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Critique : Harry Brown

Pour cette première critique publiée en 2011, je vais vous parler de Michael Caine.

Sir Michael sera à Paris dans les prochains jours pour recevoir une la Légion d’Honneur, pour animer une masterclass (complète !) au Forum des Images mais aussi pour parler de son nouveau film, Harry Brown, dans lequel il incarne un ancien militaire vivant seul dans une banlieue difficile de Londres et qui reprendra les armes pour venger la mort de son ami.

Voici mon avis…

 

 

Harry Brown – Sortie le 12 janvier 2011
Réalisé par Daniel Barber
Avec Michael Caine, Emily Mortimer, Charlie Creed-Miles
Ancien marine à la retraite, Harry Brown vit dans un quartier difficile de Londres. Témoin de la violence quotidienne engendrée par les trafics de toute sorte, il évite soigneusement toute confrontation et invite son vieil ami Leonard à en faire de même. Le jour où l’inspectrice Frampton lui annonce le meurtre de Leonard, Harry, dévasté, ne peut que constater l’impuissance de la police. Un soir, en rentrant du pub, il se retrouve face à un junkie qui le menace d’un couteau. Malgré les effets de l’alcool, Harry retrouve d’anciens réflexes.

En 2010, la mode était aux vieux héros ressortant de leurs retraites. On a eu droit à Red avec Bruce Willis et Helen Mirren, très librement adapté de la bande dessinée du même nom mais aussi, et surtout, à The Expendables dans lequel Stallone alignait les vieux acteurs de films d’actions.
On devait également avoir en fin d’année La Dette de John Madden dans lequel Helen Mirren (encore elle) retournait chasser un Nazi des décennies après avoir croisé une première fois sa route. Le film a cependant été repoussé aux calendes grecques, laissant la place libre à Harry Brown.

Harry Brown n’a de commun avec les héros précédemment cités que l’age et la volonté de reprendre brièvement les armes. Seul point commun car Harry Brown est un vrai petit vieux avec des habitudes de petits vieux : vie réglée comme une horloge, solitaire, veuf… Il se lève chaque matin à la même heure, s’habille classe même pour rester chez lui, noue proprement ses chaussures, mange une biscotte puis fait la vaisselle et va rejoindre son seul ami pour jouer aux échecs en sa compagnie.

Quand l’ami en question se retrouvera assassiné par des loubards de la sordide banlieue anglaise dans laquelle il vit, Harry Brown va cependant retrouver de vieux réflexes. Ancien Marine, son bras a beau trembler quand il vise, l’oeil est encore vif, et le résultat est un carton.
Toute la force et l’énergie du personnage repose uniquement sur son interprète : un Michael Caine absolument parfait, aussi bien en petit vieux routinier qu’en revanchard n’ayant plus grand chose à perdre. Il semble avoir été taillé pour le personnage et prend du plaisir à l’incarner à l’écran.

Daniel Barber, lui, signe une mise en scène soignée au rythme bien calé sur l’histoire. Réalisation calme, voir plate quand Michael Caine s’emmerde chez lui en pantoufle et plus dynamique quand on assistera à une flambée de violence. Mais à travers son film, il dénonce aussi l’état des banlieues anglaises, entre jeunes glandeurs et violents, trafics en tous genre, drogues, et police carrément à coté de ses pompes et incapable d’enrayer quoi que ce soit. Seul le personnage d’Emily Mortimer semblera surnager dans cet océan de brutalité.

Et au milieu de cette racaille, Harry Brown prend les armes et tente de mettre un semblant d’ordre à lui tout seul, à venger la mort de son ami, sans se donner la moindre limite. Il tirera sur tout ce qui bouge !
Il faut savoir que depuis quelques années, le cinéma se sent obligé de justifier tout acte violent. Ça a commencé avec Star Wars et la fameuse retouche de « Han Shoot First » et ça a été longuement suivi par tous un tas de films où abattre un méchant sans réelle motivation ni en cas de légitime défense n’est permis. Heureusement vient Harry Brown, un héros qui prend cette sale habitude à contrepied et qui ne prend aucun gant, un peu comme dans ces vieux « vigilante movie » (l’Inspecteur Harry ou les films avec Charles Bronson).

On prend donc un certain plaisir un peu coupable à voir Michael Caine abattre de sang froid les assassins de son ami dans un film musclé, intéressant et, malgré une fin un peu facile, à ne pas manquer.

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