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Critique : Brigsby Bear
Dévoilé naturellement à Sundance il y a un an pour sortir par la suite dans différents pays du monde, l’ours Brigsby a finalement trouvé le moyen de rejoindre la France puisqu’il débarque en VOD et en téléchargement définitif dès ce lundi.
Le premier long-métrage de Dave McCary avec Kyle Mooney dans le rôle principal mais aussi Greg Kinnear, Mark Hamill ou encore Claire Danes est un des deux films à voir absolument cette semaine.
LA CRITIQUE
Le Saturday Night Live est une émission humoristiques à sketchs qui accueillent des invités prestigieux et des chanteurs de talent depuis plus de quarante ans sur la chaine NBC. C’est elle qui a révélé des talents comme Dan Ackroyd, Bill Murray, Amy Poehler, Chris Rock, Kristen Wiig ou Mike Myers pour n’en citer que quelques uns. Le rapport avec le film qui nous intéresse ? Brigsby Bear a été écrit et mis en scène par trois personnalités du SNL, qui sont donc aussi doués pour des sketchs à la télévision que pour le long métrage.
Brigsby Bear évoque les conséquences d’un enlèvement à travers le prisme de l’humour. On découvre que James, la trentaine avancée, vit dans un bunker avec ses « parents », en réalité des ravisseurs qui l’ont enlevé quand il était enfant. Sa seule connexion avec le monde extérieur est une série dans laquelle un ours, Brigsby, sauve des gens dans un univers mi science-fiction mi fantasy. Quand la police débarque et le libère et qu’il va retrouver sa vraie famille, il va aussi découvrir que son héros … n’existe pas. Et il va donc décider de tourner lui-même la fin de l’histoire.
On parle d’enlèvement et de police mais Brigsby Bear est bien une comédie à tendance douce-amère. On est plus proches de l’univers de Max et les Maximonstres que de celui de Room, même si le film de Dave McCary et celui de Lenny Abrahamson ont en commun d’évoquer les conséquences pyschologiques d’un enlèvement. Ici, James vit à travers l’ours virtuel. Et il va devoir affronter le monde des adultes (qu’il est, mais pas totalement) pour leur faire comprendre avec ses mots l’importance qu’a cette série pour lui et le besoin qu’il a de la terminer pour aller au bout de sa propre histoire. Et pouvoir ainsi passer à autre chose.
Un peu prévisible dans son dénouement mais porté par des comédiens impliqués, de jolies images et une narration bien carrée, Brigsby Bear montre aussi l’importance de la pop culture sur les nouvelles générations, et le décalage qu’il peut y avoir avec les précédentes, celles qui pensent que « ce n’est qu’une série ». Il n’est pas ici question de nostalgie, ni même de « doudou » mais bien de montrer l’impact d’un produit pop culturel. Et on va même au delà, puisqu’à travers le personnage de Brigsby, c’est toute la puissance de l’imagination et la créativité qui peut en découler qui est évoqué.
Drôle, émouvant, malin et mélancolique. Surprenant vu son sujet de base. Les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer ce très joli conte qu’est Brigsby Bear. Ne le manquez pas.
Brigsby Bear, de Dave McCary – Sortie le 15 janvier 2018 en VOD