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Critique : Buzz l’Eclair

On connaissait l’origine du personnage de Woody, le cow boy jouet de Toy Story : une série d’animation avec des marionnettes, en noir et blanc, dévoilée dans le second film de la saga. Mais d’où venait Buzz ? De quelle oeuvre culturelle est-il le produit dérivé ? Rares sont les jouets qui ne sont pas accompagnés d’un film ou d’une série. Comme l’explique le carton affiché en préambule, Buzz est le héros d’un film, le Star Wars d’Andy. Et la réalisation d’Angus McLane explique, avec brio, son histoire.

Nous sommes dans le futur et une colonie voyage à bord d’un vaisseau géant rappelant celui de Titan A.E. Voulant fuir une planète hostile, le vaisseau s’y crashe malgré tous les efforts de Buzz, aux manettes, pour le faire repartir. Pour pouvoir rentrer à la maison, ils ont besoin d’un carburant leur permettant de basculer en la version pixarienne de la vitesse-lumière. Mais pour le produire à nouveau, il faut pouvoir le tester, ce que Buzz est d’accord pour faire. Le problème : à chacun de ses vols d’essai, il avance dans le temps, rencontrant des versions de plus en plus âgées de ces compagnons. Que faire ?

La première apparition du héros est complètement calqué sur celle de Toy Story. Buzz atterrit sur la planète, sort d’un vaisseau et commence à parler à son journal de bord. Seule une épée laser remplace l’arme normalement fixée à son poignet. Mais le personnage correspond bien à ce qu’on peut en imaginer, aventureux, téméraire et un peu trop obnubilé par sa mission de Ranger de l’Espace, au point que le voir faire son journal de bord fait se marrer ses camarades. Le principe de raconter « la véritable histoire de » impose des références. On se doute que les phrases toutes faites du jouet correspondent à des éléments de son histoire, qu’il faut donc justifier. A quoi correspondent vraiment les boutons de couleur sur son armure ? D’où vient le culte « vers l’infini et au-delà » ? Angus McLane trouve des réponses malignes mais il cherche aussi à les dépasser, entourant le héros du film d’une belle galerie de personnages, assez cintrés pour la plupart, ou carrément attachants comment l’indispensable robot-chat-miaou Sox.

Le réalisateur offre à ses personnages une aventure de pure science-fiction, jonglant avec quelques concepts futuristes comme la notion de voyage dans le temps et l’espace et la fameuse relativité (et quelques gadgets formidables comme les outils de téléportation). Il y a donc dans le film, et c’est presque étonnant pour un Pixar, beaucoup d’action, de poursuites spatiales, de fusillades, de robots qui explosent et de retournements de situation. C’est à la fois novateur pour la firme qui n’avait jamais vraiment réalisé de film d’action et encore moins de SF et aussi un petit défaut. Trop focalisé sur son histoire principale, McLane est parfois trop premier degré, oubliant par moments la double lecture qui permet normalement à tout spectateur de trouver son compte chez Pixar. Heureusement, le dernier acte du film permettra de redresser la barre et de finir Lightyear dans l’émotion qu’on attendait, jouant une nouvelle fois avec le thème de la famille.

On lui reprochera aussi une version française à coté de la plaque. François Civil loupe parfois le coche et Chantal Ladesous est insupportable. Adrien Antoine, qui doublait le personnage dans les premières bandes-annonces, aurait été parfait. On vous recommande donc, dans la mesure du possible, d’aller le voir en anglais. Mais à part cet aspect, Lightyear est un film techniquement irréprochable qui ravira les amateurs de designs de vaisseaux et d’armures, multipliant les trouvailles visuelles réussies.

Buzz l’Eclair est vendu comme le Star Wars d’Andy. On peut le comprendre tant le film coche des cases qui font rêver un jeune garçon, au point de vouloir s’acheter une panoplie et des jouets. Même l’auteur de ces lignes a cédé. C’est aussi une nouvelle surprise pour Pixar qui, après deux films quasi-autobiographiques pour ses réalisateur, change de registre pour un pur divertissement d’aventure et d’action. Comme quoi, même avec une franchise trentenaire, on peut créer de nouvelles choses.

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