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Critique : Donnybrook

Montré à Beaune en mars 2019 et Grand Prix au Fantastic Fest de la même année, Donnybrook arrive ce 25 mars sur les plate-formes de vidéo à la demande (et un peu plus tard en physique, quand les magasins rouvriront). Une aubaine dans un paysage cinéma bien désert.

 

LA CRITIQUE

Jamie Bell tourne peu. C’est pourtant un comédien formidable. Découvert dans Billy Elliott alors qu’il n’avait que treize ans, il a incarné rien de moins que Tintin pour Steven Spielberg mais aussi un légionnaire romain (dans le formidable L’Aigle de la Neuvième Légion, regardez le) ou encore plus récemment Bernie Taupin dans Rocketman, le biopic consacré à Elton John. Avec Donnybrook, l’acteur change une nouvelle fois son fusil d’épaule et nous amène dans les profondeurs de l’Amérique. Un film différent de ce que la promo met en avant.

On y suit différent personnages dont Jarhead (Bell, donc) mais aussi une brute épaisse incarnée par Frank Grillo et sa jeune soeur (Margaret Qualley, toujours aussi impeccable) qui cuisinent de la drogue façon Breaking Bad. On peut y ajouter le rôle, plus court, d’un flic joué par James Badger Dale. Tous vont se croiser, se suivre et finir à Donnybrook, un tournoi de combat en cage organisé par un nazi. Jarhead s’imagine le remporter pour mettre sa famille à l’abri.

Si vous lancez le visionnage de Donnybrook pour y voir Jamie Bell et Frank Grillo se mettre des patates de forain dans un tournoi de « cage fight », vous allez être surpris. Ce n’est que le climax d’un film totalement centré sur ses personnages. Le combat n’est qu’un prétexte pour montrer des gueules cassées, des oubliés et des petites gens qui parcourent l’Amérique en quête d’une Terre Promise qu’ils ne trouveront pas. Le personnage de Jarhead, qui n’hésite pas à abandonner son fils à des inconnus au milieu d’un road trip, est de ceux là. Avec sa femme perdue dans la poudre, il ne croit qu’en l’argent pour s’en sortir, argent qu’il n’obtient que par des voies condamnables. Ne parlons pas de Frank Grillo, qui incarne un beau salopard doublé d’une brute épaisse. Seul le personnage de Margaret Qualley amène un peu de douceur dans ce monde sans foi ni loi.

Ces personnages dépressifs et déprimants auraient pu néanmoins être intéressants si le scénariste et réalisateur Tim Sutton ne se perdait pas dans son récit. Il tente le film choral sans y parvenir, en y incluant un personnage finalement bien inutile – celui de James Badger Dale pour lequel on n’a jamais aucune affection. Pour autant, le film est ponctué de scènes réussies rappelant à la fois le cinéma de Taylor Sheridan ou encore le Killer Joe de William Friedkin.

Donnybrook, on le répète, est bien loin de ce qu’on pouvait imaginer de sa promo. C’est un film de personnages, brossant un portrait de l’Amérique profonde pro-Trump, pas intéressant mais aussi bancal que peuvent l’être ces héros. En ces temps de disette, néanmoins, il mérite votre coup d’oeil.

Donnybrook, de Tim Sutton – en vidéo à la demande le 25 mars 2020

 

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