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Critique : Joséphine

Joséphine arrive au cinéma dans les prochaines semaines.

Alex a vu l’adaptation de la BD de Pénélope Bagieu au Marché du Film, pendant le Festival de Cannes. Le long métrage avait alors déjà un distributeur et cherchait sans doute quelqu’un pour le vendre à l’international. Il commence depuis à être dévoilé à la presse et sera visible en avant-première au Champs Elysées Film Festival.

Mais coincé entre Les Profs, Boule & Bill et bientôt Les Nombrils, que vaut cette nouvelle adaptation d’une BD française ? Réponse d’Alex.

 

Quand en 2008 on lisait la bande dessinée de Pénélope Bagieu, Joséphine, on rigolait bien. Cette espèce de jolie loseuse, maladroite et pourtant mignonne était sympathique. Un mélange entre la girl next door et Bridget Jones. Sans être la BD du siècle, c’était très frais et rigolo. Quand on a vu que cette BD a eu ses droits achetés pour une adaptation ciné, on a commencé à se poser des questions tout en se disant « oui, pourquoi pas, après tout Les Beau Gosses c’était pas mal » puis on s’est souvenu de L’élève Ducobu.
Quand Marilou Berry a été castée pour incarnée la toute mignonne Joséphine, on avait juste plus envie de le voir. Mais quand en plus on a appris que Pénélope n’a eu la main sur rien (ni casting, ni scénario, rien), le malaise s’est véritablement installé. Surtout après avoir vu la bande-annonce. Non seulement on avait l’impression de se retrouver devant une prod TF1, mais surtout on était vraiment gêné pour la pauvre Pénélope.

Marilou Berry tiens, parlons-en. Fille de Josiane Balasko, qui a probablement gagné sa place dans le 7ème art grâce à son talent et à sa filmographie irréprochable, jugez par vous même : Il était une fois dans l’Oued, La boite noire, La croisière, Beur sur la ville, Merlin et d’autres (on met Nos jours heureux à part, exception qui confirme la règle). C’est quand même un peu dommage de voir que le plus gros défaut d’un film, c’est son personnage principal. Si on se demande pourquoi Marilou Berry continue à faire du cinéma, on se pose sincèrement la question de ce qui est passé par la tête d’Agnès Obadia, la réalisatrice, pour décider de caster l’actrice pour incarner Joséphine. Le personnage innocent, féminine, jolie, un peu ronde, rigolote et un peu à l’ouest se transforme en une femme vulgaire, pas féminine, pas très belle (disons le), froide et manipulatrice. Bref, si vous aimez le personnage de la bande dessinée, vous risquez de la détester dans le film, où on est face à son opposé (ben oui, c’est « inspiré de… »).
Osons également dire que le jeu d’actrice n’est visiblement pas son point fort tant tout sonne absolument faux dans sa bouche. Simplement et clairement le plus gros miscasting du film. Un peu triste quand on en est le sujet. Heureusement, elle est rattrapée par de très bons seconds rôles. Si Caroline Anglade fait le boulot, on retiendra surtout la superbe Alice Pol en soeur de Joséphine mais surtout Bérangère Krief pour qui c’est le premier long. Vous avez pu la voir en Marla, le plan cul du Mec de Bref. En plus d’être hilarante et très fraiche, on se rend compte simplement que c’était elle la véritable Joséphine. En revanche on passera sur Mehdi Nebbou, faux beau gosse et , mélange entre Mark Darcy et Daniel Cleaver du pauvre, sans charisme et sans charme.

Agnès Obadia n’a rien fait à part Romaine par moins 30 avec Sandrine Kiberlain que personne n’a vu. Elle est accompagnée au scénario d’une illustre inconnue (Samantha Mazeras) ayant bosser sur des téléfilms TF1 -dont celui avec Lorie, on vous dit pas le niveau-. Elles ont décidé, pour l’histoire, de rester dans la continuité du personnage manipulateur librement inspiré de Bagieu : Joséphine, jalouse de sa soeur qui va se marier, invente un mensonge : elle annonce son mariage au Brésil avec un chirurgien. Elle perd son appart, son boulot et ses potes, puisque tout le monde la croit partie là bas. En même temps, son collège -le faux Mark Darcy/Daniel Cleaver- prend son appart en sous location, elle doit donc faire preuve de stratagème pour ne pas se faire voir. Enfin. Le tout est évidemment très calculé, on sait dès la première minute comment la chose va se finir. Mais étrangement, et clairement contre toute attente, la mayonnaise prend. C’est loin d’égaler les standards de la romcom, et si on ne rit pas aux éclats, c’est suffisamment mignon et drôle pour qu’on ne s’y ennuie pas. On se surprendra même à rire et sourire à plusieurs reprises. La réalisation en revanche n’a rien de mirobolante, à part quelques transitions dans un esprit BD. Ca s’arrête là, quoique la photo est assez jolie.

En somme, Joséphine est très librement inspiré de l’excellente bande dessinée de Pénélope Bagieu, et il aurait été préférable de s’en approcher un peu plus car il y avait matière à faire quelque chose de bien. Si Marilou Berry est une véritable épine dans le pied du long métrage, on espère quand même que Bérangère Krief ira loin. Heureusement, on ne s’y ennuie pas, c’est drôle et probablement moins honteux que ce que laissait transparaître la bande-annonce. Un film de dimanche après-midi, parfait pour un repassage ou une gueule de bois.

 

Joséphine – Sortie le 19 juin 2013
Réalisé par Agnes Obadia
Avec Marilou Berry, Mehdi Nebbou, Bérengère Krief
Joséphine, 29 ans trois-quart, obnubilée par la taille de ses fesses, source de tous ses problèmes, n’a toujours pas trouvé l’homme de ses rêves non-fumeur-bon-cuisinier-qui-aime-les-chats-et-qui-veut-plein-d’enfants. Sa seule consolation, c’est qu’elle vit avec Brad Pitt… consolation de courte durée puisque c’est son chat. Quand sa soeur lui annonce son mariage, c’est la goutte d’eau qui fait déborder la tasse à café. Elle s’invente alors une histoire d’amour avec un riche chirurgien brésilien qui lui a demandé sa main et l’emmène vivre au bout du monde. Facile à dire… Ce (petit) mensonge va l’entraîner dans un tourbillon d’aventures.

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