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Critique : En Eaux Troubles (The Meg)

Quelle meilleure période que la fin d’un été brulant pour sortir un film se déroulant dans l’eau ? Parmi les sorties de ce mercredi 23 août, vous pourrez voir Jason Statham se prendre pour Bart Quin.

On n’avait pas vu le comédien à l’affiche depuis le précédent Fast and Furious (et on ne le reverra que pour son spin off face à The Rock). Le voici de retour prêt à plonger en eaux troubles.

 

LA CRITIQUE

Le blockbuster qui tâche a de beaux jours devant lui. Dans la salle avec nous ce jeudi à Paris trois potes d’une vingtaine d’années, casquette vissée sur le crâne et stock de thé glacé en bouteille pour la route. A coté un groupe de quinquagénaires venus se détendre après le boulot. Dernière nous, deux demoiselles venues se marrer et critiquer les incohérences de l’histoire. On savait tous quand le titre du film apparaissait à l’écran (The Meg en version originale) pourquoi nous étions là : voir Jason Statham tabasser un requin géant, espérant tous secrètement qu’il y aurait une séquence où la bestiole se prend une bonne grosse droite. A-t-on été déçu ?

Pour tout film de ce calibre, il faut un héros qui a raccroché les gants. Le faire revenir, en profiter pour le faire exorciser les démons du passé (vite fait hein). Ca tombe bien, le personnage de Jason Statham picole des bières à longueur de journée en Thaïlande depuis qu’il a du abandonner ses amis au profit d’autres lors d’un sauvetage qui a mal tourné. Son ex-femme est coincée au fond de l’océan, au fin fond d’une fosse au large de la Chine. C’est là que elle et ses collègues, dont certains à bord d’une base nautique, vont découvrir que tout au fond de ce trou géant se cache un mégalodon, sorte de requin préhistorique gigantesque.

Plutot que de singer grossièrement les Dents de la Mer avec un plus gros poisson (ou même Peur Bleue pour le coté « base marine »), The Meg tente de raconter quelque chose en trois actes distincts. D’abord le sauvetage évoqué plus haut, puis une mission pour le tuer (en utilisant quand même une cage sous-marine parce que Jaws n’est quand même jamais loin). Jusque là, si on met de coté les facilités et les faux raccords, le récit se tient plutôt. Ok, on sait pourquoi on est là et notre seuil de tolérance est plus bas que la normale. Mais disons que l’histoire se suit agréablement, notamment à cause de Jason Statham totalement à fond dans le délire et de seconds rôles plutôt sympathique (dont Li Bingbing pour attirer le public chinois dans les salles et la future Batwoman Ruby Rose).

Ca pourrait être un film honorable. Presque. Il a fallu que John Turtletaub s’en mêle. Le réalisateur des Benjamin Gates n’est ni Steven Spielberg ni même Renny Harlin. Il filme son histoire n’importe comment et ne parvient jamais à lui donner du souffle. Il n’est pas aidé par une volonté de faire un film tout public, et donc sans trop de sang, certes, mais lui-même n’a pas le talent pour prendre le spectateur par les tripes et les faire bondir sur leur siège.

Comme en 2018, on n’est plus capable de raconter une histoire en seulement 90 minutes, il fallait un troisième acte. Le film tente alors de faire son Piranha 3D avec le monstre prêt à bouffer du jeune en maillot de bain, sur une de ses plages archi-bondée de la cote asiatique où les bouées géantes sont aglutinées les unes contre les autres. Là non plus, Turtletaub n’est pas Alexandre Aja. Mais l’histoire prend un tournant, celui de faire n’importe quoi. Tous les personnages deviennent stupides, tombent à l’eau, manquent de mourir ou songent à se sacrifier pour absolument aucune raison. Bref, ils font n’importe quoi et c’est toujours filmé n’importe comment. On n’était pas trop mal, mais là ce n’est plus possible. Et même si Statham a quand même approché son meg de près.

Que retenir de tout ça ? Que les filles derrière se sont bien marrées, tout comme le trio de jeune à casquettes de devant. On n’a pas eu de nouvelles des quinquas qui ont fuit dès les premières secondes du générique pour aller se mettre au lit.
On venait pour voir Jason Statham mettre une patate de forain à un requin préhistorique mais The Meg était trop sérieux pour ça. Tant pis.
A à l’échelle des films qu’on sait foirés mais qu’on va voir quand même entre potes, ce En Eaux Troubles était moins pire qu’un Pacific Rim Uprising, qu’un Tomb Raider ou autre The Rockerie. Mais de là à vous inciter à y aller aussi, faut peut être pas déconner.

En Eaux Troubles (The Meg), de Jon Turteltaub – Sortie le 23 août 2018

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