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Critique : Detective Dee, La Légende des Rois Célestes

Un an à peine après Journey to the West: The Demons Strike Back (toujours inédit en France) et surtout trois ans après l’indispensable Bataille de la Montagne du Tigre, Tsui Hark revient avec le troisième volet de sa trilogie consacrée à Detective Dee.

Le film avec Mark Chao dans le rôle principal sortira le 8 août prochain dans les salles mais il bénéficiera de nombreuses avant-premières dès le 26 juillet en simultané avec la sortie chinoise. Vous pouvez retrouver la liste des salles participants sur Allociné.

 

LA CRITIQUE

Doit-on encore présenter le génial Tsui Hark, réalisateur chinois derrière la saga Il Etait Une Fois en Chine ou The Blade et producteur d’Histoires de Fantomes Chinois ? La virtuosité du réalisateur, passionné d’arts martiaux et de combats chorégraphiés, n’est plus à prouver et chacun de ses films est un évènement. Alors quand on nous annonce que le troisième volet des aventures du Detective Dee sort en France en même temps qu’en Chine ou presque, on est forcément à fond. Et même si le film est un cran en dessous du précédent chapitre, ce qui n’enlève en rien ses qualités multiples.

Le Détective Dee, ou le Juge Ti -nom sous lequel il est connu en France pour être le héros de nombreux bouquins dont ceux de Robert van Gulik- est un personnage historique chinois, né au 7e siècle et ayant servi l’Impératrice Wu Zetian de la Dynastie Tang et s’étant opposé à elle. Il fut réputé pour ses talents d’enquêteurs et la qualité de ses jugements. C’est son histoire que Tsui Hark conte en trois films. Le premier racontait l’enquête d’un personnage déjà établi quand La Légende du Dragon des Mers était un prequel faisant office d’origin story. La Légende des Rois Célestes vient compléter son histoire.

Dee a été récompensé d’une arme particulière pour avoir sauvé le royaume du dragon maritime. Mais ça ne plait pas à l’impératrice qui, en cachette de son époux, va engager un proche du héros et un groupe d’assassins faisant de la magie pour récupérer l’artefact. La chose ne sera pas si simple, d’abord à cause des talents de Dee mais aussi parce que derrière les tueurs se cache un autre groupuscule qui a plus envie de conquérir le royaume que de récupérer une arme forgée depuis une météorite.

La première sensation qui vient à la sortie de la séance, c’est que la Légende des Rois Célestes est un film plus faible que son prédécesseur. Ca se sent dans l’histoire, qui a moins d’ampleur que la précédente, et dans une écriture prévisible qui ne sert qu’à amener un grand final. Ca se sent aussi dans les décors. Exit les centaines de figurants et les plans numériques d’une ville chinoise. Le décor est réduit au strict minimum et parait presque cheap pour une production de Tsui Hark ? Que s’est-il passé ? Nous, on mise sur le HFR. Le film a été tourné en 48 images par secondes comme le Hobbit de Peter Jackson et Tsui Hark s’est rendu compte qu’il fallait plus de décors réels et moins de numérique pour cette fréquence d’images, où tout ce qui est conçu par ordinateur ressemble à un dessin animé. Ce n’est évidemment qu’une théorie mais elle fait sens. Malheureusement, en France, le film ne sera pas visible en HFR à cause de la frilosité (pour ne pas dire autre chose) d’exploitants qui ne savent pas comment vendre une technologie qui est pourtant l’avenir. Le film est néanmoins visible en 3D et on ne peut que vous recommander d’aller le voir avec de grosses lunettes inconfortables tant Tsui Hark a pensé sa mise en scène pour le relief.

D’ailleurs, on pinaille et on critique mais La Légende des Rois Célestes est loin d’être un mauvais film. Soyons même plus clair : c’est un très grand divertissement, porté par une mise en scène époustouflante comme seul Tsui Hark en est capable. Les personnages volent, les longs tissus se déroulent, et les shurikens virevoltent. On en prend plein les yeux et le relief ne vient qu’aider l’ensemble. Et Tsui Hark s’amuse avec le thème de la magie. Réelle ou prestidigitation ? Venant de quelqu’un qui fait voler ses personnages sans sourciller, ça fait sourire. Et toute cette histoire conduit à un final dantesque qui mérite largement le prix du ticket de cinéma.

Ne boudez donc pas votre plaisir : allez voir Detective Dee 3 dès sa sortie en salles (en n’oubliant pas que c’est parce qu’on remplit les salles que les distributeurs continuent à importer de telles pépites) et même si le film n’est pas aussi dingue que son prédécesseur. On passe un moment de haute voltige.

Detective Dee La Légende des Rois Célestes, de Tsui Hark – Sortie le 8 août 2018

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