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Critique : Bohemian Rhapsody

C’est la grosse sortie de la semaine. Le légendaire Freddie Mercury débarque dans vos salles de cinéma sous les traits de l’acteur Rami Malek, devant la caméra de Bryan Singer.

Queen au cinéma. Que demander de mieux pour ce long premier weekend de novembre ?

 

LA CRITIQUE

Is this the real life ? Is this just fantasy ? Caught in a landslide… No escape from reality…

Raconter la vie de Freddie Mercury au cinéma est un projet de longue date. Sacha Baron Cohen a bien failli incarner le chanteur dans un biopic écrit par Peter Morgan. Les nom de Ben Whishaw et Dexter Fletcher (ça tombe bien) sont également également évoqués. Mais le rôle tombe finalement dans l’escarcelle de Rami Malek, connu alors pour son rôle dans la série Mr Robot, et Bryan Singer se charge de la réalisation. Pour un projet aussi bienveillant que brillant.

Qu’on aime ou pas, tout le monde connait la musique de Queen. Tout simplement l’un des plus grands groupes de rock de l’histoire de la planète qui, avec d’autres, a bousculé la musique rock des années 70 pour livrer des tubes intemporels. Pourtant, tout le monde ne connait pas l’histoire de celui qui a commencé comme bagagiste à Heathrow avant de monter au sommet. Freddie Mercury était un personnage haut en couleurs, aussi fantasque que génial et parcouru par des zones d’ombres. C’est son histoire, des débuts de Queen jusqu’au concert du Live Aid en 1985 -intégralement reconstitué- que Bryan Singer avec Anthony McCarten et Justin Haythe racontent.

Passé son introduction, Bohemian Rhapsody a rapidement des airs de biopic aussi classique que parfaitement exécuté. Difficile de reconnaitre dans cette production soignée les plans de Bryan Singer, et ceux de ses remplaçant. Le réalisateur, crédité en tant que tel, a abandonné plusieurs fois le tournage pour être remplacé officieusement par son directeur photo Newton Thomas Sigel dans l’urgence puis par Dexter Fletcher de manière plus officielle pour terminer l’histoire. Un film techniquement propre, porté par une distribution impeccable. Lucy Boynton gravit les échelons d’une carrière de plus en plus prometteuse, et les musiciens de Queen sont parfaitement interprétés par Ben Hardy ou encore Joseph Mazzello. Gwilym Lee en Bryan May est confondant de réalisme. 

Mais tout le film repose sur un seul acteur, démentiel, stratosphérique. Rami Malek est plusieurs coudées au dessus des autres. Il s’approprie Freddie Mercury et devient littéralement le chanteur, jusque dans les moindre détails. Il pousse à lui seul le film vers le haut et en cela, les vingt dernières minutes reconstituant le show du Live Aid -considérée comme la meilleure performance live de tous les temps- sont monumentales. Le concert y est reproduit à l’identique, et on a soudainement l’impression d’être sur scène en 85 avec un groupe légendaire.

Le seul reproche qu’on peut faire au film est l’approche qui y est faite de Mercury. Quoi qu’ait fait l’artiste, il est toujours présenté sous un jour positif. Même ses colères, ses moments de solitude ou les conneries qu’il ait pu faire dans sa vie ne sont jamais montrées comme une critique du personnage qui ne descend jamais d’un piédestal. Pour autant le film n’oublie rien. Contrairement à ce qu’aurait pu faire croire la promo, sa bisexualité y est évoquée frontalement et est même au cœur du récit. Il en va de même avec le SIDA, et même si les scénaristes ont pris quelques libertés avec cet aspect-là de manière à pouvoir l’inclure dans le résultat final. Dans la réalité, Mercury apprend qu’il a la maladie après le concert du Live Aid. Le film se terminant sur le concert, il faut une pirouette pour inclure quand même le sujet.

Bohemian Rhapsody prend parfois des airs de comédie quand il s’agit de montrer l’ascension musicale du groupe. S’entendre dire que la chanson qui donne son titre au long métrage, avec ses airs d’opéra,  ne fonctionnera jamais fait forcément doucement rigoler. Il faut dire que Queen est un groupe qui a toujours trouvé comment rebondir, composant des titres très rock comme l’indispensable Fat Bottom Girls, plongeant dans l’opéra avec l’album « A Night At the Opera » auquel personne ne croyait et trouvant chaque fois quelque chose pour enchainer les tubes. Une chanson pensée pour le public et la scène devient We Will Rock You. Et quand Mercury et ses petits camarades décident de céder à la mode du disco, ça devient Another One Bites the Dust.

« Is this the real life ? Is this just fantasy ? » demande la chanson. Bohemian Rhapsody le film est un peu des deux. Mais difficile de ne pas succomber à l’interprétation magique de Rami Malek et de se laisser envouter par la musique de Queen.

Bohemian Rhapsody, de Bryan Singer – Sortie le 31 octobre 2018

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1 commentaire

  • par David
    Posté mercredi 31 octobre 2018 12 h 44 min 0Likes

    Franchement hâte de voir ce film car , comme tous les gens qui ont découvert Queen lors de leur adolescence , seul m’intéressait la musique du groupe et pas la vie des musiciens. Dès lors, c’est avec des yeux neufs que je vais découvrir comment est né le groupe et ce qui s’y passait « en dehors ». Bien sûr, avec le temps, j’ai appris ce qu’était la vie de Freddie Mercury, le pourquoi de sa mort, mais il y a tant à découvrir.

    Mon seul regret est que le film se termine en 85. Or, pour moi, le meilleur moment de Queen fut 92 avec ce concert rendant hommage à Freddie et où, mes idoles de toujours, Metallica furent invités par Brian May, Hetfield poussant même la chansonnette avec le groupe. On peut voir ces images dans A year and an half in the life of Metallica, vol 2.

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