1665Vues 0commentaires
Ils aiment se le rappeler en promo : Brad Pitt et David Leitch se connaissent depuis Fight Club où l’un incarnait la doublure de l’autre. Ils se sont recroisés à différentes reprises, notamment sur Troie. Puis Leitch est passé à la réalisation avec le succès qu’on lui connait (non crédité sur le premier John Wick puis metteur en scène d’Atomic Blonde ou encore Deadpool 2 (dans lequel Pitt fait d’ailleurs un cameo) mais ils n’avaient jamais vraiment tourné ensemble. Bullet Train corrige le tir, mais pas forcément pour le meilleur.
L’histoire se déroule dans un train rapide entre Tokyo et Kyoto. A bord, plein de gens. Brad Pitt venu dérober une malette, deux « gaijin » venu récupérer le fils d’un mafieux, un Japonais voulant venger son fils… On va vite découvrir que cette galerie de personnages a plein de points communs et qu’ils se sont déjà croisés à différents niveaux. Ils ont un tout un trajet pour survivre, jusqu’à l’arrivée.
Ecrit par Zak Olkewicz d’après le roman Maria Beetle de Kōtarō Isaka, Bullet Train est vendu comme une sorte de Deadpool 2 dans un train, où Brad Pitt casserait des bouches, avec une bonne dose de second degré et d’humour. Ce n’est pas ce qu’est le film, dont la première partie est longue, très bavarde, chiche en action et débordante de détails inutiles. On s’attendait à un John Wick à grande vitesse, on se retrouve d’avantage devant un film à l’écriture Tarantinesque. L’ombre de Quentin plane sur le récit, qui utilise bien des idées du réalisateur de Kill Bill. Surnoms des personnages à l’écran, flashbacks, récit déconstruit, aller et retour et même une scène entièrement dédiée à une bouteille d’eau sont là pour nous rappeler que la promo est trompeuse.
Le résultat est moins réussi que les oeuvres de Tarantino, malgré une galerie de personnages se voulant hauts en couleur. La mayonnaise a bien du mal à prendre, d’autant que le récit est plombé par plein de trucs inutiles et que David Leitch ne fait rien du train. L’action se déroule dans 3-4 wagons qui se vident de plus en plus (où est passé le contrôleur après deux scènes ?) sans le réalisateur cherche à sublimer sa mise en scène. Un train, c’est comme un avion, ça doit permettre un huis clos où chaque déplacement est un indice sur l’histoire. Ici, le train ne sert pas à grand chose.
Quelques joyeuses scènes d’action viennent agrémenter le propos histoire qu’on ne s’ennuie pas trop, car Bullet Train est long et parfois pénible. Pourtant, quand les différentes pièces du puzzle viennent à s’assembler, qu’on voit où l’histoire va (et que quelques sympathiques cameos viennent compléter le délire), la sauce prend et le spectateur finit par se prendre au jeu, dans un dernier acte parfois too much mais globalement sympathique.
Long et parfois pénible, comme un voyage en train justement, Bullet Train n’est pas le divertissement absolu de cet été. Il faudra vous accrocher pour que la loco finisse par démarrer, et vous offrir quelques sympathiques moments de cinéma. Heureusement, il y a Brad Pitt !
Bullet Train, de David Leitch – Sortie en salles le 3 août 2022