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L’univers de Donjons et Dragons est si vaste et si populaire qu’il n’est pas nécessaire d’avoir joué au jeu de rôle pour savoir de quoi il s’agit. Jeu de fantasy créé dans les années 70, se jouant autour d’une table avec des règles précises et des dés, D&D fait office d’univers de fantasy généraliste où tout est permis. Vous avez même peut-être approché l’univers sans le savoir puisque des franchises comme les romans Dragonlance ou les jeux vidéos Neverwinter Nights ou Baldur’s Gate viennent de l’univers créé par Gary Gygax et Dave Arneson. Le Donjon de Naheulbeuk ou la série Vox Machina ne seraient rien sans Donjons et Dragons.
Après un premier film en 2000 avec Jeremy Irons (et deux suites en DTV), Donjons et Dragons revient à ses origines avec une nouvelle version signée Jonathan Goldstein et John Francis Daley, les deux auteurs déjà derrière le très sympathique Game Night.
Le pitch est aussi classique qu’il doit l’être : une compagnie, ici un barde, une barbare, un sorcier et une druidesse, veulent dérober le trésor de leur ancien compagnon et délivrer la fille du musicien. Evidemment, Goldstein et Daley ne se contentent pas de si peu puisqu’ils mettent tout le contexte nécessaire au développement des personnages autour de cette intrigue (sauf peut-être le personnage de Sophie Lillis, moins développé que les autres). Les héros, eux, pour parvenir à leurs fins, devront résoudre quelques quêtes et trouver un objet magique.
On est donc complètement en terrain connu niveau histoire. La force des scénaristes/réalisateurs vient donc à la fois de quelques très bonnes idées formelles dont l’introduction racontée par Chris Pine, par ailleurs impeccable dans le rôle, mais aussi de quelques trouvailles de mise en scène. Une scène impliquant un portail magique et mise en scène comme un casse à la Ocean’s 11 est particulièrement réussie. Techniquement, d’ailleurs, le film tient la route. Certes, quelques images numériques piquent un peu ici et là mais D&D a pour lui d’avoir été majoritairement tourné dans des décors réels (en Irlande du Nord), histoire de bien insuffler tout le charme nécessaire à son environnement.
L’humour particulier de Goldstein et Daley, à la fois très premier degré et frôlant souvent l’absurde, permet à l’Honneur des Voleurs d’éviter un piège facile : celui de ressembler à d’autres aventures de fantasy où l’on suit une équipe de bras cassés. La promo nous faisait craindre une copie de Critical Role ou même du très français Naheulbeuk. Le film est léger, certes, mais drôle et divertissant. A l’heure des blockbusters cyniques, le résultat fait plaisir à voir, tant toutes les personnes impliquées prenant du plaisir à faire le job.
Etonnamment, Donjons et Dragons ne donne pas forcément envie de s’attabler pour lancer des dés mais, à l’instar de nombreuses franchises actuelles, plutôt de creuser l’univers autrement (via les jeux ou les romans). On prendra volontiers un second épisode de ce qui s’est révélé être une bonne petite surprise.
Donjons et Dragons l’Honneur des Voleurs, de Jonathan Goldstein et John Francis Daley – Sortie en salles le 12 avril 2023