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Critique : Bienvenue à Marwen

Deux ans après Alliés, Robert Zemeckis revient avec une film bien différent, mêlant prises de vue réelles et séquences en performance capture. Un terrain de jeu incroyable pour le réalisateur de Forest Gump qui s’entoure cette fois de Steve Carrell, Leslie Mann, Diane Kruger ou encore de Gwendoline Christie.

Bienvenue à Marwen !

 

LA CRITIQUE

Sur CloneWeb, on aime beaucoup la photo de jouets. L’auteur de ses lignes prend parfois ses figurines en photo et au sein de la team, Ludo fait des miracles avec un appareil photo et quelques personnages articulés. Alors, forcément, quand on a appris que Robert Zemeckis s’intéressait au sujet, on a forcément attendu son Bienvenue à Marwen avec ferveur, d’autant plus que la bande-annonce annonçait quelque chose d’incroyable. On n’a pas été déçu.

Marwen est le nom d’une ville miniature construite par Mark Hogancamp dans son jardin. Un soir de juin 2000, Hogancamp se fait tabasser à la sortie d’un bar après avoir admis à ses interlocuteurs qu’il aimait porter des chaussures de femme. L’agression lui fait perdre une partie de sa mémoire. Ne sachant plus qu’il y était ni ce qu’il a fait avant le drame, il trouve son salut dans la mise en scène de figurines articulées, dans les photos qu’il prend et dans les histoires qu’il invente autour.

Le film s’ouvre donc sur une scène de crash d’avion. Un pilote s’en extirpe, rampe dans les herbes et finit nez à nez avec des nazis. Nous sommes dans l’univers imagé du héros, brillamment interprété par Steven Carell, univers dans lequel la caméra plongera très régulièrement avec une maestria qui n’est pas sans rappeler les sublimes plans de Steven Spielberg où l’on passe comme si de rien n’était d’un univers à l’autre dans Ready Player One.

Techniquement époustouflant, Bienvenue à Marwen montre toute l’étendue du talent de Robert Zemeckis. Le réalisateur utilise ici un mélange entre prises de vue réelles et techniques virtuelles, comme Roger Rabbit en son temps. Et il se sert de la performance capture pour animer les jouets, sortes d’Action Man, avec de véritables acteurs, ce qu’il avait déjà eu l’occasion d’éprouver dans Beowulf ou le Pole Express. Thématiquement aussi, l’histoire est pile dans les cordes du réalisateur avec son personnage solitaire et ayant picolé (comme dans Flight), héros dont la version de plastique devra à un moment de l’histoire construire une machine à voyager dans le temps, une occasion pour le réalisateur de citer frontalement la Delorean de son Retour vers le Futur.

Mais ce film-somme est d’abord et avant une ôde aux femmes. Hogancamp a déclaré « Je constitue une armée de femmes. Les femmes mènent le monde. On est juste là pour leur tenir compagnie. » Zemeckis l’a bien compris et propose à travers « Marwen » son premier film post-MeToo dans lequel les femmes sont les personnages les plus importants. C’est grâce aux différentes rencontres féminines qu’il a fait que le protagoniste principal est toujours en vie et s’y accroche. Il faut citer en particulier Leslie Mann, épatante dans la rôle de la voisine d’en face. Une seule d’entre elle, incarnée par Diane Kruger, est une mauvaise personne. Mais elle n’est qu’un jouet qui n’a pas vraiment d’existence dans le monde réel…
A l’opposé, Zemeckis montre tous les hommes du monde réel comme des nazis dans l’univers des figurines, sauf le héros évidemment. Les hommes sont des monstres qui tuent, torturent, et sèment le mal quand les femmes sont là pour recoller les pots cassés.

Mais en plus des femmes, c’est dans l’art et l’imaginaire que Mark Hogancamp va trouver son salut. C’est en affrontant ses ennemis dans le monde des jouets qu’il va parvenir à dépasser le traumatisme, à travers des scènes d’action aussi impressionnantes qu’inattendues. Et c’est grâce à la photographie de ses soldats qu’il retrouvera, aussi, gout à la vie. Pour le réalisateur, c’est aussi l’occasion de retrouver les mondes imaginaires qui l’ont rendu célèbres après trois drames très terre à terre.

L’histoire de Hogancamp était taillée pour Robert Zemeckis. Il en ressort un film superbe, à la hauteur du talent du réalisateur.

Bienvenue à Marwen, de Robert Zemeckis – Sortie le 2 janvier 2019

 

Véritable photo de jouets prise par Mark Hogancamp
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1 commentaire

  • par broack dincht
    Posté dimanche 30 décembre 2018 23 h 39 min 0Likes

    le pitch de base me fait un peu penser à la vie rêvée de Walter Mitty.
    ça a l’air sympa comme film, et j’aime bien Steeve Carrel, je vais peut être bien me laisser tenter

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