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Critique : Falcon Lake

Charlotte Le Bon sait-elle tout faire ? Remarquée comme « Miss Météo » drôle sur Canal+, à l’affiche des films de Michel Gondry ou Robert Zemeckis, photographe et dessinatrice de talent, elle passe désormais derrière la caméra pour un projet pour le moins étonnant : la très libre et très réussie adaptation d’une bande-dessinée.

Falcon Lake raconte les vacances d’une famille franco-canadienne de l’autre coté de l’Atlantique, au bord d’un superbe lac, dans une non moins magnifique cabane (attention, l’auteur de ces lignes est fétichiste de ce genre de décor). Là-bas, Bastien, 13 ans, va faire la connaissance de Chloé de trois ans son ainé et les hormones de l’adolescence vont faire leur travail. Simple amourette d’été ou plus que cela ?

La relation entre les deux jeunes vous renverra peut-être à vos amours d’adolescence. Sans forcément qu’il y ait une différence d’âge marquée, on a tous croisé à un moment de son adolescence un garçon ou une fille qui en savait un peu plus que nous sur le corps humain et ses possibilités. On a tous flashé sur cette amie qu’on nous pousse dans les bras le temps de quelques semaines de congés. Et on a tous eu des regrets quand est venu l’heure du départ.

Tous ces souvenirs, Charlotte le Bon nous les fait revivre en adaptant Une Soeur, la bande dessinée de Bastien Vivès, transposant l’aventure bretonne dans un décor de forêt québecoise. Mais la réalisatrice et scénariste de Falcon Lake n’a pas choisi de simplement changer le décor, elle a décidé d’y ajouter des éléments à la limite du fantastique puisqu’une histoire de fantômes va parcourir le récit et ce, dès la scène d’introduction.

De fantômes il sera donc question jusque dans la mise en scène puisque la réalisatrice choisit de cadrer son histoire à la hauteur de son héros, littéralement, et de filmer la jeune fille d’abord de manière fantômatique. Elle apparait petit à petit, d’abord hors champs, puis à la hauteur d’un garçon plus petit qu’elle. Et au fur et à mesure que leur histoire va s’intensifier, et qu’il va en grandir, ils vont se retrouver cadrés à la même hauteur. Joseph Engel et Sarah Montpetit sont incroyables tous les deux, mais il faut aussi citer le troisième personnage du film : le lac, tout aussi important. La bande dessinée d’origine n’avait pas ce lieu avec un endroit aussi magique, se déroulant sobrement en Bretagne.

Qui pouvait se douter que la rencontre entre Vivès et un cinéma proche de celui de David Lowery donnerait un résultat aussi beau que Falcon Lake ? Les chamboulements apportés par Charlotte le Bon et son regard sur l’adolescence nous transportent jusqu’au bord du lac où se déroule l’histoire. Filmé en 4/3, comme pour nous renvoyer aux photos argentiques de plusieurs décennies dans le passé, Falcon Lake est un film superbe, qui vous fera vous replonger dans vos souvenirs. Oui, comme on plonge dans un lac.

Falcon Lake, de Charlotte le Bon – Sortie en salles le 7 décembre 2022

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