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Critique : Indiana Jones et le Cadran de la Destinée

Le temps passe. Pour vous, pour nous et pour le plus célèbre des aventuriers. Né en 1899, Indiana Jones a désormais 70 ans. Et plus de quarante années se sont écoulées depuis ces premières aventures sur grand écran. Le bougre reprend néanmoins du service pour une ultime aventure, l’Indy de l’ère Disney porté cette fois non pas par Steven Spielberg, qui reste producteur, mais par James Mangold, incroyable artisan à qui l’on doit les adieux de Wolverine. Indy et Logan, même combat ?

Nous sommes en 45. Les Allemands ont perdu la Guerre et Indiana Jones, en quête de la lance qui a percé le flanc de Jésus Christ, met la main sur une partie du Cadran de la Destinée, une machine mise au point par Archimède et qui pourrait permettre de remonter le temps. Des années plus tard, à New York, un ancien Nazi travaillant pour le gouvernement anglais se remet en quête de l’objet. Accusé à tort, Indy va s’associer à sa filleule, une jeune femme dont le père avait été obsédé par l’objet. Elle le veut aussi mais pas avec les mêmes objectifs. Pourchassés par les Allemands et leurs complices, ils vont se mettre en quête de la seconde partie de l’objet.

L’introduction du film nous ramène au meilleur d’Indiana Jones, celle où l’archéologue tabasse des Nazis pour mettre la main sur des trésors mystiques. Mais on tique vite sur le rajeunissement numérique de l’acteur. Même si certains plans sont bluffants de réalisme et vont jusqu’à nous faire frissonner, difficile de ne pas remarquer le rendu parfois proche d’une cinématique de jeu vidéo.
Ce n’est pas le seul défaut du film. Le plus gros est son absence totale de prise de risque. Le schéma du Cadran de la Destinée est calqué sur celui des trois premiers films : une introduction, une ellipse, et tout un tas de péripéties incluant pas mal de courses poursuites. La Dernière Croisade reprenait déjà ce modèle mais Steven Spielberg avait un atout dans sa manche : ses personnages, et celui de Sean Connery en particulier. James Mangold, lui, met en scène une série de portraits qui ressemblent à d’autres : un gamin proche de Demi-Lune, un vieil archéologue qui aurait pu être Marcus Brody et un personnage féminin mixant Marion, Willie et Elsa, l’hystérie en moins.

De fait, vous serez comme dans de vieilles pantoufles devant cette histoire qui rappelle les autres. L’originalité viendra, heureusement, d’un dernier acte inattendu et d’une belle émotion qui parcourt le récit. Ford, manifestement heureux d’être là, joue un Indy plus vieillissant que jamais, qui assume son âge tout au long du film. Et Mangold parvient, en évoquant le temps qui passe à travers la quête mais aussi les personnages, à faire vibrer le spectateur qui a parcouru quarante ans de cinéma aux cotés d’Indiana Jones. Plus étonnant encore, c’est en évoquant les évènements du Royaume du Crâne de Cristal qu’il parvient à nous tirer une larme, aidé par un John Williams prêt à tout pour partir à la retraite dans un feu d’artifice.

Harrison Ford l’a annoncé : il ne reprendra plus le fouet et le chapeau. Si Lucasfilm veut prolonger la franchise, il devra le faire via ses personnages secondaires (Abner Ravenwood ? Demi Lune ?). Le Cadran de la Destinée est donc un véritable épilogue, non sans défauts, mais suffisamment parcourus de belles émotions pour qu’il trouve sa place non pas à coté du duo idéal mais sur la troisième marche à égalité avec le Temple Maudit. Un dernier baroud d’honneur honnête qui vous mettra la larme à l’oeil.

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, de James Mangold – Sorties en salles le 28 juin 2023

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1 commentaire

  • par Fabien
    Posté samedi 1 juillet 2023 20 h 34 min 0Likes

    Et je suis complètement d’accord avec toi, Marc !

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