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Critique : Hostile

Mathieu Turi est un jeune réalisateur qui a fait ses armes en participants au tournage de scènes françaises de différents longs métrages anglo-saxons, du  Sherlock Holmes de Guy Ritchie à Bastille Day de James Watkins.

Le voici aux manettes de son premier long-métrage produit par Xavier Gens : Hostile.

 

LA CRITIQUE

Hostile (à ne pas confondre avec Hostiles au pluriel, le western de Scott Cooper) commence comme un de ces films d’horreur déjà vu mille fois. Une jeune femme en voiture, dans le désert et un plan lointain pour nous montrer qu’on est dans un univers post-apocalyptique. De prime abord, elle ressemble à un croisement entre Rey au début du Réveil de la Force et Mad Max. Elle roule au milieu de nulle part et a un accident, se réveillant la jambe brisée dans sa voiture retournée. Dans un monde où rôde des créatures proches du zombie. La suite, vous vous en doutez, est un huis clos dans la bagnole, duel entre elle et la bestiole qui pourrait vouloir la bouffer.

On pense aux films de George Miller mais aussi à Alexandre Aja et sa Coline a des Yeux. De belles références, certes, mais qui font penser à un énième survival d’horreur, lorgnant aussi du coté de Revenge et de The Bad Batch d’Ana Lily Amirpour. On se dit que pour son premier long, Mathieu Turi fait un peu trop dans la facilité, tant on a déjà vu son histoire. On se dit que pour autant les images sont belles et qu’on a envie de soutenir le film malgré quelques petits défauts, comme c’est souvent le cas quand un jeune réalisateur tente le film de genre.

On se dit tout ça puis le plan suivant montre l’héroïne débarquant trempée dans une galerie d’art en plein New York, des mois (des années ?) auparavant. Et on va se rendre compte que Turi a eu une excellente idée, celle de raconter en parallèle qui était la jeune femme avant que le monde ne bascule dans le chaos. Et ce qui n’aurait pu être qu’une succession de flashback devient une seconde histoire racontée aux cotés de la première.
L’écart est saisissant puisqu’on passe du désert filmé de nuit à la lumineuse New York. Et on passe d’un affrontement sanglant à une histoire d’amour tordue, avec ses instants de passion et ses complications. Brittany Ashworth et Grégory Fitoussi y sont formidables, au point qu’on se prend plus au jeu des flashbacks qu’à l’affrontement en huis clos.

L’alternance des deux univers, la relation qui se construit, et l’affrontement dans la nuit fonctionne à merveille. Le film est rythmé et Turi tient son concept sur près de 1h25, ce qui est largement suffisant. L’idée est tellement bien utilisée qu’on lui pardonne une fin toute pétée et totalement dispensable – et même si elle est justifiée… sérieusement quoi ?

Mais peu importe. Hostile propose de belles images, du rythme, des idées, et des personnages. Tout ça en moins de 90 minutes. Ca fait une jolie bande-démo pour Mathieu Turi qu’on espère revoir vite.

Hostile, de Mathieu Turi – Sortie le 26 septembre 2018

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