ultra funky. On laissera les amateurs s’adonner à quelques interprétations ou au pourquoi du comment tandis qu’on restera de côté à apprécier le reste…
Kaboom ressemble donc à un énorme spacecake plein de bonnes choses et regorgeant de surprises mais laissant un arrière goût étrange, comme si il y avait un ingrédient en trop qui gâchait légèrement le reste. Un soupçon de bad trip au sein d’une tranche de vie décalée et fun en l’occurrence, même si cela ne doit pas vous empêcher d’aller craquer sur cette bande d’ados en vrac qui ne manquera pas de vous réjouir à plusieurs reprises.
– Jean Victor
2 commentaire
par Broack Dincht
ça a l’air marrant
par RedFlame
Je l’ai vu et franchement je regrette le prix de ma place,ce n’est rien de plus qu’un mauvais porno soft pseudo assumé tentant de la jouer philosophe,je crois que je vais me mettre ax gros blockbuster et oublier le dmaine de l’indie si c’est tout ce qu’il à a offrir…