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Critique : Extrêmement Fort et Incroyablement Près
Avec ses images extrêmement bien montées, un choix de plans incroyablement puissant et grâce à la musique de U2, les premières images du film de Stephen Daldry avaient marqué les esprits.
Le film met en scène Tom Hanks, Sandra Bullock, Max Von Sydow nominé aux Oscars pour sn rôle et surtout l’incroyable Thomas Horn dont c’est le premier rôle. Il sort dans les salles de cinéma le 29 février prochain.
Et parmi toutes les belles choses qui sortent en ce moment, il sera à ne pas manquer.
Extrêmement Fort et Incroyablement Près – Sortie le 29 février 2012
Réalisé par Stephen Daldry
Avec Tom Hanks, Thomas Horn, Sandra Bullock
Oskar Schell, 11 ans, est un jeune New-Yorkais à l’imagination débordante. Un an après la mort de son père dans les attentats du World Trade Center, le « jour le plus noir », selon l’adolescent, il découvre une clé dans les affaires du défunt. Déterminé à maintenir un lien avec l’homme qui lui a appris à surmonter ses plus grandes angoisses, il se met en tête de trouver la serrure qui correspond à la mystérieuse clé. Tandis qu’il sillonne la ville pour résoudre l’énigme, il croise toutes sortes d’individus qui, chacun à leur façon, sont des survivants. Chemin faisant, il découvre aussi des liens insoupçonnés avec son père qui lui manque terriblement et avec sa mère qui semble si loin de lui, mais aussi avec le monde déconcertant et périlleux qui l’entoure…
Le 11 septembre 2001 est sans doute l’évènement majeur en matière d’Histoire avec un grand H de ce début de 21e siècle. Même ici en France, beaucoup de gens se sont sentis concernés par ce qui se passait de l’autre coté de l’Atlantique. Beaucoup de monde a un souvenir lié au 11 septembre ou se souvient au moins où il se trouvait pendant les évènements. D’autres ont des amis New Yorkais plus ou moins impactés. La date a marqué et bouleversé de nombreuses vies.
Elle a marqué celle de Oskar Schell, petit garçon new yorkais d’une dizaine d’année qui rentrait de l’école quand les tours du World Trade Center se sont écroulées après l’impact des avions.
Dans l’une d’elle se trouvait son Papa.
Oskar aimait beaucoup son Papa. Lui-même n’est pas un petit garçon comme les autres. Surdoué, bipolaire, quelle que soit l’appelation… Oskar est un garçon qui réfléchit beaucoup, qui a une imagination débordante, une activité cérébrale sans doute hors norme et qui vit beaucoup dans cet imaginaire.
Ensemble, ils aiment écouter les Beatles -point omis dans le film mais bien présent dans le roman de Jonathan Safran Foer dont l’histoire est tirée- et aiment s’inventer des jeux de pistes. Thomas, le père, donne des missions à son fils dans un New York fantasmé (où Central Park aurait été déplacé, tiré par les habitants) et le fils y participe. Ca occupe son énergie débordante et toute la famille en sort heureuse. Les relations père/fils sont souvent importantes mais celle-ci est un peu plus forte que les autres.

Après la disparition de son père, pour lequel il a fait un petit sanctuaire planqué dans un placard où il a notamment caché le répondeur contenant les derniers messages de Thomas, il fallait quelque chose pour qu’Oskar puisse faire son deuil. Ce quelque chose sera une quête. Un peu comme dans un conte, Oskar va trouver une clef dans le dressing room de son père, un an après sa disparition et tout mettre en oeuvre pour trouver la serrure qui lui correspond. Ca peut paraitre fou mais pour le petit garçon, c’est parfaitement évident. La clef va lui permettre de trouver un dernier message, comme si son père l’avait lancé dans un nouveau jeu de piste.
Grâce à sa force, son intelligence, il va trouver sur sa route des gens qui vont l’aider comme ce vieux monsieur qui habite chez sa grand mère incarné par un impressionnant Max Von Sydow, qui fera office de père de substitution et qui sera la première personne à laquelle il parlera de sa tragédie alors que celui-ci est … muet !
A travers ce film très riche, se cachent deux choses. C’est d’abord le témoignage, sans doute le premier du genre, sur les gens qui ont vécu la tragédie. Oliver Stone avait filmé les tours, Paul Greengrass avait filmé le troisième avion mais c’est la première fois qu’un réalisateur s’attache à raconter ce qui s’est passé du point de vue d’une famille.
Mais c’est aussi, et surtout, le deuil d’un petit garçon qui a perdu l’être qui lui était le plus cher, et ce, beaucoup trop tôt. De ce point de vue là, l’évènement en tant que tel n’a plus vraiment d’importance. Du moins, il n’en a pas pour Oskar qui aurait vécu de la même manière un accident de la route ou une catastrophe naturelle, ce qu’il appelle « le pire jour ». Il a peut-être une résonance un peu particulière s’il vous touche mais ça ne change rien aux actes du héros, à sa joie de vivre et à l’envie qu’il a de retrouver une dernière fois, juste pour un instant, son papa.

Pour tous ces aspects, le film fait pleurer. Même en occultant l’évènement new-yorkais, on ne peut qu’avoir les yeux mouillés devant Oskar, brillamment interprété par Thomas Horn, véritable révélation du film et ses comparses acteurs. Mais c’est aussi un film lumineux, réjouissant grâce à sa galerie de personnages colorés.
Stephen Daldry, lui, livre une mise en scène très classique, profitant des paysages que la ville et sa lumière naturelle lui offre et insiste sur l’ambiance sonore, montrant que la Grosse Pomme est en réalité une ruche bourdonnant en permanence et que le bruit ne s’est jamais arrêté.
Extrêmement fort et drôlement triste.