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Critique avant-première : Agora

Alors que tout le monde parle de Avatar, j’ai eu l’occasion d’assister à la seule avant-première française de Agora, nouveau né de Alejandro Amenábar (Les autres, Mar Adentro) en présence du réalisateur qui, comme souvent lors de ce genre d’évènements, nous a fourni une présentation bien trop convenue de son film, nous expliquant qu’il a eu l’idée de ce film il y a 4 ans en regardant les étoiles.

Le film sort aujourd’hui dans les salles. Que vous partagiez ou non notre avis, venez en parler dans les commentaires

Agora – Sortie le 6 janvier 2010.
Réalisé par Alejandro Amenábar
Avec Rachel Weisz, Max Minghella, Oscar Isaac
IVème siècle après Jésus-Christ. L’Egypte est sous domination romaine. A Alexandrie, la révolte des Chrétiens gronde. Réfugiée dans la grande Bibliothèque, désormais menacée par la colère des insurgés, la brillante astronome Hypatie tente de préserver les connaissances accumulées depuis des siècles, avec l’aide de ses disciples. Parmi eux, deux hommes se disputent l’amour d’Hypatie : Oreste et le jeune esclave Davus, déchiré entre ses sentiments et la perspective d’être affranchi s’il accepte de rejoindre les Chrétiens, de plus en plus puissants…

 

5 ans après l’excellent Mar Adentro, l’espagnol Alejandro Amenábar change de registre en s’attaquant à l’histoire. Et c’est un véritable bonheur de voir un film historique comme celui-ci. Rappelons quand même que les derniers films du genre que nous avons en tête sont Alexandre, Troie et Kingdom of Heaven. Bien longtemps donc que nous n’avions pas eu quelque chose de qualité. Et pour son 7ème film, le réalisateur espagnol a vu les choses en grand, très grand. C’est avec un budget colossal de plus de 70 millions de dollars qu’il nous plonge en pleine Grèce Antique pour nous raconter une histoire finalement méconnue du grand public.
Parce que oui, c’est ça qu’il nous fait. Il nous raconte une histoire. Avant la séance il est venu présenter son film pendant quelques minutes où il nous a brièvement expliqué qu’il a essayé de faire comme si des personnes extérieures observaient différentes scènes de la vie gréco-romaine, plus particulièrement des extra-terrestres. Pour se faire il utilisera d’ailleurs assez souvent des plans de l’espace, où on voit simplement la Terre et le silence. Car Agora est prend son temps, et même à certaines reprises contemplatif. C’est là où le titre du film prend tout son sens, puisque Agora signifie la foule en grec ancien.

Mais ce qu’on remarque le plus, c’est la reconstitution incroyable de Alexandrie. Le mélange du numérique et de la reconstitution réelle est absolument bluffante de réalisme, et même si parfois, on peut trouver que les décors sont un peu trop propres, on rentre très vite dans la Grèce du IVème siècle. Basé sur une histoire vraie, la plupart des personnages existent vraiment, sauf le jeune esclave Davus n’est que pure invention donnant alors une tension sexuelle assez malsaine entre lui et Hypatie (jouée par Rachel Weisz).

Agora aborde deux thèmes assez important, dont un encore toujours d’actualité. Le premier fait référence à l’astrologie, puisque tout le long du film, Hypatie cherche le fonctionnement de la rotation de la Terre. On en vient même à l’accuser de sorcellerie. On se rendra compte pendant que le film avance que le visuel est très important, puisque Amenábar fait passer beaucoup de choses par les ellipses. On retrouve en effet ces ellipses un peu partout dans son excellente réalisation.

Le deuxième et principale du film reflète le problème de religion où les romains obligent les grecs à se convertir au christianisme. La ville se divise en deux et on assiste à des moments historiques tels que l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie. Là encore, Hypatie s’y refusera provoquant la colère de l’assemblée mais surtout une véritable révolte.

Rachel Weisz, plus sublime que jamais (son charme est de plus en plus ravageur au fur et à mesure que son âge avance) nous livre une prestation extraordinaire, où elle porte clairement le film sur ses épaules. Egale à elle-même, son jeu est très juste et surtout nous transmet des émotions très fortes. Persévérante, jamais elle ne se pliera à la volonté des autres puisqu’elle ne croit pas en dieu(x) mais elle croit « en la philosophie ».

Mais, le film est loin d’être exempt de défaut. Hormis une réalisation impeccable, Agora a parfois quelques longueurs et a surtout un gros gros problème de rythme, et l’ellipse narrative n’est pas là pour aider la chose. Certains personnages secondaires auraient eu le mérite d’être développer. Enfin, certains historiens décrieront quelques faits, notamment sur l’âge de la protagoniste ou encore sur ses capacités d’astronomes, mais cela ne vient en rien gâcher le cours d’histoire extrêmement intéressant que Alejandro Amenábar est venu nous donner.

– Alex

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2 commentaire

  • par Argoll
    Posté jeudi 17 décembre 2009 17 h 12 min 0Likes

    Vu au festival de Cannes cette année, sans aucun doute une des claques cinématographiques de 2009, et je n’ai qu’une hâte, le voir sortir sur les écran français pour le revoir avec mes proches.

  • par Macchu Windu
    Posté jeudi 17 décembre 2009 19 h 22 min 0Likes

    Ne serait-ce que pour la délicieuse Rachel…

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