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Critique : Brightburn, l’Enfant du Mal
On l’avait entendue dans la suite de la Grande Aventure Lego en début d’année et elle sera bientôt à l’affiche du reboot des Drôles de Dame qu’elle réalisera. Mais aujourd’hui Elizabeth Banks est au casting de Brightburn, produit par James Gunn.
LA CRITIQUE
Sept ans après avoir écrit Voyage au Centre de la Terre 2 avec Dwayne Johnson, les frères Gunn, Brian et Mark, s’associent pour scénariser ce qui aurait pu être un « What If » de Superman et font appel à leur troisième frangin, James (les Gardiens de la Galaxie) à la production. « What If « parce que Brightburn cherche à raconter ce qui se serait passé si l’Homme d’Acier était méchant.
Brightburn est le nom d’un petit bled du Kansas où se déroule l’action. Et un soir, deux fermiers récupèrent un bébé venu de l’espace s’étant crashé dans leur jardin avec sa soucoupe. Élevé par ses parents, il va découvrir à l’âge de dix ans qu’il peut voler, qu’il est invincible et que ses yeux tirent des lasers. Mais il va aussi découvrir qu’il est attiré par des voix provenant de son vaisseau spatial, voix lui disant pour faire simple de conquérir le monde. Et il va donc être victime de crises où il pète un câble et commence à semer la pagaille (et la mort) autour de lui.
L’idée était alléchante. S’interroger sur Superman et ce qui le rend bon ou mauvais. Mark Millar avait tenté l’expérience en imaginant Kal-El s’échouant en Russie dans le très bon Red Son. Mais cette idée, les scénaristes ne la développent jamais, se contentant de reprendre quelques clichés (la ferme, la cape rouge, les pouvoirs) sans jamais se poser de questions. Millar partait du principe que c’est l’éducation de Superman qui l’avait changé. C’est aussi l’amour et l’attention de Jonathan et Martha Kent qui ont fait de Clark le héros solaire qu’il est. Le gamin de Brightburn a beau être entouré de parents aimants, rien ne l’influence jamais. Même en terme de clichés et de parallèles avec le héros kryptonien, les mecs ne vont pas au bout. Il aurait fallu pousser les curseurs pour assumer pleinement la comparaison, ce qui ne transparait jamais à l’écran. Il en résulte l’histoire d’un gosse « possédé » très moyenne.
Il suffit de gratter très légèrement pour se rendre compte que la fratrie Gunn n’a rien à raconter. Le concept ne tient d’ailleurs que les petites 89 minutes du film, un poil rehaussé dans sa deuxième partie quand l’extra-terrestre pète carrément un câble. Et tue violemment quelques protagonistes dans des scènes étonnamment gores. David Yarovesky n’a lui-même pas grand chose à apporter à l’affaire, avec sa mise en scène très lambda et un trop petit budget (moins de 15 millions de dollars) pour assumer des scènes d’envergure.
Pour autant, Brightburn n’est pas un film complètement raté. C’est juste une tentative horrifique de plus, qui finira noyée dans la masse car incapable de dépasser son concept de base.
Brightburn, de David Yarovesky – Sortie le 26 juin 2019