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Critique : Colorful

Keiichi Hara, réalisateur d’un Eté avec Coo, était à Paris en ce début du moins d’octobre pour présenter lors d’une avant-première dans un cinéma de St Germain des Prés sa dernière réalisation : Colorful.

Récompensé par une Mention Spéciale et le Prix du Public lors du dernier Festival du Film d’Animation d’Annecy, Colorful est l’adaptation du roman éponyme de Eto Mori sorti en 1998. Comme son réalisateur me l’a confié, le long métrage se veut fidèle. Bien entendu, des ajustements ont été nécessaires pour pouvoir tenir dans 2 heures et quelques ajouts (notamment la jolie scène où deux amis suivent l’ancienne voie d’un tramway) ont été consentis.

Colorful sort le 16 novembre prochain dans les salles.

 

Colorful – Sortie le 16 novembre 2011
Réalisé par Keiichi Hara
Un esprit gagne une deuxième chance de vivre à condition d’apprendre de ses erreurs. Il renait dans le corps de Makoto, un élève de 3ème qui vient de mettre fin à ses jours. L’esprit doit endurer la vie quotidienne de cet adolescent mal dans sa peau.
Avançant à tâtons, s’efforçant de ne pas reproduire les fautes de Makoto, il va finalement découvrir une vérité qui va bouleverser son existence

 

Et si vous aviez droit à une seconde chance ? Tout recommencer, se redécouvrir, réapprendre le monde qui nous entoure et peut-être changer les choses suffisamment pour bien repartir et démarrer une nouvelle vie. On ne parle pas de refaire des choix déjà faits différemments, plutôt de « rebooter » pour quelque chose de nouveau.

C’est l’idée de départ de Colorful, réalisé par Keiichi Hara.

Au Japon, et c’est sans doute la seule partie du monde où c’est pratiqué, on n’hésite pas à évoquer des thèmes délicats dans un film d’animation. Les Japonais ont compris mieux que personne que l’animation n’était qu’un moyen de raconter une histoire et que, de fait tout était racontable de cette manière. En Europe, quand on vise un public adulte, un sujet sensible, on se planque derrière un dessin adulte ou décalé (Persépolis, Renaissance…). Aux USA, les films d’animations même issus des plus grands studios visent toujours un public au moins partiellement enfantin…

Où je veux en venir ? Au fait que l’idée Colorful parte d’un sujet peu (jamais ?) abordé dans un film d’animation : le suicide d’un adolescent.

Le film commence dans l’au-delà, où une âme gagne le droit de redescendre sur Terre dans le corps d’un jeune garçon qui a pris des médicaments. L’âme ressuscitée va découvrir l’environnement de Makoto, sa famille, ses problèmes… Car si Makoto s’est suicidé, c’est pour de nombreuses raisons qu’il va découvrir dont l’adultère de sa mère et le fait qu’au collège, il était seul, sans ami, avec pour seul réel talent que celui de dessiner.

Colorful parle donc -et parle bien- de la vie, tout simplement. On est tous passé par le même chemin que Makoto à un moment ou un autre de notre adolescence. Lui, avec cette nouvelle âme dans son corps, il va pouvoir redécouvrir la vie et la faire bouger : se comporter différemment avec sa famille, avec les filles, se trouver des amis avec qui partager de bons moments.
Comme Keiichi Hara l’a dit en présentation de son film lors de son passage à Paris, la vie possède suffisamment de bons cotés, de bons moments pour qu’on ait envie de la vivre. A chacun de trouver la formule qui lui convient.

Colorful a, vous l’aurez compris, une histoire passionnante. On se laisse prendre par Makoto, son environnement très japonais (et sa cuisine, élément très présent tout au long de l’histoire !) et aucune des longues scènes n’est jamais lassante. On regrettera cependant que le film souffre de problèmes techniques. Il tente de mêler maladroite de l’animation classique, des décors parfois photoréalistes et parfois pas, quelques images réelles et une 3D parfois très mal intégrée. Pire, un œil non averti descellera sans problème quelques erreurs de proportions dans les personnages (dans une scène de course à travers la ville, le personnage de la jeune Hiroka a des jambes qui passent du simple au double en terme de proportions).

A cause de cet aspect technique malheureux, le film ne mérite peut-être pas toutes les éloges auxquelles il a droit. Cela dit, grâce à sa narration et aux thèmes abordés, il reste une jolie réussite.

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