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Louis Leterrier passe la dixième (?!). Deux ans après un neuvième volet mou du bulbe, le réalisateur français reprend les rennes de la saga pour ce qui devrait être le premier volet d’une ultime trilogie. La bonne nouvelle, c’est qu’il remet la franchise sur la route, s’inspirant autant que possible du meilleur, mais qu’il est tout aussi coincé par le travail de ses prédécesseurs. Il en résulte un film imparfait, mais plus divertissant que ceux avant lui. Revue de détails.
Souvenez vous : dans Fast and Furious 5, Dom, Brian et leurs copains volaient un coffre et le trainaient sur des kilomètres non sans avoir buté le méchant qui le possédait. Pas de chance pour ceux, le bougre avait un fils. Des années plus tard, celui-ci a bien vrillé et veut s’en prendre à la grande famille Torreto. Il n’est pas le seul : l’Agence, la fameuse société secrète qui a employé les héros pour des missions à la James Bond, s’est retournée contre eux. Dom va alors tout faire, naturellement pour protéger les siens.
Comme il l’explique bien chez nos camarades de Premiere, Leterrier a pris une production en cours. Justin Lin, crédité au scénario, a quitté le projet pour différends créatifs et le Français s’est retrouvé propulsé derrière la caméra avec un scénario déjà écrit – dont il a retouché le dernier acte, tout en glissant des éléments de son récit ça et là dans les premières parties. Scénaristiquement, le résultat est un mélange de la première génération des F&F et des derniers films, soit un joyeux bordel dans lequel il est toujours question de poursuites dans des pays exotiques, d’agence secrète mais aussi d’une action globalement plus terre à terre. Moins question de sous-marin ou de voyage dans l’espace mais une volonté de ramener la franchise vers quelque chose de plus crédible. Tout cela est bien entendu relatif comme le montre les différentes bandes-annonces.
Techniquement aussi, la mise en scène est bancale. Les combats à la mano sont tellement montés qu’on se croirait chez Marvel Studios. A peu près aucun coup n’est porté, le montage vacillant à chaque impact. A l’inverse, Leterrier s’éclate à filmer des poursuites, sa caméra bougeant avec beaucoup de fluidité dans les rues de Rome ou de Rio. Et globalement difficile de bouder son plaisir face à quelques scènes d’action solides, plus brutes que dans les films précédents.
A tous les niveaux, Leterrier flirte avec le cinquième volet de la saga, ce qui est un sérieux gage de qualité. Ca ne l’empeche pas d’être empettrés dans des problèmes de scénario ou de personnages. Doit-on vraiment encore se fader les scènes pas drôles entre Tyrese Gibson et Ludacris ? A-t-on encore besoin de cameos des personnages des films précédents dont on pourrait se passer (Helen Mirren ?). A l’inverse, le personnage de Jason Momoa est enfin un vrai méchant cintré. L’acteur en fait 1000 caisses et ça vous semblera surement insupportable mais au moins ça va avec le personnage. Diesel lui fait du Diesel. Dernier acteur à vraiment prendre la saga au premier degré, il sert les dents et lance des grandes phrases sur la foi et les valeurs familiales. Il est aussi, enfin, un peu mieux caractérisé en une sorte de super-héros misant tout sur sa voiture pour protéger veuve et orphelin.
C’est mieux, donc. On est toujours à des kilomètres d’une saga impeccable comme Mission Impossible mais l’apport de Leterrier à l’univers permet un recadrage bénéfique pour un divertissement qui se regarde gentiment. L’action est là et les délires des volets précédents sont oubliés. Nous, On sera là, avec un peu plus de volonté que précédemment, pour le futur 11e volet de la saga de cette interminable saga doit on voit enfin le bout du tunnel.
Fast & Furious X, de Louis Leterrier – Sortie en salles le 18 mai 2023