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Critique : Birds of Prey et la Fantabuleuse Histoire de Harley Quinn

Quatre ans après Suicide Squad, Harley Quinn revient au cinéma sous les traits de Margot Robbie. Avec à ses cotés Mary Elizabeth Winstead, Jurnee Smollett-Bell ou encore Ewan McGregor dans le rôle du méchant. Pour une histoire fantabuleuse ?

 

LA CRITIQUE

Après le succès commercial de Suicide Squad (746 millions de dollars au box office), Warner et DC ont voulu capitaliser sur le succès de ses personnages et d’Harley Quinn en particulier. Le personnage créé par Paul Dini et Bruce Timm pour la série animée Batman prenait vie pour la première fois sur grand écran grâce à Margot Robbie. Différents projets ont été envisagés dont un film sur sa relation avec le Joker ou une autre tentative intitulée Gotham Sirens, qui est devenu Birds of Prey. « La Fantabuleuse Histoire de Harley Quinn » ou comment Margot Robbie rend ses lettres de noblesses à un incroyable personnage.

Le film de Cathie Yan pose brièvement les bases (Harleen Quinzel a été psy à Arkham, elle est tombée sous le charme du Joker…) pour mieux nous expliquer que que Harley a fait exploser les usines de produits chimiques Ace Chemicals où ils ont été conçus, en bon symbole de sa liberté retrouvée. Harley est désormais libérée de son emprise et peut faire ce qu’elle veut, comme emménager au dessus d’un restaurant chinois ou enfin adapter une hyène.
L’histoire va tourner autour d’un diamant que convoite Black Mask et qui a été volé puis avalé par la jeune Cassandra Cain (dans la BD, une future Batgirl). Différents personnages, la flic Renée Montoya, Huntress ou encore Black Canary vont tous s’y intéresser plus ou moins.

Bruit de vinyle qu’on fait cracher, voix off : « Hey, les enfants, vous voulez savoir comment Maman est arrivée là ? » et Harley Quinn d’expliquer sa situation. C’est une caricature mais c’est à peu près ce que tente Cathy Yan avec une première partie montée comme un récit destructuré où flashbacks et flashfowards viennent se mêler à de gros titres colorés pour bien expliquer qui est qui et qui fait quoi. Une idée audacieuse, certes, et correctement exécutée puisqu’on est n’est jamais perdu mais qui vient à peine masquer la vacuité d’un scénario tout creux. Birds of Prey, à part sa chasse au diamant, n’a pas grand chose à raconter. Les personnages n’évoluent jamais et l’émancipation de l’héroïne vantée par le titre américain se joue dans les premières minutes.

Harley Quinn trouve sa place en faisant exploser le Joker puis en brisant les genoux de tous les mecs croisant sa route. Ca fait plaisir de voir un film où les héros sont tous féminins et où les mecs sont tous des méchants, une première chez DC (Wonder Woman était entourée d’hommes qui la prenaient par la main). Mais on ne peut s’empêcher de penser à Captain Marvel dans le même registre. Confier un film à des filles pour des filles et portées par des filles, c’est une intension magnifique. Dommage de pas aller plus loin et d’en faire un vrai film de cinéma. Une fois le bazar en place, le film n’a rien à raconter et même Cathy Yan semble jeter l’éponge à mi parcours, oubliant le récit déstructuré pour quelque chose de plus lambda. Ca se ressent jusque dans la réalisation puisque les premières scènes d’actions sont vraiment chouettes (coucou Chad Stahelski venu prêter main forte et merci pour la bagarre dans l’entrepôt) mais finissent par se perdre, avec un final où beaucoup trop de personnages se battent de manière incompréhensible.

Saluons quand même la performance des comédiennes. Margot Robbie, libérée elle aussi de ses partenaires masculins, s’éclate à l’écran et communique sa joie avec le spectateur. Le personnage est désormais « fantabuleux » dans la lignée de ce que Paul Dini avait écrit à l’époque de la série animée. De son coté, Mary Elizabeth Winstead mérite qu’on lui confie un premier rôle dans un gros film d’action. On regrettera le traitement bien trop léger de Renee Montoya (elle aussi créée pour la série animée), il y avait tant à faire avec le personnage, de sa sexualité au fait qu’elle soit la meilleure flic de Gotham. Dans le même ordre d’esprit gâché, Black Canary est vite traité aussi, et son cri n’est utilisé qu’en ultime recours alors que le personnage et ses capacités sont connus du grand public au travers des neuf saisons de la série Arrow. Ne mentionnons même pas Ewan McGregor dans le rôle du méchant, tant le comédien n’a jamais aussi mal joué.

Que reste-t-il de Birds of Prey et la Fantabuleuse Histoire de Harley Quinn ? Une intention mal exécutée, où en dehors du personnage principal, tout est oubliable et insignifiant. On est loin des précédentes catastrophes de l’univers DC, certes, le film ayant ses moments mais il ressemble bien plus à une anecdote qu’autre chose.

Birds of Prey et la Fantabuleuse Histoire de Harley Quinn, de Cathie Yan – Sortie le 5 février 2019

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