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Critique : Invisible Man

Tourné en quelques semaines à l’été 2019 et pour un tout petit budget (7 millions de dollars !), soit la recette magique de Blumhouse, la nouvelle version de l’Homme Invisible arrive cette semaine dans les salles avec Elizabeth Moss et Oliver Jackson-Cohen.

 

LA CRITIQUE

De James Bond à Spiderverse en passant par Harry Potter ou Le Seigneur des Anneaux, l’invisibilité n’a eu de cesse d’inspirer les œuvres fictionnelles. Platon en parlait même dans son Anneau de Gygès. En 1897, H.G. Wells écrivait L’Homme Invisible, l’histoire d’un chercheur réussissant à se rendre invisible donc, sombrant peu à peu dans la folie pour commettre des crimes (meurtres et autres vols). Et 100 ans après, son récit continue à inspirer des cinéastes. En 1933, James Whale essuyait les plâtres pour un classique du cinéma d’horreur (on ne citera pas les suites, les spin-off -Invisible Kid, Mom, Woman, et autres) suivi, quelques décennies plus tard, par Hollow Man, le mal aimé de Paul Verhoeven avec Kevin Bacon dans le rôle titre.

En 2016, le projet d’un remake était dans les cartons pendant la brève existence du Dark Universe d’Universal, vite abandonné après l’échec cuisant de La Momie avec Tom Cruise. C’est donc en 2020, produit par Blumhouse que l’Homme Invisible revient, dans une version contemporaine, mise en scène par Leigh Whannell, déjà derrière le très efficace Upgrade qu’on vous conseille fortement.

Dans cette nouvelle mouture, Invisible Man a l’intelligence d’adopter le point de vue de la victime. Ainsi, on y suit Cecilia Kass, en couple avec un brillant et très très très riche scientifique, qui est également pervers narcissique, violent et tyrannique. Elle décide de le quitter sans le prévenir et va se réfugier chez un ami. Lorsqu’elle apprend qu’il s’est suicidé, elle commence à se demander s’il est réellement mort et s’il n’a pas trouvé un moyen de se rendre invisible. Commence alors 1h30 de tension quasi non-stop où le spectateur ne va pas être lâché.

Leigh Whannell n’y va pas avec le dos de la cuillère : oui, Invisible Man fait peur, et pas qu’un peu. Il détourne avec intelligence les codes classique du film d’horreur pour mieux nous surprendre, le tout dans un quasi huis clos. Oui, à l’inverse d’un Shyamalan par exemple, le metteur en scène arrive à rendre le vide très angoissant. Un entrebâillement de porte va vous donner des frissons dans le dos, une couette qui se tire va vous faire sursauter, et forcément, on ne fait plus trop le malin quand le vrai danger arrive. D’ailleurs, les gimmicks de traces de pas dans le sol, de couteau levé dans le vide ou de peinture envoyée dans le visage invisible, si elles ne sont pas nombreuses, se révèlent être les meilleurs moments de mise en scène.

Elisabeth Moss, sombrant peu à peu dans la folie et la schizophrénie y est absolument hallucinante et surplombe le film, les seconds rôles étant alors presque effacés (et assez fonctions). Si la mise en scène est efficace, le scénario l’est tout autant, même si on devine la fin assez rapidement, ce qui n’enlève rien au plaisir du film. Surtout, Invisible Man utilise le monde contemporain de façon très maline. On ne vous en dira pas plus pour ne pas spoiler.

Les thèmes sont également dans l’ère du temps, le sujet central étant la masculinité toxique. Leigh Whannell y parle aussi de l’insécurité et du harcèlement de rue, des relations abusives, de l’empowerment féminin, de la vision qu’on a de la femme dans la société et comment elle peut sombrer dans la folie etc. le tout avec intelligence.

Vous l’aurez compris, Invisible Man est une réécriture du mythe très intelligente et surtout, qui fait très peur !

Invisible Man, de Leigh Whannell – Sortie le 26 février 2020

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