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Critique : Dans la Brume

Parmi les sorties nombreuses de ce mercredi 4 avril, vous pourrez aller découvrir l’adaptation très drôle d’une bande dessinée à succès ou Jennifer Lawrence en espionne soviétique.

Sort également Dans la Brume, l’autre film de genre français se déroulant à Paris quelques semaines après le sympathique La Nuit a Dévoré Le Monde, avec Romain Duris et Olga Kurylenko dans les rôles principaux.

 

LA CRITIQUE

La promotion des films est souvent un mystère. Celle des films de genre français encore plus insondable. Seule une poignée de médias triés ont pu voir en avance Dans la Brume, très souvent dans le but d’accueillir le casting face caméra pour des interviews. Si c’est parfois compréhensible (dans le cas d’une mauvaise comédie par exemple), c’est parfois bien dommage. Comment faire parler d’un film réussi qui a besoin d’un coup de pouce, pour que ma belle-mère puisse en entendre parler via Télérama et les plus jeunes via les réseaux sociaux, si personne ne le voit et ne peut travailler dessus correctement ? C’est tout le mystère (brumeux, ah ah !) qui entoure le nouveau film du réalisateur canadien Daniel Roby.

Dans la Brume se déroule dans un Paris futuriste. Un couple séparé et leur petite fille se retrouvent pris au piège dans un immeuble parisien quand une brume épaisse envahit la capitale. Ils trouvent alors refuge chez un couple de petits vieux au dernier étage. Ca aurait pu être une banale histoire de survie mais la gamine est touchée par une maladie rare qui l’oblige à vivre dans un caisson, isolé du reste. Les parents vont donc surveiller leur bien aimé à distance tout en essayant de survivre au drame qui frappe la ville.

Ce qui aurait pu ressembler à La Nuit A Dévoré le Monde, qui partage d’ailleurs avec Dans la Brume le même co-scénariste, va trouver ses qualités dans les personnages et leurs interprètes, tous très bons. La mère terre à terre, le père idéaliste et surtout un couple de petits vieux absolument charmants interprétés par Michel Robin et Anna Gaylor, véritable bouffée d’oxygène d’une histoire très sérieuse et très rythmée. Daniel Roby enchaine les péripéties sans trop verser dans la facilité et cherchant à garder une dimension plutôt réaliste à son récit.

Heureusement pour lui, l’aspect science-fiction légère du récit lui permet de combler quelques petits détails qui auraient pu sembler incohérent en 2018. La remarque fonctionne aussi avec la vision de Paris du réalisateur, très fantasmée dans la gestion de ces lieux et qui plaira aux nombreux réalisateurs américains aimant caser des monuments célèbres à toutes les sauces. On est ici pas loin du conte fantastique, et une fois qu’on s’en est rendu compte tout passe bien.

Alors, certes, certains éléments du récit sont prévisibles mais il y a suffisamment de bonnes idées et de rythme pour qu’on se prenne au jeu. Mieux, l’idée de départ de cette brume inexpliquée permettrait même d’imaginer différentes suites, où l’on verrait d’autres protagonistes et leur manière de s’en sortir, un peu comme J.J. Abrams le fait avec l’univers Cloverfield. Certains diront que le récit aurait pu être résumé à un épisode d’une série comme Black Mirror (ou les Histoires Fantastiques en leur temps) mais nous sommes en France : c’est déjà un miracle de voir un tel film de genre finir sur nos écrans qu’on ne va pas trop en demander.

La promo du film de Daniel Roby montre qu’on ne sait toujours pas comment vendre le cinéma de genre en France. On est frileux, on n’ose pas, et on ne tente que des choses bancales à l’image de l’affiche finale qui est tout sauf une scène du film. Pour autant, ne boudez pas votre plaisir, et allez prendre un bon bol d’air frais dans la brume parisienne.

Dans La Brume, de Daniel Roby – En salles le 4 avril 2018

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