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Critique avant-première : Sin Nombre
C’est lors d’une projection privée organisée par le Club 300 d’Allociné que j’ai eu l’occasion de voir Sin Nombre, premier long de Cary Fukunaga, primé à Deauville.
Et à la question de savoir s’il mérite la reconnaissance du jury de Deauville, la réponse est évidente : oui.
Dans un autre registre que celui de Lucky Luke, le film sort également en salles ce mercredi. Si vous l’avez-vu, n’hésitez pas à venir en parler dans les commentaires
Sin Nombre – sortie le 21 octobre 2009 (site officiel)
Réalisé par Cary Fukunaga
Avec Edgar Flores, Paulina Gaitan, Kristian Ferrer
Au Honduras, la jeune Sayra retrouve son père après une longue séparation. Elle va enfin réaliser son rêve, émigrer avec lui et son oncle aux Etats-Unis.
Au Mexique, Casper est membre de la « Mara », l’un des terribles gangs d’Amérique Centrale. Pour venger la mort de sa fiancée, il tue un chef de bande et prend la fuite.
Sur le toit du train qui file vers le Nord, entourés de centaines de candidats à l’émigration, Sayra et Casper se rencontrent. Il fuit son passé criminel, elle espère un avenir meilleur: parviendront-ils à échapper ensemble à leur destin et à franchir la frontière?

Sur le papier, on pourrait s’attendre à un film de gang bien sanglant. Cependant, ce point là n’est qu’une minime partie du film. On a ici deux récits parallèles et différents, sur 2 thèmes différents : la quête de soit pour l’un, la rédemption pour l’autre, et, ils se rejoignent dans une troisième thématique, très forte, une amitié et un apprentissage de l’un envers l’autre, une confiance mutuelle pour deux personnes qui ne semblent n’avoir rien en commun au premier abord, et qui ne se connaissent pas.
Sin Nombre a aussi une dimension documentée, nous montrant avec un réalisme incroyable les histoires de gangs des quartiers pauvres de Mexico City ainsi que la dure vie d’immigrés.

Quelques longueurs sont présentes ainsi que des ellipses un peu maladroites (certains passages auraient dû être raccourcis, au dépend d’autres), on aurait aussi aimé connaître un peu plus le passé et la personnalité des protagonistes, mais la réalisation reste absolument impeccable, n’hésitant pas les plans contemplatifs ou encore un génial plan séquence.
La réalisation se veut très sobre offrant alors une cohérence totale au récit, permettant alors de ne pas voir une réelle et nette coupure entre les deux histoires, le tout accentué par une musique omniprésente et extrêmement importante nous plongeant alors finalement dans une ambiance très noire.
Enfin, les trois acteurs principaux portent le film sur leurs épaules, notamment Kristyan Ferrer qui, du haut de ses 14 ans, crève littéralement l’écran et vole parfois la vedette à Edgar Flaures et Paulina Gaitán.

Sin Nombre n’est donc pas un film comme les autres, c’est une excellente oeuvre qui s’apprécie dans son ensemble, rien n’est à laisser de côté et ça mérite clairement d’être vu.
– Alex