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Critique : Il Etait Temps
La comédie romantique américaine vous manquait au milieu de tous ces films post-apocalyptiques, super héroïques et se déroulant dans l’espace ?
Ca tombe bien, Richard Curtis revient pour les amateurs du genre cette avec Domhall Gleeson et Rachel McAdams, toujours disponible quand il s’agit de tomber amoureuse, le tout dix ans après Love Actually.
Des bons sentiments et une pointe de fantastique. Alex, grand amateur du genre, vous dit ce qu’il en a pensé.
On ne présente plus Richard Curtis aux aficionados de comédies romantiques. D’abord scénariste aux facettes aussi improbables que réussies : Quatre mariages et un enterrement c’était lui, Coup de foudre à Notting Hill, encore lui, Bridget Jones, il y a participé, et il est également co-scénariste sur Cheval de Guerre ! Un Spielberg et des classiques de la romcom. Son CV n’est pas des plus dégueulasses. Mais le monsieur est également réalisateur de maintenant trois films (qu’il a scénarisé). Si on passera sur l’anecdotique Good Morning England, prétexte à un joli casting et une chouette bande son, on retiendra surtout ce chef d’oeuvre des films d’amour, longtemps imité, jamais égalé, celui qu’on revoit avec un plaisir non-caché à chaque Noël (il fête d’ailleurs ces 10 ans cette année, une parfaite occasion de regarder ça en famille -ou seul-), on veut bien sûr parler de Love Actually. Pour sa troisième réalisation, Curtis a choisi deux acteurs complètement opposé : le jeune Domhnall Gleeson (fils de), connu surtout pour avoir incarné Bill Weasley dans la saga Harry Potter et l’actrice qui définit à elle-même le terme « comédie romantique », l’inégalable et délicieuse Rachel McAdams.
Mais si le film est vendu comme une pure comédie romantique, il faut savoir que le bonhomme s’est un peu éloigné de son domaine de prédilection puisque la romance est un prétexte pour mieux nous emmener vers la science-fiction. On y suit Tim (Gleeson), un jeune homme qui vient d’avoir 21 ans. Et c’est le jour de son anniversaire que son père lui avoue un secret de famille qui va changer sa vie. En effet, Tim, tout comme son père, a le pouvoir de… remonter dans le temps. Et le film entier va évidemment jouer autour de ça, de façon souvent assez malsaine et dérangeante.
Le long métrage est clairement divisé en deux parties bien distinctes et aux messages assez différents. Pendant toute la première moitié, Tim va essayer de conquérir sa douce Mary (McAdams) en remontant régulièrement le temps pour s’adapter à ses réponses. Ainsi donc pendant la première heure on assiste à une comédie romantique un peu classique où le loser essaye d’attraper la jolie fille, mais cette fois-ci en paraissant parfait à ses yeux (exit les petits pépins, il réglera tout en remontant le temps). Et ces mises en scène entraînent une espèce de fausse personnalité de Tim vis à vis de sa dulcinée et met le spectateur très mal à l’aise entraînant un message un peu étrange de « ne pas être soi-même » et donc un sentiment de mensonge constant, qui s’estompe heureusement jusqu’à la deuxième partie du film.
Car une fois le cœur de la douce conquis, un peu de twist arrive dans la famille et on change complètement pour se focaliser sur « l’inégalablement » génial Bill Nighy, fidèle à lui même, et on va basculer dans la science-fiction avec un vrai usage du voyage dans le temps mais surtout dans un film qui dégueule d’amour pour la vie et pour la famille. C’est là bien le message même d’About Time : profitez de votre vie, de vos amis, de vos familles et vivez au jour le jour. Étrange alors d’avoir commencer le film avec un message complètement différent, qui peut s’expliquer avec l’évolution du personnage et le fait qu’il devienne plus mûr et plus à même de comprendre son pouvoir au fil du temps. L’ensemble fini par se tenir.
Comme à son habitude, Rachel McAdams est absolument parfaite dans son rôle de jeune femme et Domhnall Gleeson fait très bien le garçon paumé. Bill Nighy sort son show habituel et Lydia Wilson, qui joue la soeur de Tim, aborde son personnage de façon très touchante, tout comme son histoire et l’amour que lui porte son frère (encore plus touchant si vous avez une soeur).
Richard Curtis livre ici son film le plus déroutant mais aussi le plus mature. Difficile d’en dire trop malheureusement sans révéler une part très importante de l’intrigue mais on en ressort non seulement avec les larmes aux yeux mais avec un immense sourire à faire attention à chaque détail de la vie et à profiter de notre journée à fond.
Il Etait Temps – Sortie le 6 novembre 2013
Réalisé par Richard Curtis
Avec Domhnall Gleeson, Rachel McAdams, Bill Nighy
À l’âge de 21 ans, Tim Lake découvre qu’il a la capacité de voyager dans le temps… Lors de la nuit d’un énième nouvel an particulièrement raté, le père de Tim apprend à son fils que depuis des générations tous les hommes de la famille maîtrisent le voyage intertemporel. Tim ne peut changer l’histoire, mais a le pouvoir d’interférer dans le cours de sa propre existence, qu’elle soit passée ou à venir… Il décide donc de rendre sa vie meilleure… en se trouvant une amoureuse. Malheureusement les choses s’avèrent plus compliquées que prévu. Tim quitte les côtes de la Cornouailles pour faire un stage de droit à Londres et rencontre la belle et fragile Mary. Alors qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre, un voyage temporel malencontreux va effacer cette rencontre. C’est ainsi qu’au fil de ses innombrables voyages temporels il n’a de cesse de ruser avec le destin afin de la rencontrer pour la première fois, encore et encore, jusqu’à ce qu’il arrive à gagner son coeur. Tim se sert alors de son pouvoir afin de créer les conditions idéales pour la demande en mariage parfaite, pour sauver la cérémonie à venir du discours catastrophique du pire des garçons d’honneur imaginable mais aussi pour épargner à son meilleur ami un désastre professionnel. Mais alors que le cours de sa vie inhabituelle se déroule, Tim découvre que ce don exceptionnel ne lui épargne pas la peine et les chagrins qui sont communs à n’importe quelle autre famille partout ailleurs.