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Critique : Ghost in the Shell (2017)

C’est le premier blockbuster du printemps avant Power Rangers, le 8e Fast and Furious et le second volume des Gardiens de la Galaxie.

Ghost in the Shell version Hollywood mis en scène par Rupert Sanders avec Scarlett Johansson dans le rôle du Major, Pilou Asbæk, Juliette Binoche et Takeshi Kitano sort dans les salles ce mercredi 29 mars. Pour quel résultat ?

 

LA CRITIQUE

Hollywood a toujours été friand de remakes. Plutôt que de vendre le film ou la série d’origine, les studios ont voulu refaire les histoires à leur sauce. Que ça soit une comédie française, un classique du cinéma nippon ou une série scandinave. Alors qu’un projet d’adapter Akira en live pour le public d’outre-Atlantique est toujours dans les tiroirs des producteurs, arrive le premier anime japonais porté en live avec Avi Arad à la production et Rupert Sanders à la réalisation. Pour une résultat, ô surprise, très éloigné de l’original.

Ghost in the Shell (攻殻機動隊, Kōkaku kidōtai) est d’abord un manga signé Masamune Shirow et publié au début des années 90. Il a été adapté en film d’animation à plusieurs reprises d’abord par Mamoru Oshii en 1995 et en 2004 pour sa suite puis quelques années plus tard avec un reboot et en série d’animation. Le film de Rupert Sanders reprend la trame du premier volet et des éléments de la série Stand Alone Complexe. On suit donc le Major, une femme robot dont le cerveau est humain. Elle enquête dans une ville futuriste sur un hacker qui pénètre les cerveaux de gens pour la plupart modifiés par des implants.

Tout l’intérêt du long métrage de Mamoru Oshii reposait sur le fait qu’on entrait dans le vif du sujet : une enquête menée par une section spéciale, avec à sa tête un genre de Robocop féminin dont on ne savait rien et dont on ne voulait rien savoir. Seul ce qui se passait à l’écran, la traque du hacker et sa relation avec son collègue Batou, nous intéressait. La version de Rupert Sanders écrite par Jamie Moss, William Wheeler et Ehren Kruger fait l’erreur de se débarrasser de tout l’aspect mystérieux et complexe pour tout justifier à l’écran. Tout est expliqué et martelé, parfois à travers de longs tunnels de dialogues assoupissants (coucou Juliette Binoche) et parfois jusqu’au ridicule. A-t-on vraiment besoin qu’on nous explique le titre à deux reprises ? Veut-on vraiment savoir pourquoi Batou a des yeux robotisés ?

Ce qui devait être une enquête policière sur fond d’intelligence artificielle devient une quête plus personnelle pour le personnage incarné -avec justesse- par Scarlett Johansson. Ghost in the Shell version live devient une histoire banale d’identité comme d’autres l’ont raconté avant, expliquant en détails les origines d’un personnage qui n’a plus une once de mystère. Qui plus est, l’histoire évoluant autour du Major, sa relation avec Batou mise en avant par de jolis échanges dans le film se retrouve réduite au strict minimum, avec un Pilou Asbæk devant un simple sidekick de base.

Il faut néanmoins reconnaitre au film ses qualités visuelles. Weta a fait un boulot complétement dingue en matières d’effets spéciaux, de décors et de costumes pour rendre la ville futuriste plus vraie que nature. Et même si certaines de ses scènes ont moins de gueule que les originales animées, Rupert Sanders fait le boulot en matière de réalisation.

Il y avait tant à faire avec l’univers de Ghost in the Shell. Pourquoi avoir choisi de reprendre une histoire culte et d’en faire n’importe quoi, d’en modifier sa fin et de vider le film de sa substance ? Pourquoi prendre le public pour un imbécile incapable de comprendre ce qu’il y a l’écran et chercher à tout lui montrer ? Ghost in the Shell aurait pu être un grand film s’il n’était pas tombé dans le hors sujet. Reste heureusement la version de Mamoru Oshii, justement disponible depuis peu en blu-ray.

Ghost in the Shell, de Rupert Sanders – Sortie le 29 mars 2017

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