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Critique : Coupez !

Disclaimer : l’auteur des lignes qui suivent n’a pas vu le film original, bien qu’il ait été chroniqué dans un précédent numéro de Happy Hour. Il semble que Michel Hazanavicius doive beaucoup à Shin’ichirô Ueda, peut-être trop. Ce qui est sûr, c’est que l’envie de découvrir le film original, tourné avec trois francs six sous par les élèves d’une école nippone d’art dramatique, est désormais forte.

Coupez est découpé (!) en trois actes. La première partie consiste en un long plan séquence de 30 minutes dans lequel une (fausse) équipe de tournage dans un entrepôt désaffecté se fait attaquer par des zombies. Puis, on retourne en arrière pour découvrir la genèse du projet, officiellement basé sur un film japonais, et on finit par voir le tournage.

Le cinéma dans le cinéma dans le cinéma. Coupez est un joli prétexte pour rendre hommage au 7e Art en forçant sur l’aspect meta. Coupez version française inclut donc le long-métrage nippon dans son script, faisant du remake un argument, et permettant quelques gags décalés. Et Hazanavicius rajoute des couches, notamment en embauchant sa propre fille dans le rôle … de la fille du réalisateur, ou en filant un cameo à Quentin Dupieux, auquel on ne peut s’empêcher de penser devant l’absence de moyens. Enfin, on retrouve, ponctuellement l’humour absurde du réalisateur comme on l’aimait dans OSS117. Difficile de ne pas voir dans tout ça l’envie d’un réalisateur de revenir à ses premiers amours après quelques projets compliqués.

La première partie est joliment réussie, drôle et malgré le coté débile des personnages, ils parviennent à être attachant, au point qu’on en oublie parfois qu’il s’agisse d’un tournage (vous suivez ?) et qu’on se prenne au jeu. On y sent planer l’ombre du film japonais, certaines séquences semblant sorties d’une production nipponne un peu trop hystérique. Mais c’est vraiment le dernier acte, le tournage, où l’on voit un mélange de plans hyper saturés en couleurs et d’autres plus légers du tournage, qui est réussi. Le rythme est formidable, les gags parfois sous la ceinture très réussis. Et ca donne au film une jolie montée en puissance.

Et pourtant, en jouant sur le fait qu’il s’agisse d’un remake et en le tournant pourtant à l’identique, Hazanavicius se prend les pieds dans le tapis, car son scénario ne dépasse pas ce qu’il aurait aimé raconter. Pourquoi ne pas avoir rajouté une surcouche encore plus personnelle à l’intrigue ? Pourquoi ne pas avoir chercher à l’exploser, tels les participants au tournage raté ? Il y a ici une occasion manquée, celle de faire mieux (ou « pire »), et c’est un peu dommage.

Néanmoins, si vous ne connaissez pas Ne Coupez Pas et que vous avez envie de vous marrer pendant moins de deux heures tout en rendant hommage au cinéma, Coupez est un chouette moment. Une occasion supplémentaire d’aller remplir les salles (un peu trop vides) de cinéma.

Coupez, de Michel Hazanavicius – Sortie en salles le 18 mai 2022

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