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Critique : Dragon Ball Super Broly
C’est l’un des évènements cinéma majeurs de ce mois de mars 2019 : Dragon Ball revient en force et pour la deuxième fois en salles en France avec Dragon Ball Super Broly.
Le film sortira en VO pour les puristes mais aussi en VF avec tous les doubleurs bien connus, de Patrick Borg à Brigitte Lecordier à Eric Legrand.
LA CRITIQUE
A-t-on besoin de présenter Dragon Ball ? Le manga créé au début des années 80 par le génial Akira Toriyama et ses 519 chapitres a d’abord donné une première série animée à succès, propulsée en France par sa version française de qualité avec Brigitte Lecordier dans le rôle de « Sangoku ». En 1990, Dragon Ball Z a pris la relève. Le héros qui parcourait la Terre en quête des sept boules de cristal (qui, une fois réunies, permettent d’exaucer un souhait) a grandi et il affronte désormais des personnages toujours plus puissants, lui-même montant toujours en capacités dans des combats toujours plus explosifs.
Après une parenthèse avec la série Dragon Ball GT (non adaptée du manga de Toriyama et donc non canon), l’auteur de la version de papier a repris le crayon pour conter Dragon Ball Super et nous faire vivre d’avantage de bagarres. Les 131 épisodes de la série ont été diffusés en France sur Toonami à partir de 2017. Dragon Ball Super Broly se place donc chronologiquement après tout ça. Ne prenez pas peur pour autant si vous avez lâché les aventures de Goku et ses petits camarades dans les années 90 : le fantastique film d’animation est non seulement travaillé pour que chacun y trouve son compte mais c’est même une belle porte d’entrée à l’univers d’Akira Toriyama.
Ce qui surprend en premier en découvrant Dragon Ball Super Broly, c’est la qualité de son écriture. Tout est fait pour ne jamais perdre le spectateur en route avec une intrigue qui multiplie pourtant les personnages et les flashbacks. Mais un vrai soin est apporté pour contenter aussi bien les puristes qui ont vu toute la série Super que ceux qui ont lâché en cours de route. Et si vous lisez cet article en n’y connaissant rien du tout en Saiyan, vous prendrez quand même du plaisir devant le long métrage. Le film évoque ainsi des personnages bien connus, forcément, mais revient aussi sur toute la saga jusqu’à son point d’origine, quand Goku a quitté sa planète natale envoyé par son père façon Superman dans une capsule. Tout les pièces du puzzle s’imbriquent facilement, et on est même surpris du travail d’écriture, tant les précédents longs métrages de la saga étaient surtout des prétextes à de la castagne pas toujours bien faite. Le réalisateur Tatsuya Nagamine multiplie en plus les clins d’oeil et les références, mais sans jamais insister. Pas de blagues lourdes à la Nicky Larson mais des cameos et des allusions savamment distillés, les flashbacks permettant de faire apparaitre des personnages oubliés.
Pendant une longue introduction, on va se retrouver sur la planète d’origine de Goku, la planète Vegeta, où les Sayians sont dominés par l’infâme Freezer qui s’en sort comme d’une armée devant conquérir des planètes. C’est là bas qu’ont grandi notre héros mais aussi Vegeta (oui, le personnage s’appelle comme la planète) et … Broly. Cette bruite épaisse avait déjà été évoquée dans le film sorti en 95. Toriyama, qui n’était alors pas l’auteur du scénario, l’a repris dans une intrigue bien plus intéressante qui conduira à un affrontement dantesque sur Terre. Le mangaka ne reprend que les grandes lignes du personnage (son coté incontrôlable, son père qui le domine) mais va plus loin en déconstruisant certains éléments qui ne sont de toutes façons plus canons.
Tous ces éléments de l’intrigue vont s’imbriquer pour permettre aux différents protagonistes de se retrouver pour un (très long) combat final. Il faudra quand même passer par une courte scène ridicule avec le toujours insupportable Beerus pour faire plaisir aux amateurs de la dernière série et parce que Dragon Ball n’est jamais sans humour. Et une mini-quête des Boules de Cristal histoire de rappeler la base de la saga. Puis on pourra enfin entrer dans le vif du sujet : 45 minutes de baston pure, sans temps mort, entre Goku, Vegeta et cette énorme brutasse qu’est Broly. Ceux qui se souviennent de Dragon Ball Z comme une série comportant surtout des longueurs entre de trop rares scènes de combats vont être surpris. C’est long, intense, brutal. Et c’est pour ça qu’on est dans la salle. Le réalisateur Tatsuya Nagamine n’est pas venu sur la franchise pour plaisanter. Les combattants vont gagner, perdre, se relever, monter en puissance, fusionner. Rien n’est mis de coté. Pas même l’histoire, le scénario égrainant des petits éléments pour compléter l’intrigue précédente et même densifier l’univers. Gogeta -dévoilé dans la promo- est enfin canon et une action de Freezer en écho à une scène culte de DBZ a de quoi faire frissonner les spécialistes.
Si vous allez au cinéma pour de la bagarre et des « kameha » vous en aurez pour votre argent. Mais mieux, vous repartirez avec une histoire solide qui englobe toute la mythologie Dragon Ball pour mieux la digérer. 35 ans de publications et de séries animées culminent dans un film au final apocalyptique. Dragon Ball Super Broly est une bombe atomique dont on espère vivement une suite, un film à voir en groupe sur le plus grand écran possible. Dans l’univers d’Akira Toriyama, on appelle ça un genkidama.
Dragon Ball Super Broly, de Tatsuya Nagamine – Sortie le 13 mars 2019 (et sortie en DVD, Blu-ray & VOD le 17 Juillet)