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Critique : Julie (en 12 chapitres)

Quatre ans après le formidable Thelma, le réalisateur scandinave Joachim Trier clôture sa trilogie norvégienne avec Julie (en 12 chapitres), déjà auréolé d’un prix d’interprétation à Cannes pour l’ébouriffante Renate Reinsve. En douze chapitres donc, avec un prologue et un épilogue en bonus, Joachim Trier nous raconte avec brio l’amour, vécu à travers le regard de son héroïne.

Julie (prononcez « Ioulie ») est une jeune femme vivant à Oslo. D’abord étudiante, elle se cherche un parcours, un métier, quelque chose à aimer. Elle va d’abord rencontrer un premier garçon avec lequel elle emménage. Puis, au hasard d’une soirée où elle s’est incrustée sur un coup de tête, un second. L’un est un dessinateur de BDs indé et l’autre n’est qu’une jolie rencontre. Mais les choses ne sont pas si simples.

Les douze chapitres évoqués, tous de durée différente, permettent à Joachim Trier et son co-scénariste Eskil Vogt d’avancer dans la vie de Julie. Le prologue est rapide pour nous la présenter. Les chapitres, eux, sont à la fois thématiques et chronologiques, permettant une construction aussi maligne (on avance vite et bien, se limitant à l’essentiel de sa vie) que frustrante. On aurait aimé en voir parfois plus, creuser d’avantage, savoir ce qui s’est passé après telle ou telle scène.

Cette curiosité, elle vient notamment de Renate Reinsve. L’actrice de 33 ans est incroyable de talent. Sa présence illumine chaque scène, son jeu brûle la pellicule. Les garçons qu’elle croise sont très bons, et Anders Danielsen Lie en particulier mais elle dégage tellement de charme et de prestance qu’il est difficile de ne pas résister. On comprend alors les personnages masculins, difficile de lui résister. Dire que le titre original, ironique, est « Verdens verste menneske », soit « la pire personne au monde ».
Joachim Trier a toujours bien filmé ses actrices (on n’oublie pas Eili Harboe dans Thelma) mais il se surpasse une nouvelle fois, ajoutons une touche de fantastique ici aussi à sa mise en scène à travers une très belle scène, pivot de l’intrigue, où tous les figurants sont figés. Temps suspendu.

Douze chapitres pour aborder pratiquement autant de subtilités amoureuses. Vous y trouverez forcément votre compte, et pas forcément en positif. Les premiers amours, l’envie de fuir le quotidien, les décisions prises sur un coup de tête, les flirts à la limite de la tromperie, les relations qui durent (ou pas), celles qu’on n’oublient pas et auxquelles on revient sans cesse, celles avec ou sans enfant. Il y a forcément un peu de chacun de nous dans le personnage de Julie, et c’est ce qui fait la force du film.

Sans doute triste, notamment dans sa dernière partie, Julie (en 12 chapitres) est porté par une actrice si solaire qu’il est difficile de ne pas être optimiste face à l’une des « plus belles personnages du monde ». Ou comment, en deux petites heures, vouloir (re)tomber amoureux.

Julie (en 12 chapitres), de Joachim Trier – Sortie en salles le 13 octobre 2021

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