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Critique : Bluebird
C’est sans doute le dernier. Le dernier film prévu en salles qui sort finalement en vidéo à la demande. Il ne reste en effet que quelques jours avant la réouverture, suffisamment de temps pour vous permettre de découvrir Bluebird.
LA CRITIQUE
Jérémie Guez a commencé par l’écriture de romans. Paris La Nuit a été suivi par Balancé dans les Cordes, un bouquin qui deviendra Burn Out (de Yann Gozlan, avec François Civil) au cinéma. L’auteur enchaine alors avec la (co) écriture de scénarios, d’abord avec Jalil Lespert (Yves Saint Laurent, Iris) puis pour Julien Leclercq (Lukas ou encore le récent La Terre et le Sang). On lui doit également l’histoire de l’excellent La Nuit a Dévoré le Monde de Dominique Rocher. Ecrire et mettre en scène son propre long métrage n’était donc que la succession logique. Le résultat s’appelle Bluebird.
Le film raconte la rencontre entre un ancien taulard sous contrôle judiciaire et la fille de la tenancière de l’hôtel dans lequel il s’installe. Elle est sur une pente raide quand lui cherche à la remonter. Et s’ils devaient naturellement se croiser, un drame va tout bouleverser.
Le tournage du film dans une banlieue moche de Charleroi, en Belgique, donne le ton. Bluebird sera sombre et poisseux à l’image de son décor de zone industrielle. Le film met néanmoins beaucoup de temps à démarrer, à devenir intéressant. On n’est pas loin d’être devant un drame pénible dans la première demi-heure. Les acteurs, pas aidés par le décor sordide, sont néanmoins formidables. Lola le Lann est aussi impeccable que l’acteur danois Roland Møller mériterait plus de grands rôles.
Puis le film bascule du drame relou au thriller noir. A cause d’un drame glaçant de base mais encore plus par l’habile mise en scène de Jérémie Guez. La scène est effroyable et on se doute que le film va dès lors basculer dans la violence. Quelque part entre Léon et Galveston (le film de Mélanie Laurent sortie en 2018), Bluebird change de registre pour devenir tendu et prenant. Et si le déroulé de l’action est plutôt attendu, le film parvient à nous surprendre dans son ultime partie.
Initialement prévu en salles, Bluebird sortira finalement en VOD. Un choix judicieux pour cette petite production qui aurait bien eu du mal à surnager pendant des semaines de reprise qui s’annoncent compliquées, entre distanciation sociale en salles et planning surchargés. Jérémie Guez, lui, est déjà passé à la suite. Il a tourné aux USA Sons of Philadephia avec Matthias Schoenaerts et Joel Kinnaman.
Bluebird, de Jérémie Guez – Disponible en VOD
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