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Critique : Babycall
Prix d’interprétation féminine pour son actrice principale à Rome fin 2011 puis récompensé à Gerardmer du Prix de la Critique Internationale et du Grand Prix, Babycall arrive dans les salles le 2 mai prochain.
Le film de Pal Sletaune est un thriller à la limite du fantastique avec Noomi Rapace dans le rôle principale. La comédienne, révélée par la version suédoise de Millenium, a été récemment vue dans Sherlock Holmes 2 et sera bientôt à l’affiche de Prometheus de Ridley Scott.
En attendant, elle s’offre un rôle à la mesure de son talent.
Babycall – Sortie le 2 mai 2012
Réalisé par Pal Sletaune
Avec Noomi Rapace, Kristoffer Joner, Vetle Qvenild Werring
Anna fuit son ex-mari violent, avec son fils de 8 ans, Anders. Ils emménagent à une adresse tenue secrète. Terrifiée à l’idée que son ex-mari ne les retrouve, Anna achète un babyphone pour être sûre qu’Anders soit en sécurité pendant son sommeil. Mais d’étranges bruits, provenant d’un autre appartement viennent parasiter le babyphone. Anna croit entendre les cris d’un enfant…
Il est fort probable que ça soit la popularité grandissante de Noomi Rapace hors de la Suède qui ait poussé son distributeur à sortir Babycall dans nos salles. Le film a en effet été tourné entre la trilogie Millenium et le moment où la comédienne s’est vue proposer des rôles outre-Atlantique (Sherlock Holmes 2 et bientôt Prometheus) et arrive donc ce mercredi 2 mai dans les salles françaises.
Et c’est bien encore des talents de l’actrice dont il va être question puisque l’intégralité du film repose sur ses (frêles) épaules. Elle incarne Anna, une jeune mère qui fuit un mari violent et se retrouve dans un appartement de banlieue grâce aux services sociaux qui lui ont confié la garde de son jeune fils. Forcément perturbée par les évènements, elle va tout faire pour protéger le petit garçon, trop sans doute, puisque son comportement va rapidement virer à la paranoïa.
Et à coté, son seul refuge sera celui d’un vendeur d’un Darty-like qui va la conseiller pour acheter un babyphone, ces espèces de walkie-talkie servant à écouter ce qui se passe dans la chambre de votre enfant.

Le babyphone devrait lui permettre de laisser un peu plus de liberté à son fils mais va devenir une source de troubles quand Anna se mettra à y entendre des cris. Et qu’elle va chercher à savoir d’où ils viennent. Va petit à petit s’installer pour le spectateur un grand doute. Est-ce que tout ce qui se déroule est bien réel ? Le comportement de la jeune femme, ce qu’elle voit ou croit voire, et ce que le public voit ou croire voir… tout cela va se permettre à tourbillonner pour mieux nous dérouter.
On pense forcément à des films récents comme Martha Marcy May Marlene mais aussi à tous ces films à twist où l’on découvre qu’au final la vérité n’est pas forcément celle que l’on croit.
Avec peu de moyens, tourné dans peu de décors, le film est résolument sobre et sombre. Mais à force de trop vouloir décontenancer le spectateur, il finit par devenir un peu prévisible. Peut-être aurait-il été préférable de ne raconter l’histoire que du point de vue d’Anna ? Certaines scènes sont en effet vues par les yeux de son compagnon « Darty » et livrent trop d’indices. A vous de voir mais j’avais découvert la révélation finale bien avant la fin du film, et c’est forcément dommage quand c’est assez facile pour y arriver. De plus, la toute fin vient un peu gacher tout cela puisqu’il reste quelques scènes inexpliquées. Or, c’est typiquement le genre de film qu’on aimerait revoir justement pour voir, en sachant tout, si l’ensemble se tient.
Néanmoins, ça n’enlève rien aux qualités du récit ni à la belle performance de Noomi Rapace. Et peut-être serez-vous moins perspicaces que moi ?